Accepter le pire pour vivre le meilleur.

La société de consommation et notamment la publicité se charge de nous faire croire que nous allons toujours vers un mieux. Plus de technologies, plus de nouveautés, plus de progrès, de moins en moins cher, devraient nous pousser à aborder l'avenir avec sérénité, voire avec envie.

Dans la vraie vie, cela ne se passe pas exactement comme ça. Nous vieillissons, nos enfants grandissent et rencontrent de nouvelles difficultés qu'il faut gérer, la planète souffre et s'épuise, les inégalités augmentent....

Il est peu probable que vous passiez sous les dix secondes aux 100 mètres après quarante ans si vous ne l'avez jamais fait avant. Les difficultés, réelles, que chaque parent peut rencontrer pendant la petite enfance de sa descendance n'ont rien de comparables avec les soucis qui arrivent plus tard. Malgré les prises de conscience massives, les émissions de CO2 continuent de progresser et de faire planer la menace du dérèglement climatique majeur. Les démocraties elles-mêmes sont au bout d'un cycle qui ne leur permet plus de gommer les inégalités quand au contraire elles ne les entretiennent et ne les encouragent pas directement ou indirectement.

Je broie du noir, en dressant un tableau de la même couleur, me direz-vous ? Pas du tout et bien au contraire : c'est en ayant tout cela à l'esprit que l'on peut aller de l'avant. Vieillir est la meilleure façon que l'on ait trouvé de vivre disait l'autre. C'est en croyant que les choses vont aller mieux, d'elles-mêmes, et sans intervention de notre part, que l'on se coupe du bonheur instantané d'être l'acteur de sa propre existence.

Quand on parvient à accepter l'inexorable déclin de nos vies, nos insomnies plus nombreuses, nos défaites personnelles, quand nous affrontons les difficultés qui se présentent à nous comme de nouveaux défis plus passionnants, quand nous renonçons à attendre benoîtement le grand soir ou la révolution, alors nous pouvons enfin vivre correctement.

Commentaires

1. Le jeudi, 18 août 2011, 14:05 par ®om

"Les démocraties elles-mêmes sont au bout d'un cycle qui ne leur permet plus de gommer les inégalités quand au contraire elles ne les entretiennent et ne les encouragent pas directement ou indirectement."

Comme l'explique Hervé Kempf dans son désormais célèbre livre "L'oligarchie, ça suffit, vive la démocratie"¹, ce n'est pas la démocratie qui ne permet pas de lutter en faveur de l'écologie et contre les inégalités, mais le système politique dans lequel nous nous trouvons.

Et ce système, ce n'est pas la démocratie. C'est l'oligarchie. La démocratie est la solution.

¹ http://www.amazon.fr/Loligarchie-%C...

2. Le jeudi, 18 août 2011, 14:07 par ®om

PS: Je sais que tu connais, tu y fais même référence dans un autre billet : http://merome.net/blog/index.php?po...

Mais c'était pour préciser ;-)

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