Le point sur l'état de ma réflexion sur la monnaie.

C'est curieux, il y a deux ans, j'auto-publiais un roman intitulé "L'utopie de Greg" et qui décrivait un monde sans argent. Pourtant à l'époque, mes connaissances sur le fonctionnement de la monnaie étaient réduites à leur plus simple expression. Aujourd'hui, je ne sais pas grand chose de plus, mais suffisamment pour revoir complètement mon schéma de pensée sur le sujet. Je vais essayer de faire état de tout ça dans cet article.

La monnaie, pour quoi faire ?

On ne se pose quasiment plus la question tellement c'est devenu intuitif, mais il n'est pas inutile de revenir aux origines pour comprendre le fonctionnement. Imaginez que vous échouez sur une île déserte avec un groupe de personnes (Lire à ce sujet cette petite histoire). Tôt ou tard, si vous parvenez à organiser votre survie, une sorte de monnaie va apparaître pour faciliter les échanges. Car une monnaie, c'est d'abord et avant tout un outil pour faciliter les échanges, et cela, de deux façons :

- en permettant la désynchronisation des échanges dans le temps. Le pêcheur, qui vend un produit périssable, n'a pas la même chance que le menuisier qui vend des produits durables. Aussi, si le pêcheur veut échanger le produit de sa pêche contre une belle cabane, le menuisier va se retrouver avec un stock de poissons dont il ne saura que faire. La monnaie, elle, se conserve et permettra au menuisier d'acheter chaque jour un poisson frais.

- en permettant les échanges entre plus de deux personnes : si le menuisier n'aime pas le poissons, il peut avec une monnaie se permettre d'acheter de la viande au chasseur, même si c'est le pêcheur qui lui a demandé une cabane.

Bref, on se rend compte assez vite que la monnaie est une amélioration naturelle du troc, une amélioration qui transcende l'échange. S'en passer, comme le proposait le héros de "l'Utopie de Greg" est comme se priver volontairement d'un progrès qui n'est pas, en soi, un problème.

Alors, où est le problème ?

Tout le problème est de savoir qui crée la monnaie et comment. Et c'est là que j'ai appris énormément ces derniers mois, avec l'aide d'Etienne Chouard et de bien d'autres avec qui j'ai échangé depuis.
C'est un fait établi et incontestable : l'essentiel de la monnaie, près de 93%, est fabriqué par les banques privées. C'est de la monnaie scripturale, le fruit d'une écriture comptable basée sur rien de concret. Je ne vais pas revenir sur ce point parce que le web regorge de sites qui l'expliquent bien mieux que moi, et je l'ai déjà fait ici aussi.
Une création monétaire basée quasi-exclusivement sur la promesse de rembourser plus tard, ce qui n'était pas forcément une mauvaise idée en soi, tant que l'on pouvait espérer avoir un développement infini et que les ressources de la planète ne nous apparaissaient pas aussi limitées. Je dirais même que c'est sans doute l'un des systèmes monétaires les plus efficaces pour avoir un développement exponentiel comme celui qu'on a connu. C'est aussi ce qui nous rend difficile sa critique et sa compréhension. On baigne dedans à un point que c'est difficile de s'en extraire.

La quantité de monnaie qui circule dépend donc des promesses de rembourser futures, ce qui nous met dans une situation assez ubuesque : plus on s'endette, plus on est riche. Notez que cela permet d'éclairer au passage pas mal d'événements récents de l'actualité économique. Mais le double-effet kisscool, c'est que la quantité de monnaie est régulée, bon gré, mal gré, par des agents économiques privés. Nous nageons dans une baignoire avec une quantité d'eau limitée, et ce sont les banquiers qui tiennent les robinets et la bonde. Quand beaucoup de monde emprunte de l'argent, les robinets coulent à flot, et la quantité de monnaie en circulation augmente. Quand on rembourse plus vite que l'on emprunte, globalement, la quantité d'eau dans la baignoire diminue, et provoque l'asphyxie des plus petits poissons.
Encore plus drôle : la banque nous octroie par le crédit une quantité de monnaie correspondant au "principal". Les intérêts, eux, devront être puisés dans d'autres sources. Cette monnaie là ne sortira pas des robinets de la banque, ce qui complique encore la donne pour les poissons les plus vulnérables.

