Partie 3 : Les activités

Suite et fin de cette série d'articles consacrée à mes vacances (ce que je peux être nombriliste, des fois ; vous verrez qu'un jour je vous obligereai à regarder mes photos de vacances...).

Que faire pendant les vacances ? C'est une question qui me tarabuste depuis longtemps, et à laquelle je n'ai pas encore trouvé de réponse. Hier, j'expliquais que ma vie quotidienne était si riche et si confortable que les vacances à l'extérieur me paraissaient souvent bien fades, voire désagréables. Cette année, j'ai poursuivi le psychotage massif, en continuant à me demander comment diable il fallait que j'organise mes vacances pour qu'elles m'apportent repos et sérénité.

En choisissant la Côte d'Azur pour destination, je prenais déjà un risque inconsidéré. Au sens propre, puisque je suis un rescapé (provisoire ?) du cancer de la peau, directement lié à l'exposition au soleil. Concrètement, cela signifie qu'il m'est pour ainsi dire impossible de mettre le nez dehors dans ces régions entre 11h00 et 17h00, sauf à risquer le coup de soleil fatal. Cela signifie également que le reste du temps, je cherche l'ombre et je garde le t-shirt, si possible à manches longues, sur conseil du dermato. J'avoue : j'ai eu un peu chaud pendant la semaine.

Ensuite, parmi les nombreuses tares qui me caractérisent, il en est une qui prend une importance disproportionnée dans ce genre de circonstances : je ne sais pas nager. Je n'en ressens ni fierté, ni honte, c'est comme ça : je n'ai pas été mis au contact de l'eau étant petit, et je n'en ressens d'ailleurs pas le besoin, ni aucune attirance particulière.
Parfois, je me demande même si ces deux problèmes (mélanome et non attirance de l'eau) ne sont pas liés. Aux dires du dermato, j'ai la peau très fine, sans doute plus vulnérable au soleil, et peut-être du même coup plus "frileuse" au contact de l'eau. C'est Arnaud qui m'a mis sur cette voie en m'expliquant un jour son relatif dégoût des fruits par un problème de gencives sensibles !

Enfin, tout ça pour dire que des vacances dans le sud, au bord de la mer et de la piscine, c'est exactement ce qui ne me convient pas, au niveau des activités.

A partir de là, je vois d'ici dans vos yeux incrédules la question poindre : mais pourquoi aller en vacances là-bas si tu n'y trouves pas ce que tu cherches ? Figurez-vous que je ma la pose aussi, si tant est que je sache véritablement ce que je recherche ?

Et j'en suis venu à une conclusion assez étrange qui fait écho avec d'autres réflexions récentes que je m'étais faites au sujet de l'éducation des enfants. En réalité, ces vacances étaient, pour une grande partie, destinées aux enfants et à eux seuls. Piscine le matin, chateaux de sable sur la plage l'après-midi, et entre temps, contact permanent avec des compagnons de jeux. Paradisiaque. Pour nous, parents, c'était surveillance à la piscine le matin, surveillance à la plage l'après-midi, et gestion familiale le reste du temps, ou presque. Infernal.

Malgré tout ce temps que l'on "offre" à nos gosses, les retombées éducatives semblent bien minces. Parfois, on a même l'impression de régresser. Le rôle de parent est ingrat.
Je croyais jusqu'alors que la dérive de l'enfant-roi n'était à craindre que lorsqu'on "gâtait" matériellement le gosse, ou qu'on lui passait tous ses caprices. Aujourd'hui, j'ai l'impression que centrer ses activités sur le simple plaisir des enfants est une lamentable erreur. De trop nombreuses fois en effet, nous avons cherché des activités à réaliser en famille, au détriment parfois de notre propre intérêt ou plaisir. Je constate aujourd'hui que cela a tendance à rendre les enfants totalement dépendants de nous, en plus de casser totalement l'image de modèle que chaque parent se doit d'avoir. Cela les infantilise à outrance.

