Google à la rue

Vendredi dernier sortait la dernière nouveauté made in Google, j'ai nommé : Streetview. Les plus anglophiles d'entre vous ont déjà compris ce qui se cachait derrière ce titre, il s'agit bien sûr d'ajouter à Google Map (et sans doute Earth bientôt) la capacité d'afficher les photos des rues et des routes qui sillonnent nos villes et nos campagnes.

Concrètement, et techniquement, comment ont-il fait ça ? Simple, et monstrueux à la fois, ils ont parcouru des milliers de kilomètres avec ça :


Photo : Flickr

Une voiture bardée d'électronique comme dirait Mr Phal et qui géolocalise les photos qui sont prises à 360° par la voiture tous les ... 10 mètres !
Tout cela est stocké dans l'immense, que dis-je, la gigantesque et tentaculaire base de données qu'est devenu Google et ça donne ça :


Agrandir le plan

Une carte en 3D et en photos, dans laquelle on peut se déplacer comme si on y était (en voiture) ou presque. Bien sûr, pour l'instant seules les grandes villes ont été photographiées. Mais je ne doute pas une seconde du fait que Google va généraliser ça à la plupart des villes françaises d'ici pas tard.

Je ne sais pas ce que vous inspire cette nouvelle "avancée", aussi inutile qu'indispensable. Moi j'avoue que ça me fascine. Imaginez les tera octets de données qui sont dans le bazar. Pensez à tout ce que Google "sait", tout ce que Google a vu, quelque part, un jour, plus ou moins à votre insu.
Bien sûr, il y a déjà des fondus (américains pour l'instant) qui collectionnent les images remarquables de Street View, les corps dénudés, les trucs bizarres, les demandes en mariage à travers Street view, les photos de mariage sur Street view... Inévitable

Ce qui est fascinant quand on se promène sur Street view, c'est cette vision à 360° et "historique" des choses. Si vous arrivez à trouver un homme qui trébuche sur l'une des photos, la photo suivante vous le montrera sans doute à terre. C'est comme un petit film au framerate de 1 image toutes les 10 secondes et tous les 10 mètres, c'est très très étrange à concevoir. C'est fugace. C'est instantané. Mais ça vit.

Et éventuellement, ça prend des photos de votre intimité. Votre tronche devant un magasin de lingerie. Votre voiture devant le sexshop... Enfin, pour ça, Google a flouté automatiquement les visages et les plaques d'immatriculation. Mais, votre sous-sol en bordel parce que vous avez oublié de fermer la porte du garage. Le reflet de votre corps de rêve dans le miroir du salon par la fenêtre ouverte. Votre plantation de cannabis au milieu du jardin. Le parapluie de la voisine négligemment laissé à l'entrée (votreentrée). Votre gosse en train de fracasser un arrêt de bus avec ses doc martens... On peut tout imaginer, quand on est parano. Google, c'est l'ennemi des paranos, ou des libertés individuelles. C'est selon. J'avoue n'avoir pas encore tranché la question moi-même.

En tout cas, si vous trouvez des coins sympas, faites tourner, faites pas les chiens !