Une monnaie idéale

Du passé, faisons table rase et repartons de zéro. Admettons que nous n'ayons pas de monnaie officielle, comment la créerions-nous ? Il y a plusieurs écueils à éviter :

- Trop de monnaie : si le marché est inondé de monnaie, alors les choses ne valent plus rien. La monnaie ne représente plus la richesse réelle et physique qu'elle permet d'acheter.
- Pas assez de monnaie : si au contraire on manque de monnaie, la plus petite unité monétaire permet d'acheter trop de choses et cela nuit au volume des échanges.
- Une monnaie contrôlée par un groupe de gens avantagé : si on base la monnaie sur une réalité physique, par exemple un métal comme l'or ou l'argent, le pays ou le mec qui est assis sur une mine d'or est plutôt avantagé.

Il nous faut donc une monnaie dont la distribution est égalitaire, et dont le volume correspond aux richesses qu'elle permet d'échanger. Notez, parce que tout se tient, que c'est précisément ces idées qui président à l'instauration d'un revenu de vie.
La monnaie, en elle-même, ne vaut rien. C'est ce qu'elle permet d'échanger qui détermine sa valeur et on peut considérer que chaque agent économique, par sa simple existence dans le système est une richesse, car il est un "faciliteur" d'échange.

Une monnaie virtuelle, appelée Bitcoin, a fait parler d'elle ces derniers mois. Cette monnaie peer-to-peer, se voulait révolutionnaire et semble pourtant déjà vouée à l'échec. La raison : un modèle de création monétaire mal fichu qui donne le beau rôle aux premiers entrants, et qui tend vers la raréfaction de la monnaie au fil du temps.

Un autre projet de monnaie libre et distribuée est en cours de développement : Open UDC. Avec une solide base théorique, ce système monétaire est prometteur, mais presque trop ambitieux pour voir le jour dans des délais acceptables. Décentralisée, ultra-sécurisée, à vocation universelle, basée sur des protocoles de sécurité complexes que ne maîtrise pas le commun des mortels, son développement va prendre un peu de temps, s'il aboutit un jour.

Passe-moi le SEL

Les SEL qui fleurissent ici et là font déjà usage de leur propre monnaie. Elle coexiste parfaitement avec la monnaie officielle, et facilite les échanges entre membres d'un même groupe. Bizarrement, à ma connaissance, aucun de ces systèmes n'a été étendu à un groupe plus important, avec l'aide d'internet.
Nous avons pourtant entre les mains une opportunité unique pour expérimenter une monnaie complémentaire qui n'aurait pas les défauts des autres.

Imaginez un site d'échange comme il en existe plusieurs, 2xmoinscher, priceminister, leboncoin... Mais un site proposant sa propre monnaie, distribuée équitablement entre les membres. Ce site permettrait d'échanger "gratuitement" (en euro au moins), des biens et des services, tout en tenant le compte des transactions dans sa monnaie propre. Pourquoi un tel site n'existe pas déjà ? Ou s'il existe, pourquoi ne suis-je pas au courant ?
Pour le groupe de personnes qui utiliserait ce site, ce serait une manière de s'extraire, totalement ou en partie, du système économique officiel. Ce serait une économie parallèle basée sur un SEL géant.

Toute la difficulté serait de garder une certaine cohérence et une stabilité dans la valeur de la monnaie, pour que les utilisateurs aient confiance en elle. Ceci ne me semble pas un objectif inatteignable tant que les personnes, l'organisme, l'association qui pilote(nt) le projet n'a(ont) pas de but lucratif.
Je verrais bien Mozilla ou d'autres acteurs du libre ou de l'associatif donner du corps à un tel projet.

