Une nouvelle illustration de la manipulation des masses.

Depuis que j'en ai parlé ici, j'ai eu l'occasion de revoir plusieurs fois le sketch-conférence du Pavé sur les retraites.
J'en ai retenu (entre autre) une formule : "la pédagogie gouvernementale".

C'est ce qui consiste à disséminer dans les médias des petites phrases, des faits divers, des exemples, des sondages, des études, ... qui tournent autour d'un même thème. Cela permet de préparer l'inconscient collectif à accepter les mesures qui arrivent ultérieurement.

La dernière en date, à ma connaissance, c'est cette idée que la violence des filles est en plein boum. L'insécurité et la violence sont des thèmes qui se prêtent bien à cette méthode, car une fois la peur installée, on ressent un besoin viscéral d'être rassuré, or quoi de plus rassurant que de voir des gens qui traitent le problème ? C'est une sorte de conditionnement Pavlovien qui nous incite à applaudir, ou tout du moins à souhaiter ou simplement accepter les mesures ou les lois qui sont prises.

Ce qui est important dans l'insécurité et la violence, c'est que la menace soit permanente et vienne d'où on l'attend le moins. Les filles, que l'on croyait jusque-là sages et douces, deviennent des loups sanguinaires, prêtes à vous égorger au détour d'une ruelle sombre. On ne pouvait déjà plus faire confiance aux vieux pédophiles, on regardait déjà d'un œil mauvais les mineurs délinquants qui pullulent, voilà maintenant qu'il faudra en plus faire gaffe à des meutes de femelles assoiffées de sang.

Disons-le tout net, on n'est plus en sécurité nulle part. On a grand besoin d'un 18ème loi sur la sécurité intérieure (depuis 2002).

Bien sûr, si on prend le temps de multiplier les sources, on peut voir que c'est surtout un fantasme de considérer que les filles sont plus violentes qu'avant. D'ailleurs, on voit aussi qu'elles ont surtout tendance à se battre entre elles, j'ai soudain moins peur.

Mais dans le gloubi-boulga médiatique, il reste toujours quelque chose de ces analyses foireuses. Et si vous avez connaissance d'un quelconque fait-divers qui va dans le sens de ce que vous venez d'entendre à la radio, vous ferez immédiatement le lien et bien malin celui qui pourra ensuite vous faire changer d'avis sur la question. Notre cerveau refuse les coïncidences. Il y voit des "signes". C'est comme ça.

Seule solution, encore une fois : sans cesse remettre en cause ce que vous lisez / voyez / entendez. Ne pas être une feignasse de l'information.

Commentaires

1. Le samedi, 9 octobre 2010, 08:58 par Odile

Elles deviennent violentes, les filles ? Moi je leur dis bravo !

Depuis le temps que la télé nous abreuve de ces reportages où l'on voit des éducateurs emmener des garçons "difficiles" en stages de plongée, de voile, d'escalade, et que sais-je encore ?

Alors, allez-y, les filles : tapez-vous dessus, tapez un peu sur les autres aussi, trépignez, criez ! Peut-être enfin aurez-vous aussi droit à ces stages, d'escalade ou de voile, mais pourquoi pas aussi de théâtre ou de musique ?

Bon courage petites soeurs !

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