Courir après l'actu...

Les articles sur le blog s'espacent, je me rends compte que je n'ai plus envie de faire du commentaire d'actualités parce que l'actualité nous est imposée d'en haut. Faudrait-il que je cause de l'Ukraine et des affaires Sarkozy ? Ce serait admettre que ces sujets sont centraux, et urgents, alors que l'urgence est ailleurs.
Les scandales politiques, écologiques, économiques se succèdent, les médias déversent leur propagande et sont suivis dans cette entreprise par des tas de gens qui croient apporter une controverse mais ne font qu'alimenter la machine. Je le sais parce que j'en ai fait partie et maintenant je le regrette.

Qu'on en parle en bien, en mal, l'important c'est qu'on en parle, disent les cowboys fringants dans "Télé" et je repense souvent à cette phrase (d'où l'intérêt des paroles d'une chanson : parfois, ça aide à faire le point, tout anodin que cela puisse paraître). Si je donne mon avis sur telle affaire en cours, j'admets à mots couverts que ses protagonistes ont une quelconque importance.
Au contraire, il faut parler, je crois, de ce dont les médias ne parlent pas. Des choses se passent loin des caméras et des micros officiels. Notre grande chance est qu'elles se passent maintenant près des caméras et des micros de nos smartphones et de nos ordinateurs et qu'elles sont diffusables à une aussi large échelle.
ÇA, c'est nouveau. Et ÇA c'est ce qui pourrait tout changer.

Alors d'accord, le déséquilibre est encore gigantesque. Pour une vidéo de Chouard ou un article de Lordon vu sur le web, il y a des millions de gens devant le JT. Mais ce n'est que le début. Des gens découvrent aujourd'hui seulement la force du web que les pionniers d'internet ont perçu il y a près de 20 ans. Et ces pionniers, avancent encore aujourd'hui dans les usages et les révolutions numériques, ce qui laisse présager des prises de consciences massives, exponentielles dans les années qui viennent.

Je n'aime pas les Cassandre qui cassent cet espoir et cette foi humaniste. Je vois chaque jour et dans la vraie vie (IRL) des exemples frappants d'une évolution rapide des consciences. Mon père, qui il y a même pas dix ans refusait l'idée même d'avoir un ordinateur, regarde aujourd'hui avec intérêt les conférences de Chouard, Bourguignon,Friot,... que je lui envoie. Lors des repas de famille, il en parle. En un an à peine, mes collègues qui me regardaient avec un drôle d'oeil quand je leur parlais de tirage au sort s'intéressent maintenant à la question qui est de plus en plus abordée, même dans les médias "traditionnels".

Alors cessons de parler des futilités qui font les premiers titres. Construisons l'après, ensemble, et sans eux.