En attendant, je me tâte pour tenter l'expérience moi-même. Qui me suit ?

Commentaires

1. Le samedi, 3 septembre 2011, 12:16 par JeffRenault

Encore une fois, ta plume est efficace à synthétiser un sujet pourtant compliqué.

Ce qui ressort le plus clairement est que la monnaie est en soi une solution pratique qui peut néanmoins devenir un problème selon qui contrôle sa création.

Le revenu de vie est selon moi la meilleure réponse aux difficultés et impasses actuelles. Il permet une distribution d'un revenu de base égalitaire, une reprise en main de la création monétaire par les citoyens (l'État), et probablement une recomposition totale du vivre ensemble.

Maintenant, même si l'idée du revenu de vie progresse (lentement), elle se heurte à de nombreuses résistances, la principale étant celle que tu évoques dans ton billet : on baigne tellement dans notre système actuel qu'on arrive plus à imaginer autre chose.

Tenter l'expérience d'une monnaie alternative ? Tu sais à quoi t'en tenir pour ce qui me concerne.

2. Le samedi, 3 septembre 2011, 12:26 par plhoste

L'une des monnaies "nouvelles" qui aperduré est le Linden Dollar de Second Life, monnaie éminament inutile en soi puisque limitée à l'enceinte du marché virtuel de ce MMO-non-RPG. Dans le cas du L$, le cours est grosso modo fixé par le prix du foncier virtuel, soit le coût horraire de la location d'une portion de serveur chez Linden Labs. Bitcoin, à mon sens, a tenté de généraliser cela.

Le problème de toute création monétaire, je pense, devrait inclure les questionnements suivants :
- sur quelle valeur établit-on l'isométrie monnaie/valeur (âge de la population, PIB, longueur des cheveux,... Il faut choisir un étalon, qui sera probablement une moyenne pondérée), décide-t-on d'une somme maximale capitalisable par individu ? c'est une sorte de pouvoir "legislatif"
- qui contrôle l'adéquation entre cette valeur réelle et la masse monétaire (le" juridique")
- qui met en oeuvre la planche a billet ? (executif)
- qui fait la pub du système ? (pouvoir médiatique)

Sans ce genre de séparation, le projet peut il survivre à ses vices (cachés ou pas) ?

Un sujet passionnant !

3. Le samedi, 3 septembre 2011, 13:07 par Changaco

« Il nous faut donc une monnaie dont la distribution est égalitaire, et dont le volume correspond aux richesses qu'elle permet d'échanger. »

On ne peut pas connaitre le PIB à l'avance, d'autant plus qu'il dépend de la masse monétaire (si je te donne plus de monnaie il y a des chances que tu en utilises plus). Or le problème de la monnaie est qu'il faut qu'elle existe pour qu'on puisse l'utiliser.

Reconnaissant qu'on ne sait pas éviter à la fois l'inflation et la déflation, et que même si on savait le faire l'intérêt serait discutable, pourquoi ne pas simplement créer la monnaie à taux constant ? C'est ce que propose la TRM, ça a l'avantage de diminuer l'intérêt de la thésaurisation, de mettre toutes les générations à égalité du point de vue monétaire et de financer une partie d'un revenu de vie.

« La raison : un modèle de création monétaire mal fichu qui donne le beau rôle aux premiers entrants, et qui tend vers la raréfaction de la monnaie au fil du temps. »

Il n'est pas mal conçu, juste pas basé sur les mêmes principes de liberté et d'égalité que la TRM.

« Avec une solide base théorique, ce système monétaire est prometteur, mais presque trop ambitieux pour voir le jour dans des délais acceptables. »

Qu'est-ce qu'un délai acceptable ?

4. Le samedi, 3 septembre 2011, 13:30 par pupuce

pour ce que ça vaut moi je te suis.

