Enfin pas encore mais je crois que ce n'est vraiment qu'une question de temps.

Vous avez peut-être vu récemment cette vidéo du calvaire d'un cycliste dans Paris ? On s'en doutait mais c'est édifiant. Cependant, je trouve que pour être équitable, il faudrait aussi en faire une avec les fous du guidon. Encore lundi, en rentrant chez moi, j'ai failli être transformé non pas en citrouille mais en victime de la circulation. Fraîchement sorti du tram, marchant tranquillement sur le trottoir, je sens quelque chose de massif me frôler à grande vitesse par la droite : le temps de réaliser et le cycliste qui m'a taillé un short par l'arrière est déjà loin. Heureusement que je ne me suis pas écarté par réflexe, parce son pote a enchaîné sur le côté gauche, puis un troisième sur la droite de nouveau. Complètement au taquet, ils devaient bien aller à 30 kilomètres par heure et les pneus étant ce qu'il sont je ne les avais absolument pas entendus arriver. Je n'ose pas imaginer dans quel état je serais si je m'étais mangé le premier : entre le cycliste dans le dos avec son vélo, la gamelle et les deux autres qui nous seraient passés par-dessus dans la seconde...

Dans le même esprit, l'hiver dernier je me rendais au bureau de bon matin. Dans une rue piétonne en légère descente je suis doublé de trop près par un cycliste roulant trop vite pour s'arrêter en cas d'imprévu. Fatalement au croisement en bas de la rue, deux piétons arrivaient sur le trottoir (les petits inconscients, on n'a pas idée de marcher sur un trottoir, aussi...) par la rue perpendiculaire. Ils ont juste eu le temps de s'arrêter pour ne pas se faire percuter. Le cycliste quant à lui, surpris de cette intrusion sur sa piste de course, freina sèchement, dérapa sur le pavé verglacé, se figea dans un instant de grâce, puis s'étala lamentablement sur le côté. Alors j'avoue, c'est pas charitable mais sur le moment je me suis dit que c'était quand même bien fait pour sa gueule. Je vous rassure, il s'est relevé tout de suite et il n'avait pas l'air trop cassé, il est même reparti à pied en poussant son vélo. J'aime à penser que peut-être il aura lui-même manqué de se faire renverser par un cycliste au carrefour suivant, ça aurait enfoncé le clou.

Entre ces deux exemples les plus criants, je ne compte plus les fois où, marcheur ou conducteur, j'ai été confronté à des cyclistes qui se comportent sur la voie publique comme les plus révoltants des chauffards motorisés. De celui qui arrive à fond en jouant frénétiquement de la sonnette (ou, plus classe, en gueulant) pour qu'on lui fasse place nette parce qu'il a la flemme de freiner à celle qui dirige son vélo d'une seule main, l'autre étant occupée à caler le portable sur l'oreille opposée, en passant par les feux rouges et les stops ignorés sous le nez de conducteurs fort surpris, les rues prises à contre-sens et ainsi de suite.

Si il y a des cyclistes qui se reconnaissent dans ce portrait des Fangio du guidon, j'avoue que je veux bien qu'ils m'expliquent : est-ce que vraiment vous vous pensez plus à l'abri de l'accident, subi ou provoqué, parce que vous êtes à vélo ? Qu'est-ce qui fait que vous agissez sur votre selle exactement comme vous reprochez à certains conducteurs de le faire derrière le volant ? Rassurez-moi : en voiture, vous ne roulez pas à fond en klaxonnant pour qu'on vous laisse passer, vous ne faites pas du gymkhana avec les moins rapides, vous ne grillez pas un stop ou un feu rouge à un carrefour en pleine circulation ? Alors qu'est-ce qui peut bien vous amener à croire que c'est sans danger de le faire à vélo ?

Commentaires

1. Le vendredi, 29 mai 2009, 08:39 par Merome

Est-ce qu'un fangio du vélo va se reconnaître en lisant ça ? On pense tous qu'on est des cyclistes, et des automobilistes modèles, sinon on ferait autrement, non ?
Je suis souvent surpris, moi aussi, des gens qui "exigent" une priorité. Même s'ils sont dans leur droit. Il me semble que même prioritaire, je prends garde à ceux qui sont susceptibles de me couper la route. Et je n'aime pas passer devant un automobiliste qui ne m'a pas regardé dans les yeux, de peur qu'il ne m'ait pas vu du tout...
Maintenant, peut-être que j'ai parfois une conduite dangereuse, quand je traverse la route sur un passage piéton ou coupe dans un parking pour éviter un feu...

2. Le vendredi, 29 mai 2009, 10:25 par Marzi

Je suis moi-même "cycliste du dimanche", et en effet, je comprend que les cyclistes "exigent" un peu plus de respect des automobilistes, mais je n'arrive pas à comprendre pourquoi eux ne font pas leur part du boulot : ca m'énerve de les voir, lorsqu'ils ne sont que deux, rester cote à cote créant un mini-bouchon derrière eux, voir des doublements forcément trop serrés mettant en cause leur propre sécurité : m'enfin, à deux, si c'est une zone à voiture, on se met en file indienne, et on attend une route "calme" pour se mettre cote à cote!

Je roule aussi depuis peu avec une remorque pour mettre ma descendance, ou une partie d'entre elle seulement, selon leurs humeurs : là, ca devient par contre très vite stressant dans l'autre sens: l'idéal est d'être systématiquement deux pour que le second vélo, derrière, se décale pour bien proteger la remorque..

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