Militant en manque d'assurance

C'est dramatique, j'ai de moins en moins le temps d'écrire sur le blog. Enfin, dramatique pour moi car j'imagine que vous vous passez très bien de ma prose.
Bref, au-delà du jeu de mot foireux du titre et de son sous-titre que peu d'entre vous vont capter, je voulais faire un billet sur ma naïveté. Je suis naïf et je le revendique. C'est ma façon d'être et ça déteint même sur les personnages de mes romans qui sont tous très naïfs, et je vais tenter d'expliquer pourquoi.

La naïveté, c'est la meilleure façon d'apprendre. En prétendant ne rien y connaître, ou en faisant semblant d'être tombé de la dernière pluie, on obtient les informations les plus claires et les plus intéressantes de nos interlocuteurs. Au contraire, la meilleure façon de rester embourbé dans ses certitudes et ses idées reçues bien souvent fausses, c'est d'afficher une assurance à toute épreuve.
Je ne supporte plus les gens qui ont réponse à tout, et même avant qu'on leur pose des questions. Au premier rang desquels, bien sûr, les politiciens. Leur arrogance face aux crises qu'ils ont eux-mêmes provoqué n'a d'égale que leur égo surdimensionné. Ces gens là ne changeront jamais d'avis et n'évolueront plus, ils étoufferont confits dans la graisse de leur idéologie.

La naïveté, dans une certaine mesure, c'est attachant. C'est l'enfant auquel on a envie d'apprendre la vie, c'est la perspective de belles choses qui vont arriver, c'est l'idée que tout est encore possible et à faire. Mes héros de romans apprennent la vie en même temps que le lecteur, ils m'apprennent beaucoup aussi, au fur et à mesure que je suis leur histoire. Parce que ce sont eux qui me guident, et pas l'inverse.

Être naïf n'implique pas d'être idiot et de se laisser mener par le bout du nez. Au contraire, le bon naïf saura poser la question qui dérange et mettre le doigt là où ça fait mal, de façon inattendue. Comme l'enfant qui place un propos particulièrement pertinent au moment où l'on s'y attend le moins (ceux qui ont des enfants savent tous de quoi je parle).

Bref, soyons naïfs dans la joie et la bonne humeur, et perçons la carapace en papier mâché de ceux qui prétendent tout savoir.
Et comme disait Mark Twain : Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

Commentaires

1. Le lundi, 1 décembre 2014, 06:33 par F sebastien

La naïveté, on peut percevoir ou interpréter ca de milles manières. Mon avis est que c'est pas en étant intelligent et prétendant être un je sais tout que l'on est parfait. la naïveté, je ne dis pas que c'est absolument bon, mais c'est pas absolument mauvais aussi.

2. Le mardi, 2 décembre 2014, 10:16 par Tritone

"Le bon naïf saura poser la question ..."
Il y en aurait donc des mauvais ... cela ferait un bon sujet pour feu les Inconnus (le bon chasseur et le mauvais chasseur ...)
Bref ... J'aurais plutôt dit candide que naïf, du moins en ce qui me concerne.
Je suis malheureusement de moins en moins naïve sur les intentions des dirigeants, médias, ... et de certains de mes contemporains.
Mais j'essaie de rester candide en abordant les nouveautés, car je suis d'accord, c'est le meilleur moyen d'en savoir beaucoup.
J'aime beaucoup la citation de M. Twain.
... Et si , on te lit avec intérêt. :-)

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