Trois enfants dans la zone

Les habitués du blog savent que je cherche depuis plusieurs années le Saint Graal des vacances écologiques en famille, et n'ont sans doute pas oublié les précédents épisodes de la saga :

2008 : Trois enfants à la mer - Cap Esterel (Part 1 - Part 2 - Part 3)
2009 : Trois enfants dans la ville - Saint Etienne (Part 1 - Part 2 - Part 3 - Part 4 - Part 5 - Part 6 - Part 7 - Part 8 - Part 9)
2010 : Trois enfants au Moyen-âge - Carcassonne

Qui dit écologique, dit forcément voyage en train, et donc la destination est fortement impactée par le mode de transport. Habitant à la campagne 51 semaines dans l'année, le dépaysement, pour nous, c'est la ville, et on prend donc un hébergement à portée de gare à pied, ce qui limite grandement les choix possibles. Numéro 3 voulait voir la mer, qu'elle avait déjà entraperçue en 2008, mais elle n'avait alors que trois ans. On a choisi Perpignan, parce qu'on y a trouvé un hébergement à la fois proche de la gare et muni d'une piscine privée, pour pas trop cher.
Il faut noter que tous les trains que j'ai pris étaient parfaitement à l'heure. Pour les mauvaises langues qui ne retiennent que les trains en retard...

Ce n'est qu'une fois la réservation faite que je me suis renseigné sur la ville, et notamment, j'ai lu ce topic HFR (on trouve tout sur HFR), où j'ai appris que la ville était plutôt malfamée et sans intérêt.
Bah, je me suis dit qu'avec la piscine et la mer toute proche, ça pourrait le faire quand même.

Alors, je confirme, Perpignan est assez craignos, j'ai testé pour vous. Heureusement, je n'ai été victime d'aucune agression ou autre larcin, mais je me suis senti mal à l'aise à chaque fois que j'étais dans la ville, même en plein jour. Des mendiants trainent de partout dans la rue, des skins, hommes et femmes avec leur chiens qui trustent les bancs publics et les squares, des mecs douteux qui s'échangent des petits paquets blancs tout aussi douteux sous nos yeux... On a même vu une arrestation en direct, à deux pas de notre baraque.
Dès le premier soir, c'était le bronx dans le quartier où on était, avec un mec qui chantait et hurlait comme un débile. Toute la semaine, on a vu des gens désœuvrés (pas des touristes) errer dans les rues sans savoir quoi foutre.
Je ne sais pas quel est le taux de chômage de Perpignan, mais j'aurais tendance à dire que c'est la principale cause du problème. Perpignan n'a pas la chance d'avoir accès direct à la mer, aussi le gros des touristes se masse à Canet-Plage qui semble beaucoup plus tranquille et prolifique. L'aspect historique de la ville aurait pu être mis mieux en valeur : on n'a même pas eu le courage de visiter quoi que ce soit, parce que la citadelle se trouvait derrière un quartier qu'on osait pas traverser à pied avec des gosses !

Cela m'a amené à réfléchir aux choix de société que j'ai tendance à préconiser sur ce blog. Comment concilier décroissance voire revenu de vie, avec les problèmes liés à l'inactivité et au chômage ?
Je continue de croire que c'est le mauvais partage des richesses et du travail qui est en cause. Pour que certains puissent s'enrichir grassement (y compris moi !), il faut bien que d'autres en chient et trainent dans les rues. Je dis "il faut" comme si c'était un mal nécessaire, mais je n'en crois rien. Une autre distribution des richesses et du travail arrangerait bien des choses, même s'il resterait l'épineux problème de l'inactivité, même partielle à résoudre. L'extension de la gratuité et l'éducation populaire pourraient constituer des solutions à tout ça, j'y reviendrai dans de futurs articles.

La météo n'ayant pas été très favorable, il a fallu se faire violence pour entrer dans la piscine, et nos trois après-midi à la mer (à 35 minutes de transports en commun) se sont déroulés sous un ciel couvert, voire sous une pluie battante !

Bref, ce n'est pas cette année qui va me réconcilier avec les vacances, que j'ai toujours du mal à apprécier comme il se doit, vieux casanier que je suis.
Si vous avez des bons plans à me proposer, des vacances écologiques et culturelles à pratiquer en famille à 5, n'hésitez pas à lâcher les commentaires.

Ceci dit, ce fut l'occasion de prendre le temps de lire et regarder des trucs et d'aller au resto :

Si vous cherchez un bon resto à Perpignan, je vous recommande plus que chaudement celui-ci : Nature & Gastronomie
Très bon, très sympa et très bio sans être plus cher que les autres (70 euros pour nous 5).

Fiches de lectures

La vie en sourdine - David Lodge
David Lodge est l'un des rares auteurs que j'apprécie. Après avoir lu Les quatre vérités et Thérapie, j'ai apprécié les introspections et les réflexions de l'auteur sur la vieillesse et les tracas de la santé et du quotidien. Le narrateur de La vie en sourdine a des soucis d'audition et cela lui pose des tas de problèmes dans sa vie de tous les jours et l'embarque dans une histoire glauque avec une étudiante qu'il prend sous son aile.
Le bouquin se lit bien, mais manque un poil de consistance au niveau de l'intrigue. Il ne se finit pas vraiment, ou pas bien selon mon goût.

