S’il-te-plait, dis-moi que j’existe

De la responsabilité individuelle d’être heureux… ou pas.

Voilà plusieurs années déjà que je m’intéresse à la chose politique et aux relations entre les hommes et plus je réfléchis au sujet, plus je pense que le « Salut » de l’Humanité, en tout cas celui de nos sociétés occidentales, passe par une responsabilisation individuelle.
Il y a deux ans, j’ai eu l’occasion de suivre une formation sur le management des relations, avec une approche basée en partie sur l’Analyse Transactionnelle.
Récemment, un ami a acheté un petit livre qui reprend dans les grandes lignes cette approche. Je vous invite chaleureusement à vous le procurer et à le lire, relire et re-relire. Il s’agit de : « Victime, bourreau ou sauveur : comment sortir du piège ? ».

De quoi cela cause-t-il ?

L’être humain a besoin de se savoir exister et pour cela de la reconnaissance de ses semblables. Comme nous savons de moins en moins apporter et demander des signes d’intérêt ou de reconnaissance positifs, nous allons en rechercher à tout prix, même s’ils doivent être négatifs.
Quelqu’un qui cherche à attirer l’attention sur lui, va, comme l’enfant qui fait une bêtise pour interpeler son parent occupé, lancer des « appâts » à l’autre. Il pourra s’agir de remarques désagréables, de soupirs, de gestes brusques que nous ferons varier jusqu’à ce que l’autre réagisse.
S’ensuivent alors des échanges de mots doux qui pourront s’apparenter à un « jeu relationnel », chacun endossant un rôle qui pourra varier au fur et à mesure de l’échange. Ces rôles sont au nombre de trois et forment ce qu’on appelle le « triangle de Karpman ».

Il y a d’abord la « Victime », pure, innocente et totalement déresponsabilisée. Tout ce qui lui arrive n’est absolument pas de sa faute, et vraiment trop injuste.
La « Victime » est soit persécutée par un « Persécuteur » (ou « Bourreau ») qui va lui montrer combien elle est en dessous de tout, soit prise sous son aile par un « Sauveur » qui va s’empresser de l’aider, quitte à ce que la solution proposée soit totalement inadaptée.
Chacun de ces rôles apporte son lot de satisfaction à celui qui l’endosse : la « Victime », notre Calimero, a le plaisir de se plaindre et la facilité de ne pas chercher de solution. Le « Persécuteur » se défoule sur une « Victime » plus ou moins consentante et le « Sauveur » a le très agréable sentiment du devoir accompli.

Bien sûr, les rôles ne sont pas immuables et peuvent changer au cours de la conversation. Petit exemple :
A (Victime) : « Ouh la la, je suis trop nul, je n’y arriverais jamais ! »
B (Sauveur) : « Attends, je vais t’aider. Regarde, tu pourrais faire ça ou ça. »
A (Persécuteur) : « J’ai déjà essayé, ça ne marche pas. Tu vois tu ne peux jamais rien faire pour moi ! »

L’échange se terminera dès que l’un des protagonistes aura eu son comptant de reconnaissance négative et sera soldé par un « coup de théâtre » (dans mon exemple le « Tu vois tu ne peux jamais rien faire pour moi ! »).
Chaque participant repartira alors avec son « chewing-gum », c’est-à-dire de quoi ruminer de longues minutes/heures/jours sur le sujet.

Ce schéma qui semble facilement reconnaissable dans des situations personnelles est également vrai dans le milieu professionnel : « Appât » (A) -> pensées/sentiments (B) -> réaction (B) -> triangle de Karpman (A et B) -> coup de théâtre (A ou B).

La bonne nouvelle, c’est que personne n’est obligé de tomber dans le panneau. Chacun, en quelque sorte, est responsable de son bonheur. Et l’on peut étendre ça à la place que chacun prend dans la société, à ce qu’il fait pour faire avancer le schmilblick, pour savoir exprimer ses besoins et entendre ceux des autres, en quelque sorte pour ne pas se sentir « Victime » du système.

Cette prise de conscience ne se fait bien sûr pas en un jour et il faut de la patience et de la tolérance envers soi-même pour s’embarquer sur le chemin qui amènera chacun à trouver sa place.

Je vous invite tous à prendre votre bâton de pèlerin et à tenter l’aventure !

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