Comme il est difficile de proposer un changement.

C'est une sorte de résistance au changement qui nous concerne tous à divers degrés et selon les domaines. Mais plus particulièrement en matières politique et sociale, la proposition d'un changement un peu important essuie immédiatement des levées de boucliers, même dans les rangs de ceux qui ne contestent pas le problème qu'il est censé réglé.

On s'attache toujours trop à ce que l'on connait, même quand ça ne marche pas ou plus. La catastrophe nucléaire du Japon devrait nous enseigner une extrême prudence quant à l'utilisation de l'atome pour produire de l'énergie. Mais quand quelqu'un le dit, il se fait immédiatement rétorquer que ses propositions ne sont pas réalistes. Le revenu de vie dont on entend parler partout sur le web reçoit le même accueil. Et c'est la même chose pour la décroissance, même si tout le monde sait aujourd'hui que le mode de vie actuel n'est pas tenable.
Ce n'est malheureusement pas nouveau : déjà en 1936, les congés payés étaient une hérésie totale.

Grâce à cet immobilisme, l'oligarchie nous la met bien profond à la moindre occasion en jouant sur la peur.

Commentaires

1. Le lundi, 14 mars 2011, 23:01 par agase

Merome, si c'est en partie suite à notre conversation que tu te sens obligé d'en remettre une couche, c'est que tu n'as pas encore compris. Je suis 100% d'accord avec toi sauf... sur ta façon de faire que je pense être mauvaise. Toi aussi tu joues sur la peur et tu provoques la réaction inverse de celle que tu recherches. Enfin, c'est ce que je constate dans les échanges dont je suis témoin actif.
Dans tous tes articles, tu présentes les choses comme un "mal" qu'il faut combattre. Et si en présentant cela comme un défi, un jeu, je suis presque sur qu'un grand nombre serait prêt à te suivre !

2. Le mardi, 15 mars 2011, 05:51 par xfly

"en présentant cela comme un défi, un jeu,"

ce qu'il y a c'est que c'est pas franchement un jeu ... ce n'est pas juste une option possible ... pour s'amuser ... mais que ceux qui ne veulent pas jouer continuent comme avant pas de problemes ...

enlevons les oeilleres, si rien n'est fait, et rapidement, viendra le moment où il sera péremptoire d'agir et alors cela n'aura absolument rien d'un jeu !
parlons en aux millions de terriens qui meurent de faim, trouvent t'ils le jeu actuel amusant ? pas de chance ils ont pas eu les bonnes cartes au debut de la partie ... la prochaine fois peut etre
parlons en aux japonais qui habitent aux alentours de la centrale en perdition, trouvent ils le jeu actuel amusant ?
parlons en aux centaines de morts dans les evenements de tunisie, d'égypte, de libye ont ils trouvé le jeu amusant ?

je n'ai pas suivi vos echanges, je comprends qu'il ne faille pas jouer que sur le levier de la peur, qu'il faille pouvoir proposer une vision positive bien sur, mais il va falloir changer bien des choses quoiqu'il arrive et ca ne va pas se dérouler de facon tres amusante si on laisse penser que cela pourrait etre facultatif, qu'on pourrait "jouer" a changer ...

pour rebondir sur ton commentaire ce que j'y vois c'est la question de savoir ce qui pousse à l'action et au changement
"en présentant cela comme un défi," peut constituer en effet une partie des axes a utiliser mais c'est malheureusement bien plus complexe que cela
la sociologie et la psychologie apportant de précieuses aides pour comprendre
"si en présentant cela comme un défi, un jeu, je suis presque sur qu'un grand nombre serait prêt à te suivre !" bah en fait ce n'est pas aussi évident que cela n'y parait ...

ah la résistance au changement ... pas le temps la mais il y aurait de quoi écrire des pages ...
il importe d'analyser les mécanismes en jeu pour pouvoir les comprendre et ainsi les surmonter
j'y reviendrais peut etre plus tard

3. Le mardi, 15 mars 2011, 07:13 par agase

@xfly : Penses-tu que les gens vont te suivre plus facilement si tu leur dis : "Nous sommes dans une impasse et il faut tout changer sinon nous allons mourir". J'exagère peut être mais c'est un peu le discours que j'entends actuellement. Et ca ne me donne pas envie de changer mais plutôt de fuir.

En revanche, si tu me donnes des arguments précis en me disant, nous avons d'autres solutions en exposant les avantages et inconvénients de chacune, là je me sentirai plus acteur et j'aurai plus l'impression de maitriser mon avenir.

Ne fais pas comme ceux qui ont fait ses choix, ne dis pas à la population, j'ai la solution pour vous. Cela ne fonctionne plus ou de moins en moins.

Personnellement, dans mon métier, je fais de la sensibilisation à l'environnement. Et je constate effectivement que pour faire passer un message de façon optimale qui sera suivit dans les faits ; le faire sous la forme ludique, de défis, (on pourrait débattre des heures sur le terme, mais ce n'est pas le sujet), est une des meilleures solutions.

@merome, (je te prends à témoin), quand nous nous sommes connus, il y a déjà 8 ans, je t'ai présenté à l'époque des idées peut être neuves pour toi (noix de lavages, couches lavables), et cela t'a donné l'envie d'aller plus loin en te renseignant, en agissant et pourtant je ne t'ai jamais mis le couteau sous la gorge. Et à ma connaissance d'autres ont suivi par la suite grâce notamment à nos nombreuses discussions, débats.