(si ça n'a pas encore été fait à grosse échelle c'est à mon avis justement parce que ça ne rapporte rien)
(n'oublie pas le but de toute vie humaine ou quasi, hein)
(je sais c'est navrant)

twit @erhbd

5. Le samedi, 3 septembre 2011, 16:57 par Calcifer

La pause du temps de midi t'inspire c'est bien !
Comment rendre un sujet complexe abordable ? Et bin il faut lire cette synthèse. Bravo.

Moi je te suis mais tu le savais surement :)

6. Le samedi, 3 septembre 2011, 23:56 par FilGB

Je reprends mon habit noir d'avocat du diable...

Qu'est ce qui empêchera dans ton système les dérives qui se sont produites avec l'argent ?
Qu'est ce qui empêchera quelqu'un qui recueille beaucoup de monnaie d'en prêter à un gonz qui n'en a pas assez et qui en veut plus rapidement pour posséder ce qu'il n'a pas et qu'il n'est pas capable de se payer ?

En d'autre terme, comment contrôles-tu la cupidité venant de l'être humain irrationnel que nous sommes tous ?

Tu fais passer un examen moral avant d'intégrer les gens au circuit ?

7. Le dimanche, 4 septembre 2011, 10:46 par Merome

@FilGB : Merci pour tes pertinentes questions. Aujourd'hui à mon sens, le problème majeur de la monnaie, n'est pas qu'elle permet la cupidité ou la malhonnêteté. Le problème c'est que son fonctionnement propre est basé sur des règles qui sont sources d'inégalités.

La monnaie est une chose collective qui devrait être gérée collectivement, c'est aujourd'hui le contraire qui se passe : son contrôle, sa création est aux mains de puissances privées. Sans diaboliser les banques et leur prêter des intentions malsaines, il est évident que ce n'est pas l'intérêt général qui est poursuivi dans ce genre de cas.

Donc, "mon" système, qui n'est qu'utopique, pour l'instant, et qui ne verra peut-être jamais le jour, devrait prévoir une gestion collective de la nouvelle monnaie à créer. Idéalement, si j'ai bien retenu les leçons que je me suis donné moi-même à travers le blog, une sélection régulière par tirage au sort d'un "comité de pilotage", déciderait des règles d'émissions monétaires et des limites à placer dans le système (revenu maxi ? obligation de vendre pour pouvoir acheter ? comptes bloqués à un solde maxi ? Découvert possible ? Possibilité d'échanger la monnaie contre des euros ? ...).

Je verrais bien par ailleurs un truc qui partage entre les membres les efforts de modération du site : je ne tiens pas à ce que ma place de marché devienne un endroit pour échanger des trucs pirates, de la drogue ou du viagra. Aussi, à chaque nouvelle annonce postée, une validation par quelques membres tirés au sort dispatcherait cet effort entre tous, en plus d'éviter la censure omnisciente d'un modérateur revêche.

Reste le problème des multi-comptes, des tricheurs, des arnaqueurs... J'ai des idées pour tout ça. Et le simple système des notes attribuées à chaque transaction (à la priceminister/2xmoinscher) permet déjà d'atténuer grandement certains effets pervers.

8. Le lundi, 5 septembre 2011, 00:13 par Kreabinz

Encore bravo pour ta vulgarisation aussi claire que du Asimov.
Pour s'engager, on signe oú ?

9. Le lundi, 5 septembre 2011, 14:19 par Nath

La première partie de ton billet me fait penser à une BD d'Achille Talon qui expliquait très bien l'intérêt de la monnaie comme facilitateur des échanges : "Achille Talon et l'Archipel de Sanzunron" (d'ailleurs, c'était initialement une commande du Crédit Lyonnais et la conclusion est à la gloire des banques mais bon...)

10. Le lundi, 5 septembre 2011, 15:22 par Merome

@Nath : l'utopie de Greg est fortement inspiré de ce volume d'Achille Talon (Greg est d'ailleurs le nom de l'auteur de la BD). Mais j'ignorais que c'était une commande d'un groupe bancaire. Depuis, j'ai beaucoup appris sur la monnaie, mais je ne remets pas en cause son intérêt pour faciliter les échanges.

