Marre du monopoly

Ce matin, sur RTL, un enchainement de programmes d'à peine dix minutes a suffi à me mettre en rogne.

Ça a commencé par les hippiques lasagnes Findus et le témoignage d'un ouvrier de Spanghero, au chômage technique depuis que les habilitations sanitaires ont été retirées au producteur, dont le patron serait le responsable de toute cette histoire de viande chevalo-bovine. Pour ceux qui n'auraient pas suivi l'affaire, je vous recommande l'excellent résumé de Superno.
On pouvait entendre la détresse du mec qui a sans doute un peu de mal à boucler ses fins de mois et qui est à la merci d'une paire de connards qui a boursicoté pour gagner un peu plus de pognon sur le dos de tout le monde.

Juste après, on pouvait entendre Jean Lasalle, député MODEM, affirmer son entier soutien au patron actuel de Spanghero, qui se trouve être d'ailleurs son suppléant. Bravo.

L'invité de Jean Michel Aphatie était Carlos Ghosn, patron de Renault ET Nissan. Interpellé par le journaliste sur son salaire mirobolant, après avoir passé à nouveau un témoignage d'un de ses ouvriers qui s'étonnait de ne pas voir la crise frapper son patron comme lui, Ghosn a expliqué que ce n'était pas lui qui décidait de son salaire mais le conseil d'administration, et qu'il avait lui-même proposé de décaler une partie de son salaire en attendant que ça aille mieux. Un bel effort que chacun appréciera à sa juste valeur.

Le journal de 8h pouvait démarrer sur de bonnes bases et devinez quel était le premier titre : LES VACANCES AU SKI et on a pu entendre le témoignage de plusieurs ménagères de moins de cinquante ans qui partaient demain et n'avaient encore pas préparé les bagages, et les stations archi-pleines qu'il fallait se dépêcher de réserver sinon, c'est sûr, on pourrait pas y aller. Et comment on pourrait survivre sans aller cette année au ski ? Avec tout ce qu'on bosse le reste de l'année on l'a bien mérité.

Je suis sorti de ma voiture, et c'est bien parce que je respecte le matériel que j'ai pu éviter de mettre un coup de pied, de rage, dans la portière.
Bon sang nous avons dans ce concentré de dix minutes de radio l'essentiel de tout ce qui cloche dans nos sociétés :
- Des patrons qui délocalisent, se goinfrent, au mépris de la sécurité (alimentaire ici), et en se torchant le cul avec leurs salariés kleenex.
- Des élus, de droite ou de gauche, qui soutiennent, directement ou indirectement, par des primes à la casse, par des renvois d'ascenseur, par des légions d'honneur, ces pratiques malsaines.
- Des journalistes qui passent leur temps à brouiller les pistes et noyer le poisson. De la publi-information, des publi-reportages, de la neige en hiver et du soleil en été, les pistes, les plages, le foot...

J'en ai ma claque de ce monopoly où celui qui gagne déjà gagnera encore plus demain. Saviez-vous que le Monopoly avait été inventé, à la base, pour dénoncer les dérives du capitalisme ? Les règles du jeu sont foireuses : le pognon dirige tout, jusqu'à la pseudo-démocratie. Notre impuissance politique est totale, tragique et durable.

Il faut que chacun d'entre nous soit bien conscient du fait qu'il faut CHANGER DE MODELE. Et que le prochain doit être démocratique, DONC que les représentants soient TIRES AU SORT et non plus élus. C'est la SEULE façon de nous en sortir. Faites passer le mot, bordel !
Ou alors, si vous n'êtes pas d'accord, discutons-en ! Il faut maintenant que ça bouge pour de vrai.

Au passage, regardez-donc ces deux épisodes de 120 secondes qui sont décapants :

Sur UBS qui a perdu 2.5 milliards

Sur Novartis qui a bien négocié le maintien de son site Suisse