Unlimited QE !

Pour comprendre mon sous-titre, il faut un peu de vocabulaire économique anglo-saxon. Vous m'auriez dit ça il y a un an, je vous aurais regardé de travers, mais je sais maintenant que "QE" signifie Quantitative Easing, et qu'il s'agit en gros de faire tourner la planche à billets (au sens figuré : donc injecter des liquidités dans le système monétaire, en fait, c'est purement immatériel maintenant).

Les "QE" se succèdent aux Etats-Unis, au Japon, pour contrer la crise et chaque fois, on prétend que c'est le dernier qui va relancer la croissance définitivement et faire oublier toutes les dettes accumulées. On parle donc de QE "illimité", on injecte de la monnaie "tant qu'il faut".

Bien sûr, c'est une chimère, une illusion, une vue de l'esprit. Il n'y a aucune chance que les dettes se résorbent en contractant davantage de dettes pour les éponger. Chaque QE, au contraire, aggrave le problème, creuse le trou un peu plus profond. Pour en sortir de cette manière, il faudrait qu'une croissance économique forte, soudaine et durable s'installe dans quelques pays pour créer de la richesse équivalent à tout cet argent.

Or, même si on admettait que la nature fut capable d'absorber toute cette création de richesse sans déposer le bilan ou couler une bielle, il faut bien l'admettre : nous ne sommes plus capables d'avoir cette croissance exponentielle.
Comprenez bien que faire un point de croissance dans les années 60, et en faire un aujourd'hui n'a strictement rien à voir. Entre temps, la richesse globale a été multipliée par 4 (en France), l'effort à produire est donc d'autant plus intense, alors que dans le même temps, les ressources s'amenuisent.

Il faut écouter Olivier Delamarche expliquer ça à longueur de semaines sur BFM Business (la radio filmée). En face de crétins qui applaudissent la moindre envolée des marchés dopés par les liquidités fraîchement créées, il tient un discours extrêmement réaliste et évident. Pourtant, personne ne bouge. Rien ne change. Que se passe-t-il dans les têtes de nos dirigeants, des économistes éminents qui se succèdent aux gouvernements set sur les plateaux télé ? Sont-ils conscients de ce qu'ils entretiennent ? Ou sont-ils juste moins calés que vous et moi pour comprendre que ça ne peut pas marcher longtemps comme ça ?

Quand le porte parole de la maison blanche envisage de frapper une pièce valant 1000 milliards de dollars pour l'enfermer dans un coffre, peut-il vraiment considérer que cela représente une solution à quoi que ce soit ?

J'avoue que cela reste un mystère pour moi.

Regardez donc ces vidéos :





Commentaires

1. Le mardi, 12 février 2013, 22:29 par Nath

Est-ce que tu avais suivi que la FED avait "égaré" 9 mille milliards de dollars" en 2008 ?

Curieusement, on en a moins parlé que de Kerviel (qui à côté est vraiment une petite mite)

Une petite vidéo sur youtube :
http://www.youtube.com/watch?v=dfB-...

2. Le mercredi, 13 février 2013, 08:53 par Merome

@Nath : Je vais regarder ça, merci.

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