Chroniques présidentielles - Coup de poing

Petit exercice de radicalisation de mon propos

Que s'est-il passé depuis le 10 juillet dernier, date à laquelle je publiais "Chroniques présidentielles - les sujets tabous" ?

Les choses se sont empirées, de partout. Le mouvement des indignés s'amplifie mais est toujours incompris des médias, les dettes se creusent, le monde de la finance s'enterre, les primaires PS sont présentées comme une révolution démocratique alors qu'elles ne sont qu'une resucée de notre mode de scrutin inique...

C'est cette citation du roi Loth tirée de Kaamelott qui m'est venue à l'esprit en pensant à la primaire PS et m'a poussé à écrire ce billet :

J’ai pas envie, de participer ! À rien ! C’est pas mon genre, de participer ! Jamais je participerai ! À part à vos obsèques, bande de cons !

Pendant que les journaux titrent, fort à propos, sur la naissance du fils de l’Élu, et que Fukushima continue de pourrir le Japon, je me demande vers quel mur on fonce, et parfois même si la future élection présidentielle va avoir lieu ou si quelque chose (un autre accident nucléaire ? une révolution ? une guerre ? un krach économique total ?) d'une violence sans précédent va balayer tout ça, pour le meilleur ou pour le pire.

Personne ne semble se détacher pour prendre les choses en main, Mélenchon et Joly tentent de timides allusions à des changements institutionnels qui, pour être efficaces, devraient être massifs et à l'initiative du peuple lui-même. On pressent que tout ce petit monde va retourner à la soupe dès la victoire du parti socialiste, la seule question étant la taille de la part du gâteau que celui-ci consentira à laisser.

Sans déconner, il faut foutre tout ça en l'air une bonne fois pour toutes. La primaire PS nous démontre une nouvelle fois que c'est celui qui passe le plus à télé qui gagne, certains s'attachent à le prouver de manière quasi-scientifique : comme en 2007 au premier et au second tour, ce sont les passages dans les médias qui permettent de prédire les résultats de l'élection. Mieux que les sondages !
Je ne vous apprend rien en disant que ces médias sont aux mains des industriels et des banquiers qui ont tout intérêt à ce que rien ne change, ou plutôt que ça continue de changer en leur faveur.
Et on devrait s'étonner de l'augmentation des inégalités, de l'aggravation de la dette publique au profit de quelques-uns, des catastrophes écologiques qui nous pendent au nez ?

Ceci n'est pas une démocratie. C'en est même le strict contraire. Depuis des décennies, les choix qui sont faits sont aux antipodes de ce que la majorité souhaite. On a cru, pendant trop longtemps, que des gens compétents s'occupaient à notre place des affaires de l’État, ce fut une hérésie, une erreur totale. Non seulement ils ne sont pas compétents, mais ils sont maléfiques pour des raisons systémiques bien plus que personnelles.

Le système électif, cette espèce de suffrage universel qu'on nous présente comme le Saint Graal de la démocratie, EST UNE CONNERIE.
La création monétaire par le crédit privé, qui nous force à nous endetter, et à nous endetter encore pour rembourser nos dettes, EST UNE ABERRATION.
La croissance infinie, rendue nécessaire par ce système monétaire, N'EST TOUT SIMPLEMENT PAS TENABLE.

À partir de là, on peut s'exciter sur le candidat de tel ou tel parti, se gargariser de prises de positions soi-disant audacieuses : sans une remise à plat complète de ces mécanismes, il n'y a AUCUN ESPOIR.

Brûlez vos cartes du PS et de l'UMP, jetez vos cartes d'électeurs et attachez vos bretelles, il va y avoir du sport. Les mois qui viennent vont probablement être le théâtre d'une radicalisation politique sans précédent. Partout, les gens en ont ras la casquette, les profs s'immolent, les ouvriers dégustent, les classes moyennes s'étranglent, et on a l'impression que les politiciens essaient de nous amadouer avec des porte-clés et des calendriers 2012 gratuits.

Abandonnez l'idée que votre vote, quel qu'il soit, peut encore changer quelque chose. Nous sommes maintenant en prise directe avec la réalité, comme les Grecs, les Espagnols, les Américains, ... maîtres de nos destins et surtout MAJORITAIRES.

Commentaires

1. Le jeudi, 20 octobre 2011, 11:49 par toto

ohoh, du bon merome bien véner la. bien bien bien :)

2. Le jeudi, 20 octobre 2011, 21:45 par Bob

Je voudrais pas faire mon malin Merome, mais ça fait maintenant quelques années que je te dis à peu près exactement ça et que jusqu'à il y a encore peu tu te donnais beaucoup de mal pour ne pas me croire et me trouver indécrottablement pessimiste :)

3. Le vendredi, 21 octobre 2011, 01:03 par FilGB

Je ne suis pas vraiment d'accord avec toi quand tu dis de jeter ta carte d'électeur.

