Une chambre citoyenne, maintenant !

Il flotte dans l'air une odeur de 2005, vous ne sentez pas ?
Les citoyens écossais ont surpris tout le monde avec ce sondage donnant le "oui" à l'indépendance gagnant, ce qui représente une pierre de plus dans les vitres déjà bien fissurées de l'édifice européen. Chez nous, c'est la bérézina politique complète, pas seulement celle de Hollande et Valls qui perdent toute crédibilité, mais celle de l'ensemble de l'échiquier politique, et je tenais à le montrer ici puisque personne ou presque ne le mentionne, y compris pour Marine Lepen (-5 points, comme Hollande et au plus bas depuis un an) :

Il n'y a guère que Bayrou pour faire aussi mauvais (-6 sur la même période), mais on sait pourquoi : ces gens là ne sont pas passés à la télé au mois d'août. Et il n'y a plus que la télé pour sauvegarder une image juste correcte à des personnalités politiques auxquelles plus personne n'accorde aucune espèce de confiance.

À la télé aussi, d'ailleurs des signaux faibles semblent nous montrer qu'une fenêtre de tir s'ouvre devant nous, comme l'invitation d'Étienne Chouard à l'émission "Ce soir où jamais" et plus marquant peut-être, la défense d'Attali dans cette émission qui a manifestement préparé son argumentation anti-tirage au sort avant l'émission alors qu'il n'a que très peu contredit les autres interlocuteurs.
J'ajoute que si l'émission pouvait laisser un arrière-goût de "Nouveaux chiens de garde" utilisant le faire-valoir Chouard pour décrédibiliser toute idée nouvelle, le Zapping de Canal + a rétabli l'équilibre en collant l'intervention fleuve du prof de Marseille en toute fin, comme une conclusion inévitable et la solution évidente à la crise politique qui nous secoue.

Bref, c'est le moment de mettre le pied dans la porte, et de tirer les leçons du TCE. Voter ne suffira plus, il faut exiger un bouleversement démocratique, tout en restant pragmatique et conscient qu'on ne fait pas bouger 200 ans de gouvernement représentatif en deux semaines et qu'il faut que les consciences et les pratiques suivent.

Une chambre tirée au sort, dès maintenant

Il y a une chose qui pourrait être mise en place très vite et à moindre coût, je crois.
Selon le site de l'Assemblée, 98 textes ont été définitivement adoptés en un an, soit un peu moins de deux lois par semaine. Nous pourrions imaginer qu'une collège de français tirés au sort chaque week-end, mettons une centaine, se réunisse pour valider ou retoquer ces lois adoptées par l'AN. Le coût des transports, hébergement et repas serait financé par une ponction sur les salaires des élus (sur les 600.000, je ne sais pas combien reçoivent des émoluments, mais en répartissant le coût sur tout le monde, cela ne devrait pas les empêcher de dormir).
Au-delà de cette mission, il incomberait à cette assemblée d'examiner les propositions de référendum d'initiative citoyenne qui leur seraient soumises par tout citoyen qui réunirait un certain nombre de signatures (500 ?). Et en cas d'acceptation, le président se verrait contraint d'obtempérer et d'organiser le référendum.

L'idée n'est pas de mettre en place un système parfait, mais comme je le disais plus haut, un pied dans la porte, qui contraindrait immédiatement les élus à faire attention à ce qu'ils votent, qui nous donnerait enfin le référendum d'initiative populaire (et donc une fenêtre pour tous les changements à prévoir), et qui aurait un effet dévastateur sur la classe politique qui nous mène dans le mur depuis de trop nombreuses décennies (rien que de le formuler comme ça fait frémir : on ne va pas attendre dix ans de plus ?!)

Il faut être vigilant, cette fois, et ne pas se laisser endormir par des demi-mesures pseudo-démocratiques et de la démocratie participative à la con. Veiller donc à ce que chaque détail de ce que l'on souhaite (ce que je donne au-dessus n'est qu'un exemple) est scrupuleusement respecté.
Le rapport de force est de notre côté. La bête est aux abois.