OK, super

Je ne suis pas un énorme fan d'Orelsan que j'ai véritablement connu avec "Simple, basique", et dont la plupart des chansons me laissent froid, voire m'insupportent. Mais ce qu'il fait ces dernières années, mis en lumière par le documentaire tourné par son frangin "Montre jamais ça à personne", commence à m'intéresser vraiment.

Dernier exemple en date, cette chanson "OK, super" qui vient de sortir sur le dernier album version augmentée du rappeur. On retrouve le principe de "Basique" dans la construction de la chanson : des punchlines entrecoupées par deux mots anodins mais assassins, on retrouve aussi ce ton d'adolescent effronté et agaçant mais qui va tellement bien avec le propos.

Cette fois, la cible, ce sont les influenceurs et plus généralement les jeunes bourgeois qui se la pètent sur les réseaux sociaux ou dans la rue en étalant ostensiblement leur train de vie. En cela, l'expression est plus large que "OK boomer" qui stigmatise les plus vieux et elle est plus violente encore car elle fait changer la honte de camp en mettant en exergue la superficialité de certains comportements. Et pour couronner le tout, l'expression est d'apparence positive, ce qui fait que le non-initié qui se l'entend dire ne le prendra pas forcément comme une insulte.

Quelques exemples tirés de la chanson :

Muscu' d'beauf : que les bras, les pec' (Okay)
Deux SMIC dans une paire de baskets (Super)

Tu t'balades en ville avec beaucoup d'sacs
Ok super 

Art contemporain flingué, stations balnéaires de beaufs
On peut t'faire acheter n'importe quoi, t'as les mêmes goûts qu'une maman bourgeoise
Tes fringues coûtent cher parce que tu t'fais banane
Ils font trente fois la marge, tu flippes pour tes bagages, de décevoir madame
Qui t'as fait croire que c'était pas naze ?
J'dis pas que c'est nul d'être riche, j'dis comment t'es riche, c'est nul 

Mais le mieux c'est encore d'écouter la chanson entière :