The show must go on

Motivation zéro pour écrire des articles en ce moment. Les nouvelles me passent par-dessus la tête sans me toucher, j'ai l'impression de vivre dans un autre monde, où la politique n'existe pas, où les actualités les plus graves apparemment me paraissent totalement anodines.
Le nuage de cendres a paralysé les avions et je m'en contrefous. Les compagnies aériennes ont eu un manque à gagner important ? J'ai envie de dire "mince". DSK n'est pas d'accord avec le PS sur les retraites ? Sans blague ? Sarkozy nous promet la rigueur alors qu'il a lui-même réduit les recettes de l'état et fait augmenter le budget de l'Élysée de façon importante ? C'est pas comme si c'était une surprise...

En fait, tout ce cirque m'indiffère au plus haut point. Je ne comprends même pas qu'on puisse encore s'en offusquer et croire qu'il y a une solution politique à tout ce merdier.
Avant de construire, ou d'adhérer à, des programmes politiques globaux, empiriques, consensuels, conformistes, il convient déjà de mettre tout le monde au courant des enjeux, de manière pédagogiques. J'ai l'impression que personne n'a intérêt à le faire. Donc personne ne le fait.

On parle beaucoup de la dette, de la Grèce, de l'économie qui se casse la gueule, mais au milieu de tous ces milliards, qui peut encore avoir une vision claire de la situation ?
Il ne me semble pas inutile de mettre certains de ces chiffres côte à côte. Prenons quelques exemples. La Grèce est endettée, c'est un fait. La France aussi. Heureusement l'une va aider l'autre à s'en sortir. Voyons ça :



Heureusement, l'économie française est bien plus solide. Puisqu'on vous le dit. D'ailleurs, l'aide que la France consent à donner à la Grèce n'a rien de conséquente, on a l'habitude de venir en aide à plein de gens qui sont plus ou moins dans le besoin, comme les banquiers.



Vous me rétorquerez peut-être que l'aide aux banques ne coûte rien. J'avoue que je ne suis pas assez spécialiste de la finance pour le savoir. Je vois par contre que les banquiers ont eu en 2009 les plus gros bonus de tous les temps. Je ne sais pas s'il faut s'en réjouir.

On peut comparer aussi d'autres valeurs "amusantes", comme le budget annuel de la publicité dans le monde, et le budget annuel de la Défense dans le monde. Nous autres, citoyens de bas étage, ne voyons pas immédiatement l'intérêt de ces dépenses faramineuses. Mais tant qu'on vote pour ceux qui proposent ces budgets ,et qu'on achète les produits fabriqués par ceux qui font cette publicité, peut-on vraiment râler ?



Attention, pour bien analyser le graphique ci-dessus, il faut bien comprendre que la dette de la France s'est creusée lentement depuis les années 70. Il a fallu quarante années de mauvaise gestion de droite et de gauche pour arriver à ce résultat de 1.800 milliards d'euros de dette. Il faut seulement un an de publicités mondiales pour parvenir à la somme de 1.000 milliards d'euros. Autrement, deux ans sans publicité dans le monde, et vous renflouez la France.
C'est un peu démagogique de présenter les choses comme ça. On ne peut pas raisonnablement demander à Coca Cola d'investir son budget pub dans le remboursement de la dette de la France, évidemment. Qu'est-ce qu'on boirait alors ?

On parle aussi beaucoup de bouclier fiscal, des bénéfices de Total, du financement des retraites... Voyons comment tout ça se compare :



On voit que le bouclier fiscal à lui seul, représente finalement assez peu d'argent par rapport à ce qui manque pour financer les retraites. On voit aussi que les impôts sur le revenus sont presque entièrement mangés par le remboursement des intérêts de la dette. Si vous aviez un tel budget à la maison, je pense que vous dormiriez assez mal. Heureusement, là, on sait que tout est sous contrôle. Cela dit, même si Total reversait l'intégralité de ses bénéfices à l'État, cela ne permettrait pas de financer les retraites.
Enfin, on sait que Total, comme ses concurrents, préfèrent déverser du pétrole dans les mers et les océans plutôt que reverser leurs bénéfices à qui que ce soit.

Ce qui m'amène naturellement à parler de réchauffement climatique. Son coût a été évalué à 5500 milliards d'euros, une paille. Voyons comment se compare cette valeur par rapport aux autres :



Mouais, en fait je crois qu'on peut négliger ce facteur, il n'est pas significatif. Il faut plutôt s'intéresser à la coupe du monde, à la burqa et aux apéros facebook. C'est dans ces dossiers brûlants que se joue notre avenir, c'est sûr. D'ailleurs, tous les médias le disent.

Commentaires

1. Le mardi, 25 mai 2010, 16:22 par Nath

"Son coût a été évalué à 5500 milliards d'euros" => par qui ? comment ?

2. Le mardi, 25 mai 2010, 17:12 par Merome

@Nath :  http://www.liberation.fr/terre/010115311-une-facture-a-5-500-milliards-pour-le-rechauffement-climatique

3. Le mercredi, 26 mai 2010, 08:55 par Marzi

Pfiou, meme pas envie de continuer après le premier graphe qui n'a aucun sens présenté comme ca : si ton fils s'endette de 100€ et toi de 1000€, je parierais bien plus sur ta crédibilité à rembourser que sur celle de ton fils.

Finalement, tu agis comme les journalistes du 20h que tu dénonces tant.

4. Le mercredi, 26 mai 2010, 09:44 par Merome

@Marzi : Tu te méprends sur l'objectif du graphe. Je n'en tire pas la conclusion que tu crois. Je veux juste qu'on visualise les ordres de grandeur.

5. Le mercredi, 26 mai 2010, 09:57 par marzi

Et ?
L'ordre de grandeur n'a de sens que par rapport à ce qui est derrière. La grèce, en plus du niveau de vie "plus bas", a 6 fois moins d'habitants que la france!

6. Le mercredi, 26 mai 2010, 11:59 par Merome

Je pense que peu de gens se rendent compte de la dette de la France. Le graphique que j'ai mis est juste là pour ça.

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