11. Le lundi, 5 septembre 2011, 21:57 par agase

Un des problèmes également que tu n'abordes pas du tout dans ton exposé, c'est qu'il n'existe pas UNE monnaie d'échange mais bien des dizaines avec en plus une spéculation dessus. Donc la monnaie n'est plus seulement un outils facilitateur d'échange mais aussi un produit pour lequel on peut utiliser une autre monnaie pour l'acheter. C'est surtout de là que vient le problème.

Actuellement, qui fait varier la valeur du dollar et dans quel but ? Et cette variation a un impact direct sur les échanges avec les autres monnaies.

Si nous n'avions qu'une seule monnaie mondiale, il y aurait peut être un peu moins de ce genre d'échanges.

Enfin, moi non plus, je n'y connais rien mais j'ai quand même fait trois ans de compta à l'école.

12. Le mardi, 6 septembre 2011, 01:49 par FilGB

Merci pour tes réponses. Je reste convaincu (et tu l'es aussi un peu mais pas tant que ça puisque tu la diffuses) que ton idée est utopique pour des tas de raisons.
Tes réponses, tes idées me font penser à des echanges qu'on a pu avoir par le passé sur Wargang.

D'où ma question : à quand un "jeu" mettant en oeuvre ces idées ?

Question sous-jacente. Pour qu'il y ai jeu, il faut un but. Quel peut être le but d'un jeu où il n'y a que des gagnants et pas de perdants ?

Question finale : L'Humain ayant toujours un fond inconscient de d'âme joueuse et donc de compétition (même amicale) comme imaginer un système où il n'y ai pas de perdant ?

13. Le mardi, 6 septembre 2011, 08:35 par Merome

@FilGB : Plutôt qu'un jeu, j’appellerais ça une maquette. Clairement, je ne suis pas la bonne personne pour créer un système viable de monnaie complémentaire à grande échelle. Je n'ai pas assez de background théorique, pas un serveur assez costaud, et pas suffisamment de talent de développeur/designer de site.

Je vais voir ce que je suis capable de faire pour avancer sur ces idées. Le fait qu'il y ait des gens qui se démerdent mieux que d'autres dans n'importe quel système n'est pas un problème, tant que ledit système permet à n'importe qui de le faire. C'est bien le souci du système actuel qui ne permet pas à quelqu'un de "revenir dans la partie". Un peu comme au Monopoly, celui qui a les hotels sur Rue de la Paix et Champs Elysées, et les quatre gares, il a de bonnes chances de ne plus jamais être inquiété par les autres...

14. Le mardi, 6 septembre 2011, 23:03 par agase

@merome : je ne suis pas d'accord avec ta "théorie" sur la non possibilité de revenir dans la partie.
Les exemples ne manquent pas de gens qui y arrivent. Le système est ouvert et permet cela. Simplement il faut prendre des risques et il y a beaucoup plus de chance de se planter que de réussir, surement avec la même probabilité qu'au loto mais c'est possible !

Et je pense qu'il y a toujours également possibilité d'être inquiété aussi, de la même façon et avec la même probabilité.

Et je pense que c'est aussi ce secret espoir qui fait que ce système est toujours debout ! il laisse une chance contrairement à d'autres bien trop vérrouillés

15. Le mercredi, 7 septembre 2011, 08:39 par Merome

@agase : tu as raison, ma formulation est abusive. Dans les faits, si je veux monter mon propre moteur de recherche et concurrencer Google, rien ne m'en empêche. Mais la réalité, c'est que pour moi, ce sera un one shot : je devrai investir des millions (et donc trouver quelqu'un qui me fait confiance pour les prêter : première difficulté), et si ça foire, je le paierai toute ma vie, sans issue possible (deuxième difficulté). C'est toujours cet adage de la théorie des jeux : à un jeu équitable, le plus riche gagne. Parce que lui peut se retourner, a plus de facilité pour trouver les financements ...

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