Je m'étonne souvent que mes enfants ne développent pas d'attirance pour mes propres centres d'intérêt. Ils soupirent lorsque je sors la guitare (pas de commentaire : je ne chante pas si mal !). Jouer à un jeu de société avec moi est une corvée pour eux. Il faut déployer des trésors de persuasion pour faire un ping-pong ou une balade en vélo ... Des activités dont j'aurais rêvées à leur âge.
Si au lieu de ça, ils se prenaient de passion pour d'autres activités, je n'y verrais aucun inconvénient : il ne s'agit pas pour moi de les formater à mon image. Mais je crains que nous ayons fait fausse route parfois, en oubliant que nous devons avant tout apparaître comme des modèles, et pas des domestiques à leurs services.

C'est en lisant devant eux que l'on donne envie aux enfants de lire, dit-on. C'est en se réalisant dans tel ou tel domaine, que nos enfants vont s'identifier et développer telle ou telle compétence. C'est en leur lâchant la grappe qu'ils deviendront autonome.
Aussi, à l'avenir, je vais œuvrer pour choisir des vacances sans tenir compte des activités de mes enfants. Il faudra avant tout que nous, adultes, y prenions du plaisir et y trouvions de l'intérêt.

A noter que Pierre et Vacances propose une flopée d'activités pour les enfants, ce qui permet aux parents de se la couler pendant toute la journée. Pour avoir observé de l'extérieur les déambulations des gosses à travers le domaine, c'est très surfait. Les gosses sont d'abord déguisés dans le thème du jour (les indiens, les sportifs des JO ...), puis ils scandent des slogans qui les identifient au groupe ("Qui c'est les plus forts ? C'est les mini-plus !"), et puis font semblant de se battre avec des épées en plastique, des arcs ou font des épreuves à la con. La plupart on l'air de s'emmerder joyeusement.

Pour les adultes, les activités sont le plus souvent sportives, ou apparentées. Faire les guignols dans la piscine, ou bien sautiller sur un tapis à la "Véronique et Davina", rien de bien transcendant, ni culturel, en plus d'être hors de prix et pratiqué en plein soleil.

Ceci clôt mon bilan de vacances de cette année. Vous avez des idées pour l'année prochaine ?

Commentaires

1. Le mercredi, 6 août 2008, 19:06 par Stef

Avec ce bilan de vacances qui respire le bonheur, je suis presque content que les miennes soit terminées ! :)

2. Le jeudi, 7 août 2008, 12:34 par Marzi

J'ai du lire trop vite... car je n'ai pas vu dans ce post ce qu'avait fait tes enfants durant les vacances, alors que je croyais que c'était le sujet!

3. Le jeudi, 7 août 2008, 14:02 par Filou

Je crois surtout que les village vacances type darladirladada c'est pas pour toi. Comme tu le dis très bien, je sais pas ce que tu cherches vraiment comme vacances, voire même en général (à part laisser une empreinte minimale sur la planète ?)

Tes enfants sont jamais partis une ou 2 semaines en colonie ou vous parents une ou 2 semaines en couple là où ca vous aurait fait plaisir ? J'ai jamais eu la chance de partir en colo car on est un peu une famille de sauvage et mtn je regrette, car de tout mes potes qui sont partis en colo, je constate une chose : ils sont capable de vivre en groupe à 20 ans pour partir en vacances et acceptent des concessions dont je suis souvent incapable.
Les colos sont p-e bien plus "éducatives" que des vacances en famille, non ?

4. Le jeudi, 7 août 2008, 14:12 par Merome
Marzi : tu as lu trop vite, "Piscine le matin, chateaux de sable sur la plage l'après-midi, et entre temps, contact permanent avec des compagnons de jeux. "

Filou : les colos, j'arrive pas à faire confiance. Quand on pense que Marzi a été mono, on ne met plus jamais ses gosses en colo :)
5. Le vendredi, 8 août 2008, 08:32 par Marzi

Tsss, le terme employé montre ton retard en la matière : animateur, pas mono !

6. Le vendredi, 8 août 2008, 11:37 par Merome
Ah ? Après mono, moi je croyais qu'il y avait stéréo, puis pro logic et 5.1 ?

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