C'est la combinaison de la contestation sociale associée aux solutions "au propre" mises en forme par les partis (de gauche en l'occurrence) qui peut permettre l'enclenchement vers un changement qui ne peut pas être radical.

Car il n'y aura jamais de majorité dans la rue tant que les médias et les politiques donnent toujours l'image de démocratie. Parce que les 70000 Athéniens, ce n'est pas la majorité sur 3,7 millions d'habitant dans l'agglo de la capitale.

Pour finir, sans rien te reprocher, j'ai envie de te demander à toi, si tu y descends dans la rue en ce moment ? Je veux bien que ta carte d'électeur soit ton porte-monnaie et ton blog mais je crains que ce ne soit très utile ou suffisant.

4. Le vendredi, 21 octobre 2011, 04:48 par Thierry

Ça va faire quelques années que je suis ton blog sans rien dire, j'aimerais juste faire quelques remarques sur un de tes boucs émissaires: le nucléaire.

Sérieusement: tu te trompes de cible. Oui, Fukushima a été une foirade magistrale de l'industrie nucléaire. Oui, les réacteurs a eaux préssurisés qui constituent quasiment l'exclusivité du parc nucléaire mondial n'est pas ce qui se fait de mieux en la matière (sécurité complexe à garantir et au mieux 3 à 4% du combustible est utilisé, les 96% sont considérés comme déchets par trop de pays, mais pas la France, même si on ne peut rien en faire à l'heure actuelle). Mais, quand il s'agit de produire de l'énergie à l'échelle du TWh (500 TWh pour la France en 2009), l'énergie propre n'existe pas, c'est le moins pire qu'il faut choisir.

D'autant que lorsque tu vois qu'à coté, 50% de l'énergie primaire consommé en France est constitué d'énergie fossile (http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89...), pétrole et gaz en tête, dont pour le pétrole au moins, je n'ai pas besoin de te rappeler que le pic de production est pour bientôt, si ce n'est déjà en cours, et ce dans l'indifférence la plus totale de la majeure partie de la population (ok, j'extrapole un peu à ce que j'ai pu voir dans mon entourage). Ceux qui comprennent quelles sont les implications de ce fait sont malheureusement trop peu nombreux pour faire la différence.

Ou dis autrement: 50% de l'économie Française (la proportion est d'ailleurs relativement similaire, voire supérieure, dans la plupart des pays développés: Europe, État-Unis, Canada, Australie, Japon, ...) dépends de ressources dont les prix sont garantis de partir méchament à la hausse dans les années à venir. Prix à la hausse, ça ne fait en général pas bon ménage avec les objectifs irréalistes de croissance à tout crin. D'autant que les remplaçants du pétrole se font attendre (biodiésels type oléagineux, éthanol, méthanol ou méthane, voire carburant de synthèse type hydrogène passeraient si on arrivait à réduire (diviser par 3 ou 4) la consommation de pétrole, mais ce n'est pas trop à l'ordre du jour... croissance oblige).

Et c'est là que tu te trompes sur deux autres points:
1. Je pense que si les partis politiques ne veulent pas changer le système, c'est parce que tout le monde en profite à une certaine échelle, pas juste une hypothétique oligarchie. Pour construire une société qui ne dépendent plus d'énergie fossile (et qui finance des régimes pas spécialement pro-occidentaux), ça va nécessiter un effort de la part de l'ensemble de la population. Pour le pétrole seul, diviser la consommation par 3 ou 4, ça veut dire faire 6000km max en voiture par an ou (exclusif) utiliser au plus un avion long courier par an. D'un point de vue électoral, c'est invendable, parce que ....
2. La majorité de la population à une idée intuitive qu'un problème est cours, mais ça reste flou. La croyance que la science va trouver quelque chose (alors que c'est le mauvais usage de la science qui nous a conduit à ce merdier), que les politiques font se qu'ils peuvent, que ce n'est pas à moi, c'est aux autres de faire un effort, etc ... C'est ce que j'ai pu constater dans mon entourage. Ce n'est pas un reproche, comprendre les tenants et les aboutissants de la crise énergétique qui se prépare nécessite un travail informatif qui dépasse la majeure partie de la population, à un point où je pense que même la presse est en incapable.

On voit apparaître des mouvements de constestation partout dans le monde. Beaucoup de demandes sont légitimes, notamment envers le système financier, particulièrement aux État-Unis, mais encore une fois, qui parmi tous les manisfestants ont conscience que pour éviter les crises économiques à répétition dans l'avenir, il va falloir sérieusement revoir la consommation d'énergie fossile, pétrole en tête, à la baisse ? Jeter le modèle de croissance économique à la poubelle (soit 60 ans de croyance qui frôle le culte religieux) ? Mesurer le PIB pour refléter un peu plus les problèmes énergétique, climatique et agricole ? Je ne prendrais pas trop de risque en disant: pas grand monde.

