Un gouvernement qui ne manque pas d'Hulot

Tout le monde devrait visionner l'annonce de la démission de Nicolas Hulot

Je fais partie de ceux qui pensent que Nicolas Hulot a quelques convictions, une forme de sincérité dans son combat écologique et j'étais donc très attristé l'année dernière de le voir s'acoquiner avec un gouvernement visiblement aux antipodes de ses valeurs.

Il faut avoir lu l'évolution du bonhomme dans ses bouquins successifs pour y voir autre chose qu'un produit TF1 qui vendait du gel-douche à vil prix. Tout en questionnant ouvertement la croissance et le libéralisme dans ses derniers ouvrages, il a toujours cherché à être utile et constructif, en se refusant à n'être qu'un opposant stérile. Naïvement, il a cru qu'il pourrait infléchir le gouvernement sur ce qu'il avait de plus ancré dans ses gênes : le libéralisme comme un dogme indépassable. Sans doute aurait-il dû plutôt user de son influence il y a 18 mois pour emmener Mélenchon au second tour, car le programme de la France Insoumise, tout imparfait qu'il fût, était le plus cohérent du point de vue écologique.

Ces derniers mois, les perspectives écologiques ont empiré. Canicules et feux de forêts se sont succédé, des migrants ont frappé à nos portes, et les scientifiques ont tiré et retiré plusieurs fois sur le signal d'une alarme que personne dans le monde politique ne semble entendre. Du côté des citoyens, les prises de conscience progressent et des mots nouveaux ont été posés sur les constats : effondrement de la société, collapsologie... Les modes de diffusion de l'information ont évolué aussi. Les scientifiques tombent le masque et affichent leur amertume, leur tristesse, leur colère, oubliant pour un temps les chiffres bruts et froids, les démonstrations implacables qui n'ont mené à rien. Il s'agit maintenant de toucher, d'émouvoir, d'en appeler à notre humanité pour faire face. Aurélien Barrau a d'ailleurs publié aujourd'hui son appel face à la fin du monde qui donne une idée du ton du moment.

La démission d'Hulot m'a énormément fait penser aux propos de Pablo Servigne sur cette impérieuse nécessité de rompre les digues entre la science et l'émotion. Au bord des larmes, tiraillé par des sentiments contradictoires, grave, il a fait le constat de son impuissance face à l'urgence pourtant palpable. Bêtement peut-être, j'ai fait visionner l'interview à mes gosses, ce soir, vous savez comme c'est difficile d'aborder ce genre de sujet avec des ados qui ont soif de vie et de consommation. Ils ont écouté et ont senti, je crois, la gravité du moment. Preuve supplémentaire de l'utilité d'un discours plus sincère et plus humain sur ces questions. Que chacun de nous en tire des leçons sur sa façon de faire avancer les consciences. Je pense que ça vaut le coup de voir et diffuser cet entretien, non ?

 

Commentaires

1. Le mardi, 28 août 2018, 22:54 par Stan

Oui :-) Et salut !

2. Le jeudi, 30 août 2018, 12:19 par Merome

Salut Stan, qu'est-ce que tu deviens ?

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