Les passifs-agressifs de l'écologie au quotidien

Ils ne font rien, et vous reprochent de faire des erreurs...

Nul ne peut m'accuser de rester les bras ballants devant les défis écologiques qui se dressent devant nous. En me trompant souvent, sans doute, en choisissant de fausses solutions parfois, en écrivant des bêtises peut-être, je m'agite pour trouver des solutions et me les appliquer sitôt que les conditions financières et techniques le permettent, car je manque de courage pour prendre le risque avant cela.

Déjà pétri de doutes, par nature, sur le moindre de mes choix, je me heurte régulièrement à la passive agressivité de ceux qui ne font rien, n'ont aucun avis si ce n'est sur mes choix qu'ils jugent aussi promptement qu'ils oublient la gravité et l'urgence de ce qui attend nos enfants (les miens comme les leurs).
Ainsi m'a-t-on fait remarquer dès que j'ai posé mes fesses sur la selle d'un vélo électrique économisant ainsi l'émission de plus de deux tonnes de CO2 qu'il était nucléaire, et que sa batterie au plomb était extrêmement polluante. Avec un fond de vérité, certes, mais il faut voir d'où viennent ces remarques. De gens qui prennent l'avion une à deux fois par an pour leur loisir, d'autres qui font des dizaines de milliers de kilomètres de plus que moi en voiture diesel, ou renouvellent bisannuellement leur matériel high tech fabriqué en Chine.
Mêmes remarques, au centuple, lors de mon passage partiel à la voiture électrique, et "si tout le monde le faisait il faudrait X centrales de plus", et "l'énergie grise tu n'y penses même pas"...

Mon épouse qui vient elle aussi de se mettre au véhicule hybride "muscle-électrique" à deux roues, essuient les mêmes remarques acides, comme si nous renvoyons à nos semblables un reflet d'eux-mêmes qu'ils refusent de voir.
Rassurez-vous : dans nos comportements, il n'y a aucun reproche sur le vôtre. J'ai suffisamment de contradictions personnelles pour savoir que dans un monde entièrement tourné vers la croissance, il est difficile d'être totalement vertueux. J'utilise régulièrement un vieux diesel pour faire des courses à l'hypermarché du coin, il y a une multitude d'écrans de toutes tailles dans ma maison, et je travaille dans un secteur, l'informatique, qui consomme énormément d'énergie.

Si vous me voyez arriver un jour, détrempé par une averse, un peu transpirant, les cheveux aplatis par le casque de vélo, au lieu de m'expliquer que ma batterie se recycle mal et que j'ai encore creusé la facture énergétique de la France, proposez-moi vos solutions, discutons-en. J'ai tant à apprendre de vous.

Commentaires

1. Le lundi, 11 janvier 2016, 07:04 par Ginfis

Em*** tous ses co**** !!!
Tu es déjà chez enercoop ? Si oui, tes velos ne sont pas nucléaires.

Marre qu un truc ecolo doive laver plus blanc que blanc. Je rétorque régulièrement : et ta télé, elle est moins nucléaire/energie grise/etc ?

As tu vu le film "demain" ? Il rebooste bien.

Bon pedalage par cette tempête ;-)

Ginfis

2. Le lundi, 11 janvier 2016, 10:41 par Merome

@ginfis : Je ne suis pas chez enercoop précisément parce que je ne pourrais pas dire que les électrons que j'utilise ne sont pas nucléaires. On utilise forcément l'électricité qui est produite le plus localement possible.

Oui, j'ai vu le film Demain.

3. Le lundi, 11 janvier 2016, 13:53 par Calcoran

Donc tu n'es pas chez Enercoop pour ne pas prêter plus le flanc à tes détracteurs? Ou tu appliques à Enercoop le raisonnement que tu dénonces dans ton article? ;)

Etant donné que la métaphore qui consiste à voir le courant comme des électrons circulant dans les fils comme de l'eau (ou du gaz) dans un tuyau est fausse, tes scrupules ne sont pas forcément justifiés ;) .

Et même si effectivement, les lois de l'électricité permettent de considérer que l'énergie produite par une centrale est consommée le plus localement possible, le fait que toutes les centrales européennes (ou presque) tournent à la même fréquence (à un facteur entier près), synchronisées naturellement par les interconnexions, montre bien que nous sommes bien plus liés au gaz italien, au solaire espagnol, italien, ou allemand, ou encore au charbon et au lignite allemands ou polonais qu'on veut bien le laisser entendre en France.

En tout cas, personnellement, je suis assez partisan de la méthode Enercoop: au moins de cette manière on s'assure que l'argent dépensé sert à promouvoir des solutions allant dans le bon sens, plutôt que d'être utilisé pour le grand carénage, pour contenter des actionnaires, ou plus simplement pour combler le déficit budgétaire français. Ce n'est certes pas parfait, comme tu dis, mais ça va dans le bon sens.

D'ailleurs, le fait que le décret concernant la nouvelle forme de subvention à l'électricité d'origine renouvelable (FIP, aka Complément de Rémunération) semble s'orienter vers une disparition des garanties d'origine (mécanisme par lequel Enercoop s'assure de la "provenance"(*) renouvelable de son électricité) me laisserait bien à penser qu'ils commencent à agacer les gros du secteur, qui ont fissa demandé à nos chers politiques d'y remédier.

(*) Ou plutôt, pour te faire plaisir, qu'à la quantité d'électricité qu'ils vendent correspond bien une quantité équivalente d'électricité produite de manière renouvelable (non déjà réservée par un autre fournisseur vert) quelque part en Europe.

4. Le lundi, 11 janvier 2016, 15:45 par Merome

  @Calcoran : Enercoop, je suis juste sympathisant pour l'instant. L'idée est bonne, mais je ne suis pas prêt à assumer le concept publiquement et donc je n'ai pas franchi le pas. Ce n'est pas dans mes priorités.

5. Le mardi, 12 janvier 2016, 09:28 par marctapages

Pas plus tard que samedi soir, un copain végétarien a subi le même sort alors que comme toi il ne faisait que partager son expérience et décrivait le cheminement qu'il l'avait fait arrêter la viande (d'abord l'écologie/économie, puis la cause animale, puis la santé ; dans cet ordre) :
l'assemblée s'est comportée comme d'habitude, avec agressivité.

Je ne m'explique pas d'où vient ce réflexe quasi-pavlovien : est-ce la peur de l'inconnu qui induit une méfiance sur exprimée, ou la culpabilité inconsciente devant quelqu'un qu'on s'imagine être meilleur parce qu'il ose ?

Toujours est il que ça ne simplifie pas les conversations pour faire évoluer les mentalités.

Non seulement il faut affuter les arguments pour convaincre, mais en plus faire preuve d'une extrême patience.

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