Alors, le nucléaire dans ce tableau ? Franchement, c'est le moindre des soucis. Le prix du KWh en sortie de centrale ne dépend quasiment pas du prix du combustile, le seul gaz à effet de serre rejeté, c'est de la vapeur d'eau. Il reste les déchets nucléaires, qui sont un problème que je ne cherche pas à minimiser. Mais quand tu vois que tous les pays qui ont dit non au nucléaire (État-Unis, Australie, Canada, Danemark, Allemagne, Espagne, ...) ont déployés massivement du charbon et/ou gaz à la place, je ne suis pas sûr que ça soit le nucléaire qui fasse tâche sur le tableau ...

Tiens, je vais te faire quelques prédictions sur les années à venir: les élections ne serviront pas à élire un gouvernement ou un président, mais un acteur de cinéma: celui qui saura dire le plus consensuellement possible ce que la population veut entendre, en rangeant sous le tapis tout sujet qui fait allusion à: effort, décroissance, baisse du pouvoir d'achat, risque de crises économiques... Tant qu'on s'entêtera à faire perdurer le modèle de croissance, les crises économiques vont augmenter en amplitude et en fréquence, à un point où la population risquera d'en avoir marre et s'orientera vers le vote de la contestation aux prochaines élections. Avec un parti d'extrême droite au pouvoir, la situation sur le cours terme pourrait s'améliorer mais ça n'ira pas beaucoup plus loin. Est-ce que ça va finit en révolution façon afrique du nord/moyen orient? S'il y a une chose que la crise des prêts hypothécaires a montré, c'est que faire un peu le ménage chaque jour, ce n'est pas trop le propre des sociétés "modernes". À croire que le crash est la seule solution, ce qui à de quoi en inquiéter plus d'un, moi le premier.

Ouah, après relecture c'était un peu long désolé. Version TL;DR: le manque d'information de la population dans son ensemble sur les problèmes énergétiques et leurs conséquences est aussi problèmatique que les politiques qui cherchent coûte que coûte à prolonger le status quo. On ne réglera pas l'un sans l'autre.

5. Le vendredi, 21 octobre 2011, 07:18 par agase

chiche !

6. Le vendredi, 21 octobre 2011, 07:35 par agase

@Thierry : C'est une analyse que je partage !
Nous ne sommes pas (plus) dans un état d'esprit de "tout faire péter" ! (comme en Afrique du NORD)
Nous avons connu (enfin nos anciens les plus proches) des guerres dont nos comportements sont encore et directement influencés. Il n'y a qu'à voir avec les 75 morts (soldats) Français morts en Afghanistan et l'indignation que cela provoque. Il y en a eu quelques millions en deux guerres.
On ne veut plus mourir pour "RIEN".
Il va falloir qu'on soit au pied du mur ou au fond du trou pour commencer à se révolter.

7. Le vendredi, 21 octobre 2011, 09:38 par Merome

@FilGB : Je ne descends pas dans la rue parce que ce n'est pas mûr et aussi parce que je ne suis pas courageux. Ne va pas croire que parce que j'écris des propos radicaux ici je m'exclus de fait de l'attitude panurgesque de mes contemporains. Comme les autres, j'ai mon petit confort, mes deux voitures, et ce soir je regarde Koh Lanta. Je suis un révolutionnaire en carton, comme la plupart de ceux qui lisent mes billets. Remarque bien que je ne serais pas plus efficace dans la rue aujourd'hui, parce que l'opinion publique n'est pas prête à ça. Si je m'attache à répéter la même chose depuis 5 ou 6 ans ici, c'est bien pour régler d'abord ce problème, que Thierry évoque d'ailleurs dans son commentaire. Aujourd'hui, l'important c'est de faire savoir, pas de descendre dans la rue. Tant qu'on est qu'une poignée à s'indigner, descendre dans la rue ne peut que jouer contre notre camp, nous ridiculiser.

@Thierry : Je suis d'accord avec ta conclusion. Maintenant, sur le nucléaire, laisse-moi te préciser ma position. C'est un fait que le nucléaire est séduisant du point de vue des émissions de CO2. Mais ce qui m'inquiète, après avoir lu Hubert Reeves, c'est l'avenir du nucléaire dans un monde sans pétrole. Regarde l'état de la Grèce, alors que son économie est encore florissante par rapport à une société où le pétrole aurait disparu ou serait hors de prix. L'essentiel de notre économie est rendue possible par le pétrole. Il n'y a pas d'alternative à court et moyen terme, et donc quand les camions ne rouleront plus, quand on n'aura plus rien à mettre dans les pelleteuses, sauf du pétrole à 300 euros le litre, je me demande bien comment et qui va réaliser l'entretien des centrales. Autrement dit, il faut se projeter dans ce scénario de récession quasi assurée, où il n'y a plus de pognon pour rien du tout, et où l'instabilité politique et sociale est forte. Le nucléaire, c'est acceptable tant qu'on a des sous et que tout va bien. Dès que ça tourne au vinaigre, c'est la roulette russe.

