Ce soir, numéro 1 était en retard. On a cru qu'il avait loupé le bus, vu qu'il n'est pas encore tout à fait à l'aise au collège où il a fait sa rentrée cette année.
En fait, non : un de ses copains est passé sous le bus qui devait les ramener. Une jambe bien amochée apparemment, je n'ai pas plus de nouvelle pour l'instant, mais je pense sincèrement à ce gosse et à sa famille. Même si fondamentalement, ça ne sert à rien (si j'osais, je dirais que ça lui fait une belle jambe).
Ça fait des mois, des années peut-être maintenant, que j'aspire à plus de légèreté, d'insouciance. Mais je crains qu'avec l'âge, ces choses-là ne s'arrangent pas. Je m'inquiète pour un rien, et je compatis bien plus qu'avant à la misère des autres. Et entre les gosses, le boulot, le climat, les faits de société, la santé, je trouve toujours une bonne raison de stresser comme un con.
Alors, je m'invente des routines magiques, je m'occupe l'esprit jusqu'à l'encombrer, puis l'étouffer et ça m'empêche de dormir. Je lâche des trucs qui me tenaient pourtant à cœur par manque de temps, et de tête à ça. Les choses m'échappent comme elles échappent, je crois, à chacun d'entre nous. On passe entre les gouttes, parfois on en reçoit une, plus ou moins grosse.
Aujourd'hui, la goutte n'est pas tombée bien loin. Je l'ai sentie frôler ma peau. J'ai eu peur. Je n'arrive pas à comprendre ceux qui roulent trop vite ou bourrés, ceux qui fument, ceux qui se déglinguent la santé d'une façon ou d'une autre... Sont-ils à ce point inconscients pour ne pas se rendre compte qu'ils courent vers l'orage ?
Soyons tous bien conscients de nos actes et de leurs conséquences, même à long terme. Éduquons bien nos gosses pour qu'ils le soient à leur tour.
Commentaires
Il y a un peu plus de 2 ans j'aurais eu du mal a comprendre cet article. J'aurais même peut-être mis un commentaire un peu chambreur (chose que je ne fais presque jamais, sauf avec les "conseillères" Tupperware qui postent sans consulter leur cerveau) :).
Adepte du mode "anguille", j'avais décidé que tout ce qui était passé et tout ce que je ne pouvais maitriser glisserait sur moi, ça me semblait une bonne solution pour me protéger du stress et de soucis inutiles.
Devenu depuis Papa, j'ai appris ce que voulais dire peur du futur, voire même parfois peur irrationnelle -particulièrement par rapport au risque d'accident de la route-. Pas complètement inutile, ça permet au moins de se poser des questions sur son propre comportement.
Je souhaite un bon rétablissement au jeune garçon concerné et m'en vais me coucher pour probablement mal dormir, concept relativement récent aussi pour moi.
C'est une bien triste nouvelle pour ce loulou mais je dois dire que je te comprends pleinement. La trentaine passant, je vis aussi avec ce sentiment du risque d'accident bien plus présent à mon esprit qu'auparavant. Je repense à mes jeunes années et je mesure à quel point le fait de devenir père m'a rendu plus inquiet et plus précautionneux. Pourtant, je me rappelle qu'à l'âge de mon fils je disposais d'une liberté de mouvement plus importante. J'observe quand même qu'aujourd'hui, il arrive aussi parfois que nous tendions à surprotéger nos enfants ce qui à long terme n'est pas un réel service à leur rendre ...
J'espère que l'ami de ton n°1 ne gardera pas de séquelle de cet accident ...
Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur mon chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.
C'est dingue, je suis en train de regarder en même temps que je commente un reportage sur envoyé spécial sur les infractions (excès de vitesse).
Comment veux-tu que cela change ? un procès d'un individu qui a été flashé 500 fois avant de se faire arrêté. Et il va s'en sortir grâce à la justice.
Tiens, en parlant de peur, mon bonhomme de 5 ans et demi a traversé seul la ville pour aller chez ses grands-parents en sortant de l'école car cette dernière ne l'a pas mis à la cantine où il devait manger.
Traverser des rues quand on sait comment les gens roulent, effectivement on peut se poser des questions !
Et je confirme, quand j'étais jeune, on pouvait effectivement faire beaucoup plus de chose.
Paul, tu es LE Paul Atréides ??
J'ai un peu peur de répondre à cette question...
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