La délicatesse - David Foenkinos
Un roman pour les filles. Très romantique, avec plusieurs histoires d'amour idylliques dedans, et des drames comme dans les téléfilms de France 3. Un petit côté Amélie Poulain dans le style, une héroïne à qui tout réussit et que tous les hommes veulent séduire. Ça se lit vite, mais ça ne tient pas au ventre.

Le complot de la réserve fédérale - Anthony C Sutton
Je crois que c'est Etienne Chouard qui en faisait la publicité dans une de ses conférences sur la création monétaire, en disant que ça se lisait comme un roman policier. Peut-être faut-il le lire en version originale, alors, parce que moi j'ai eu beaucoup de mal à apprécier. La traduction me semble imparfaite, et il me manque indubitablement une petite connaissance du fonctionnement des institutions américaines pour comprendre certaines choses.
Le fond reste néanmoins intéressant : la création de la Fed au début du XXème siècle semble avoir été un véritable hold-up démocratique, qui n'est pas sans rappeler les récents passages de lois liberticides en France, avec trois députés et demi dans l'assemblée, en pleine nuit, avec un fort lobbying et sans débat aucun.
À lire pour se faire du mal.

Pourquoi j'ai mangé mon père - Roy Lewis
Dévoré hier dans le train sur le trajet du retour, ce petit bouquin raconte la vie d'hommes préhistoriques qui découvrent le feu. Mais, un peu à la manière de Kaamelott, les personnages parlent avec un langage très actuel, anachronique et s'auto-analysent comme s'ils connaissaient déjà la suite de l'Histoire. Il en ressort des allusions métaphoriques à des problèmes bien actuels, comme celui du nucléaire, par exemple, mais aussi la place de la femme dans la société, la religion...
Je recommande.

Critiques cinéma

Je rappelle que mes trois numéros ont moins de douze ans, ce qui explique le choix des films que je vais voir au ciné, ou que je regarde à la télé...

L'élève Ducobu
Numéro 1 appréciant la BD éponyme, j'avais déjà lu quelques planches de l'élève Ducobu, avec un intérêt modéré. Le film vaut à peu près la même chose, c'est agréable à voir en famille et c'est tout. Pas de réflexion de fond, pas de double-lecture, juste des histoires de classes plus ou moins rigolotes. Elie Seymoun nous refait son éternel rôle du mec énervé qui monte les octaves et les watts à la première contrariété. Vincent Claude est moyennement convaincant en Ducobu, alors que sa camarade de classe Juliette Chappey dans le rôle de Léonie Gratin me semble plus prometteuse.

Nos jours heureux
Un excellent Jean-Paul Rouve en animateur de colo qui se passe mal, tant du côté des gosses que du côté de l'équipe pseudo-pédagogique chargé d'encadrer le groupe. De très bonnes situations comiques, qui ne sont heureusement pas basées que sur les conneries des ados. J'ai bien apprécié de revoir ce film en famille.

On va s'aimer
Un film un peu étrange entrecoupé de passages chantés par les acteurs. De très bons acteurs et des actrices agréables à voir (Alexandra Lamy, Mélanie Doutey, miam), mais un scénario un peu trop calculé pour être crédible. Tout le monde couche avec tout le monde, et un mariage à la fin. Ça alors.

Cars
Profitant de la vague promotionnelle de Cars II, M6 repassait Cars l'autre soir. J'avais déjà essayé de le regarder une fois, mais j'avais abandonné au milieu. Cette fois, j'ai tenu bon, mais je ne trouve toujours pas ça terrible. Loin derrière mes films d'animations préférés que sont Ratatouille et Wall-E. Je suppose qu'il faut apprécier les bagnoles pour aimer le film.
J'ai vu que Cars II traitait de la fin du pétrole, ça devrait être une bonne raison pour que j'aille le voir, mais je ne supporte pas la campagne de pub qui est faite autour du film. Ce sera donc sans moi, vous me raconterez.

Jeux de société

Casse-toi pov'con de Ludovic Maublanc, illustré par Martin Vidberg.
J'ai surtout acheté ce jeu parce qu'il est illustré par un gars de ma région que j'apprécie tout particulièrement, Martin Vidberg, fabuleux auteur de l'actu en patates.
Le jeu revient sur la désormais célèbre phrase prononcée par notre cher président (quand il n'avait pas encore changé). Le but du jeu est de faire grimper son candidat dans les sondages de la présidentielle. Pour ce faire, vous devrez trouver dans un bain de foule les électeurs les plus sensibles à votre programme et éviter ceux qui vous détestent. Le problème étant que toutes les patates se ressemblent et que cette course aux voix est simultanée entre tous les joueurs.
La (trop grande ?) simplicité du jeu n'en fait pas un chef d’œuvre à mes yeux, d'autant qu'il me semble que ça buggue dans certaines configurations et certains styles de jeu (si tout le monde prend son temps pour choisir, par exemple). Il manque une petite règle pour que cela soit un bon jeu d'apéro. À retester...

Conclusion

J'ai pris soin de ne me connecter à aucun réseau pendant une semaine pour faire une véritable coupure. Le peu que j'ai vu des infos de TF1 dans un restaurant de plage infâme où je m'emmerdais m'a confirmé qu'il ne fallait plus jamais regarder les JT. Si elles ne m'ont pas apporté vraiment ce que je cherchais, les vacances sont toujours l'occasion de se faire des tas de réflexions qui aboutiront tôt ou tard sur le blog, sous une forme ou une autre.