Pourquoi je n'écris pas sur le blog de Merome (ou si peu)

L'écriture naît d'une illusion : illusion que je suis meilleur que moi-même, plus pénétrant, généreux et sensible. Illusion aussi que je suis capable d'écrire. Lorsque cette illusion est maintenue assez longtemps – comme un révélateur qu'on porte à température – elle devient réalité, j'écris et je m'ajuste aux exigences de l'écriture.” (Nicolas Bouvier, Le vide et le plein)

Lors d'une discussion récente que j'ai eue avec lui, Merome a évoqué, l'air vaguement chagrin, le fait que je n'avais pas écrit de billet depuis fort longtemps. Le fond de l'affaire, c'est que pour moi l'illusion dont parle si bien Nicolas Bouvier est rarement maintenue assez longtemps, et que là ça fait effectivement longtemps que l'illusion n'a pas pris.

En gros, le truc est que je n'ai pas grand-chose à dire. Les sujets d'actualité ? Comme tout le monde, j'ai un avis dessus. Je ne me prive d'ailleurs pas d'en débattre plus ou moins longuement avec Merome et Torg, mais je ne crois pas que mon opinion de café du commerce (parce que dans la plupart des cas c'est ce qu'elle est – je ne crois pas être spécialement mieux informé que la moyenne) soit suffisamment intelligente pour mériter d'être envoyée par le biais d'un billet à la face d'un monde qui, en un mot comme en cent, s'en moque royalement. Il y a plein de gens qui font ça sans doute bien mieux que moi, internet n'a pas besoin d'un type de plus qui se figure que son avis a de l'importance.

Les bandes dessinées, il n'y a pas énormément de choses qui m'ont vraiment épaté ces derniers mois, et puis j'ai commencé à faire un peu de ménage dans mes étagères et j'achète moins de choses, donc forcément, ça réduit la matière. Bon, j'exagère, il y a certainement une paire d'albums dont je pourrais vous causer, je vais bien réussir à vous trouver ça, histoire de relancer la machine à histoires.

Mon truc au fond ce sont plutôt les petits bouts de quotidien, les détails, les choses de la vie de tous les jours qui ne sont souvent inconséquentes qu'en apparence. Alors des choses comme ça, oui j'en ai dans ma besace. Des idées, plein. Des instants, à la pelle. Des mots, des images, une ou deux jolies phrases. Pas de quoi vous épater avec une leçon de vie super profonde, n'allez pas vous faire des idées hein, juste de quoi faire des petits morceaux d'histoires. Mais rien que j'aie réussi à recoller proprement. Oh, j'ai bien essayé, mais ces temps-ci ça ne vient pas, tout bêtement. Les détails me semblent ressortir plus facilement dans certaines des photos que j'ai prises ces derniers mois dans les stages d'aïkido, mais bon, ça s'adresse à un public assez ciblé.

Donc voilà. La matière est là, c'est juste la sauce qui ne prend pas, ou alors que je n'ai pas pris le temps, ou bien qu'il faut que j'essaye avec un plus gros marteau.

Ça reviendra en son temps, je ne m'en fais pas.

Commentaires

1. Le mercredi, 16 juillet 2008, 07:13 par Arnaud

C'est aussi pour cela aussi que j'ai toujours refusé d'écrire. Mais peut être qu'un jour ...

2. Le mercredi, 16 juillet 2008, 08:46 par Merome
Arnaud : toi c'est différent, je t'ai pas donné les clés du blog :)

Bob : Pour avoir écrit un milliard de fois avec aussi peu d'inspiration et aussi peu de pertinence que tu le crains, d'expérience, je peux dire qu'aucun effort n'est inutile dans ce domaine. Je crois que la pire des proses ineptes finit toujours par toucher quelqu'un. A partir du moment où le blog a un certain nombre de lecteurs réguliers, ce qu'on a pu vérifier il y a quelques mois, il y a forcément, dans le tas, un quidam qui partage tes doutes, tes interrogations, et qui excuse alors le manque de profondeur ou de pertinence du billet. Souvent, les commentaires relèvent le niveau, d'ailleurs. Et c'est bien là l'intérêt d'un blog.
Si d'aventure, ta production écrite est à ce point débile ou insignifiante pour ne rien apporter à personne, alors, je suis persuadé qu'elle t'apporte, à toi, quelque chose. L'effort de synthèse qu'elle t'a nécessité, le fait qu'elle ne génère aucun commentaire, fût-il désobligeant, sont de précieux enseignements.

Moi j'encourage au contraire à écrire dès qu'on a le temps de le faire. Sur n'importe quel sujet. Poste tes photos d'Aïkido, qu'on rigole. Ça attirera quelques cinglés de plus au milieu des granulés et des tupperwares, et qui sait, on trouvera peut-être même un peintre en bâtiment dans le tas. (pour comprendre cette dernière phrase, il faut avoir lu l'intégralité des commentaires du blog, soit 8528 avec celui-ci, vous saviez pas quoi faire de vos vacances ? :) )
3. Le mercredi, 16 juillet 2008, 09:25 par Bob

Bon en fait il y a une raison supplémentaire, mais je pense que ça pourra faire l'objet d'un billet séparé.

Pour les photos, c'est sur picasaweb.google.fr/matth... , allez vous marrer un coup. Je préviens d'avance : les clichés sont, pour la plupart, très mauvais techniquement. Je ne désespère pas d'améliorer ça petit à petit mais pour le moment je m'intéresse surtout à ce qu'on voit sur l'image.

4. Le dimanche, 20 juillet 2008, 22:05 par 100

Bonjour Bob

Bien vu le noir et blanc pour les photos
Merci pour ces images

5. Le lundi, 21 juillet 2008, 14:04 par Bob

Le noir et blanc, c'est juste de la triche : j'ai piqué l'idée à quelqu'un d'autre... et ça évite d'avoir à se casser la tête pour obtenir un bon rendu des couleurs ^^;

6. Le dimanche, 3 août 2008, 14:15 par ramoneur

Je viens de tomber par hasard sur vos illusions en recherchant les prix des granulés de bois. Je n'ai hélas pas lu les 8528+... Mais parmi le peu que j'ai pu lire, elles étaient bien éloignées d'une totale granullité...

Les pensées communes ("mainstream") dont la face du monde est, et a toujours été, abreuvée procèdent toujours de la rigidité verticale des prétentieux et des manipulateurs, des cyniques; inversement, Mérome et Bob, sans vous prendre pour d'autres, vous participez avec humour à rétablir la souplesse et la diversité de la communication horizontale, indispensable et précieuse.

Donc c'est plus qu'important; félicitations et continuez!

ramoneur
cinglé et heureux de vous avoir lus, car je reparts aussi rapidement que j'étais venu

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