Alors oui, je pense qu'il ne faut pas prendre les gens pour es moutons ou des cons, tout le monde est capable de réfléchir, encore faut-il leur laisser le choix et non jouer sur la peur comme c'est le cas avec le nucléaire. D'un coté, ceux qui disent que c'est impossible de s'en passer en évoquant la peur du changement et de l'autre ceux qui jouent sur la peur de la radioactivité. Posons nous la vraie question : comment je peux faire, moi dans ma petite vie pour avoir moins besoin de l'électricité ? et là on aura gagné !

4. Le mardi, 15 mars 2011, 08:11 par Merome

@agase : L'idée de cet article date d'avant ton premier commentaire sur l'article précédent. Toi, tu contestes la méthode, mais pas le changement lui-même. C'est un peu différent de ce que je critique ici, et dont je suis le premier acteur, qui est la résistance au changement.

Maintenant sur la méthode, jouer sur la peur, ou sur le "défi ludique", pour être efficace, je pense que c'est un savant mélange des deux qu'il faut. Et je crois que je ne fais pas que du catastrophisme ici (voir ma série Re(pères) de famille par exemple).
Je ne mets le couteau sous la gorge à personne. J'essaie d'accélérer les prises de conscience, comme d'autres blogs alarmistes (dont celui de Jancovici) l'ont fait pour moi. Si ça ne te sert à rien, ça sert sans doute à d'autres, à commencer par moi (coucher noir sur blanc ce qui me traverse l'esprit me permet d'y voir plus clair). Par exemple, le blog de Superno, qui est cent fois plus violent dans le catastrophisme, m'apporte énormément, et à en juger par les commentaires qu'il reçoit, apporte à beaucoup d'autres. En quelque sorte, il maintient la pression pour qu'on se finisse par se bouger et qu'on garde la motivation pour faire les efforts nécessaires.

Quand je m'empâte dans le confort douillet de la société de consommation, c'est très salutaire pour moi de lire des choses qui me rappellent à quel point ce n'est pas durable, et quelle est ma responsabilité vis à vis de mes propres enfants. Ça me permet d'avoir plus de courage pour remonter sur mon vélo le matin, ou pour trouver l'introuvable d'occasion sur le net. Un courage que je ne trouverais peut-être pas avec un simple "défi".

Tu fonctionnes sans doute autrement, et les défis que tu te lances à toi-même le prouvent sans doute. Mais ne fais pas de ton cas une généralité.

5. Le mardi, 15 mars 2011, 08:42 par agase

@merome : Pour répondre à ton commentaire.

- Il est vrai qu'un évènement comme celui qui s'est passé réveille un peu les consciences mais pour combien de temps. Ca fait surement du bien, ca nous remets à notre place. Et peut être qu'il faut effectivement un savant mélange des deux. Mais pas trop de catastrophisme quand même.
- Je ne trouve personnellement pas que jancovici soit "alarmiste". Il est plutôt démonstratif avec des données chiffrées (je sais tu n'aimes pas cela :) ) qui posent les problèmes. Et j'adore aussi l'écouter.
- Tu présentes ici cela comme une prise de conscience et une responsabilité qui s'impose à toi mais alors quel est l'intérêt de montrer sur ton site un petit vélo qui fait le tour de la terre si ce n'est pas un "défi".
- Je ne prends pas mon cas plus que le tien pour une généralité, je fais des constatations, en rencontrant et en essayant presque tous les jours de sensibiliser des enfants qui eux je pense représentent l'avenir. Et un enfant, ca répond mieux aux défis qu'aux catastrophismes. Ils sont encore "vierges" ou presque.

6. Le lundi, 21 mars 2011, 08:57 par santufayan

Le vrai changement ne peut venir que des citoyens eux mêmes qui feront la "révolution" en modifiant radicalement leurs choix de consommateurs. Bref, en devenant des adultes responsables au lieu d'être des assistés qui attendent je ne sais quel homme politique providentiel.

Personnellement, je ne crois pas qu'un défi, un jeu ou une menace puisse influencer durablement le comportement d'une personne qui n'aurait pas pris le temps de comprendre les enjeux de long terme sur la biosphère. Car toute la difficulté consiste à se projeter dans un avenir que nous ne connaitrons peut être pas dans 30 ans, 40 ans ou 100 ans ? Et d'autre part, le sujet est assez complexe : il demande un investissement personnel important.

Donc, arrêter de consommer à tort et travers sans se poser de questions sur l'environnement dans la mesure ou les moyens financ..., c'est un peu comme arrêter de fumer. Il s'agit d'abord d'un choix individuel qui demande de la volonté.

La catastrophe nucléaire est une conséquence visible de notre modèle de société. Bien que le sujet soit important, il reste déterminé par les orientations de fond sur l'empreinte écologique.

7. Le lundi, 21 mars 2011, 09:00 par santufayan

Correction :
"Donc, arrêter de consommer à tort et travers sans se poser de questions sur l'environnement dans la mesure ou les moyens financiers le permettent, c'est un peu comme arrêter de fumer. Il s'agit d'abord d'un choix individuel qui demande de la volonté."

8. Le mercredi, 23 mars 2011, 18:59 par agase

@santufayan : malheureusement, et ce n'est pas pour rabaissser qui que ce soit mais comme tu le dis très bien. Ce sont des sujets complexes qui demandent de gros investissement personnels et très peu de personnes sont capables de s'investir. Je fais de la sensibilisation à l'environnement et je peux te dire que ce qui marche le mieux c'est de présenter cela sous forme ludique. les gens comprennent bien mieux que tout ce que peuvent raconter ces imbéciles alarmistes de politiques écologistes. Je les hais, je trouve qu'ils font plus de tord que de bien.

Sur ce blog, nous sommes pour la plupart en capacité de réfléchir, ce n'est vraiment pas le cas de la majorité des gens. Et c'est bien là le problème.

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