Quand le financier s'enrhume, ce sont les ouvriers qui toussent (c)

Billet express du dimanche soir pour toucher deux mots de la grippe A. Je ne sais pas si vous entendez la même chose autour de vous, mais par chez moi, c'est unanime : la grippe A commence à nous les briser menu.

Prenez une dose de médias débiles, un soupçon de politiciens irresponsables, un trait d'industriels pharmaceutiques sans scrupules, et vous obtenez des millions de doses de vaccins à inoculer de toute urgence pour sauver l'économie du désastre.

Car il s'agit bien de ça : la seule victime de la grippe, la vraie, c'est l'économie de la croissance à tout prix. La santé des gens est tout à fait secondaire là-dedans. La grippe A tue, oui, mais plutôt moins que la grippe saisonnière au sujet de laquelle on fait moins de tapage. Par contre la grippe A touche plus de monde, et surtout les jeunes, la France qui se lève tôt et qui fait tourner l'économie.
Pire : les labos ont fabriqué un gros tas de vaccins qu'il faut maintenant écouler, sous peine d'un manque à gagner certain.
La machine à convaincre s'est donc mise en marche très tôt pour que tout le monde fasse dans son slip à la moindre évocation du virus (et ce, même avant l'épidémie de gastro !). Les ministres sont montés au créneau, les journaux font des gros titres sur chaque victime de la grippe A, on parle de vaccination de masse, de fermeture d'école, les entreprises mettent en place des plans de continuité...

Il est vrai qu'on attend jusqu'à 70% d'absentéisme. Alors que la grippe saisonnière normale ne doit toucher qu'une personne sur 10... C'est certain que les chaines vont tourner moins vite, les téléphones vont sonner dans le vide, et les affaires vont attendre.

Le véritable geste citoyen est donc aujourd'hui de ne PAS se faire vacciner. Pour ne pas gaver encore plus les labo pharmaceutiques qui surfent sur toutes les vagues, mêmes les plus macabres. Pour ne pas cautionner une politique débile basée sur la croissance et le pognon. Pour ne pas céder au sensationnalisme des médias qui ne font décidément rien de bien et depuis longtemps.

Pour un avis plus technique, je vous invite à (re)lire la chronique de Martin Winckler sur le sujet.

Ah oui, et puis éteignez-moi cette télé. S'il y a un virus qui est dangereux, c'est bien la télé qui le diffuse, d'où sans doute cette odeur nauséabonde qui reflue derrière chaque JT.

Commentaires

1. Le dimanche, 20 septembre 2009, 23:59 par Stef

C'est concis mais tres réaliste. ;)

2. Le lundi, 21 septembre 2009, 07:13 par Merome

Tellement concis que j'ai oublié de conclure correctement, et donner un sens au titre de l'article : Ce traitement médiatique et politique de la grippe met au jour tout un fonctionnement bancal de nos institutions et des médias. Après la crise financière et les abus des banques, tellement mal gérés, l'opinion commence sans doute à se rendre compte d'un déphasage total de la population avec la classe gouvernante. Nos attentes sont différentes alors qu'ils sont censés être nos représentants. J'espère que cette grippe sera bien la goutte (au nez) qui fait déborder le vase.

3. Le lundi, 21 septembre 2009, 12:32 par Nath

Entendu sur France Inter ce matin : selon un récent sondage, 80% de nos concitoyens n'ont pas peur de la grippe A. Cela semblait étonner le journaliste...

4. Le lundi, 21 septembre 2009, 17:38 par Agase

Tout d'abord, nouveau blog, nouveau pseudo : Arnaud => Agase

Nath, pour compléter, il a aussi indiqué que 50 % des jeunes de moins de 30 ans en avaient peur eux

5. Le vendredi, 25 septembre 2009, 15:55 par Steh

De notre coté, nous avons un collègue qui revient de Biélorussie.

Là bas, ils ont réglé le problème de la grippe. Le président a bien expliqué que tous les moyens ont été pris en compte pour que la grippe A ne rentre pas dans le pays. Elle n'est pas encore rentrée et elle ne rentrera pas!

Si c'est pas efficace, ca :)

6. Le samedi, 26 septembre 2009, 14:56 par Bob

Elle va s'arrêter aux frontières ? :) Ca me rappelle des choses...

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