8. Le vendredi, 21 octobre 2011, 10:42 par toto

@filGB c'est quoi l'idée la ? merome fait pas assez, donc en fait, il ferait peut etre mieux de se taire en fait?
moi j'veux bien si tu veux, m'enfin faut pas pousser mémé (dans les orties) trop fort non plus.

Si vous voulez les gars, comme dit merome, comme disent des millions de gens : c'est la merde, et il serait temps de se reveiller.
Alors, oui, on est long, alors oui c'est pas sur qu'on gagnera.
Mais oui surtout, c'est si on fait rien qu'on perdra de sur.

(c'est rien, vous pouvez reprendre une activité normale)

(allé non, un lien :
http://contreinfo.info/article.php3...

un deuxieme parce que c'est la fete :
http://claudeguillon.internetdown.o...

voili. ;)

9. Le vendredi, 21 octobre 2011, 12:33 par Annie

je découvre, pas inintéressant. Comme, un peu découragée par le peuple de France, moi déjà depuis au moins 2006.

je l'écris au fil de mes billets.

10. Le vendredi, 21 octobre 2011, 12:48 par Tassin

Non mais on va pas se mettre à défendre une énergie du XXème siècle sur ce blog quand même!
Le nucléaire c'est dangereux, c'est cher, on sait pas le gérer en fin de vie et le combustible sera épuisé dans le siècle au rythme de conso actuel. Citez donc UN seul argument en faveur du nucléaire?

Le scénar Négawatt 2011 est on ne peut plus réalisable et permet de sortir du nucléaire en 2033.

11. Le samedi, 22 octobre 2011, 00:19 par plhoste

De la colère que je partage.

Et une grande angoisse, maintenant que, tardivement car pour ces mêmes raisons je n'osais en avoir, j'ai des gosses.

Quand on a fait un peu de math fondamentales, de siences phys et de biologie, on SAIT que TOUT, TOUT, TOUT ce système va s'effondrer. C'est tellement évident que ce n'est plus la peine de l'expliquer. Ceux qui n'en sont pas convaincus ne le seront que lors de la catastrophe.

Seuls les économistes, avec leur science (version thermodynamique, tu écris zero égale zero, tu dérives à droite et à gauche, tu déduis des lois autoréalisatrices,...) détachée qui plus est du réel, des contraintes de resources, et donc pas une science, peuvent encore faire semblant d'y croire.

1929, c'est jamais arrivé, les guerres mondiales non plus, la croissance c'est écrit dans les étoiles, la mer fait plus de cent mille fois la taille de ma baignoire et ne peut être vidée de ses poissons, on peut faire pousser des plantes sur des sols morts avec des rendements "beauciens" et nourir 7 milliards d'hommes, sans... sans... euh... sans pétrole, ... déni, quand tu nous tiens.

12. Le samedi, 22 octobre 2011, 13:02 par Changaco

@Merome:
« Abandonnez l'idée que votre vote, quel qu'il soit, peut encore changer quelque chose. »

Je ne vois pas en quoi l'abstention serait mieux. Pour ceux qui ne veulent pas voter pour le moins pire il me semble plus utile de voter blanc comme l'avait proposé Stan dans http://www.tetedequenelle.fr/2011/0...

13. Le dimanche, 23 octobre 2011, 09:22 par Merome

@Changaco : Tu ne me verras pas prôner l'abstention et j'irai voter malgré tout à toutes les futures élections, tant qu'il y en aura. Simplement, je n'ai aucun espoir dans le fait que ça change quelque chose. Il faut voter ET faire autre chose.

14. Le dimanche, 23 octobre 2011, 13:33 par Changaco

@Merome: en fait c'est plutôt ce passage qui fait penser à l'abstention et que j'aurais dû citer : « jetez vos cartes d'électeurs ».

15. Le mardi, 25 octobre 2011, 22:04 par Nath

Une conclusion que tu ne renieras pas après une courte analyse de l'influence des sondages sur le résultat des votes (ce qui ne fait qu'apporter de l'eau à ton moulin, mais tu sais quoi, même moi je commence à "prêcher" autour de moi pour une nouvelle forme d'action qui ne passerait pas par les urnes ;) -ce qui ne m'empêchera pas d'aller voter ceci dit-)) : http://owni.fr/2011/10/24/les-sonda...

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