Généralités sur les générations

Ton arrière grand-père, il a labouré la terre...

J'ai régulièrement l'occasion de discuter avec, ou entendre des discussions de retraités. Des jeunes retraités, des retraités moyens et des vieux retraités. Parce que maintenant, on a plusieurs générations de retraités.
Ce qui m'étonne souvent, c'est leur totale incompréhension de la réalité du monde du travail, telle que nous, actifs, la vivons au quotidien. Je ne prétends pas, loin de moi cette idée, juger de la difficulté relative de notre situation par rapport à la leur, mais force est de reconnaître que les référentiels ne sont plus les mêmes.

Nos aïeuls ont connu le plein emploi, et donc, le plus souvent, n'ont pas connu le chômage et le stress qui va avec. Remarquez, moi non plus, par chance, je n'ai pas (encore ?) connu le chômage, mais malgré tout, son spectre m'a accompagné pendant ma scolarité et mes premiers pas d'actifs. Ils avaient aussi la quasi-certitude de pouvoir, s'ils le souhaitaient, rester leur vie durant chez le même employeur. D'un autre côté, ils avaient moins de congés, des horaires plus lourds, un travail plus pénible, étaient moins payés... Je ne mesure pas tous les impacts de ces différences. Je mesure par contre à chaque fois la façon différente d'appréhender les problèmes sociaux ou économiques par ces personnes maintenant "hors du système".

Cela déteint même parfois sur la façon de gérer leur vie privée. Quand les choses veulent bien aller, nous arrivons à être extrêmement productif, grâce aux outils modernes. Ou au moins, à avoir l'impression de l'être, car tout ne se traduit pas par un résultat directement mesurable. J'entends par là qu'il est parfois un peu grisant (toute proportion gardée !) de réaliser un paquet de trucs (des documents, rapports, notes, compte rendus, programmes, mails...) en un rien de temps, tout en menant de front une vie personnelle extrêmement riche en loisirs culturels et relations amicales. Les retraités, pour la plupart, n'ont jamais connu ça. Le rythme était totalement différent, et ils continuent de vivre sur ce rythme.

Comme ces gens âgés qui tuent le temps
Qu'ils n'ont plus, assis sur des bancs
Elle avait 17 ans

Il me semble que cela rend difficile, pour eux, d'évaluer correctement les enjeux des politiques publiques. A quoi sert l'expérience quand même les référentiels de base ont changé ? A quoi bon savoir danser la valse s'il n'y a plus que de la tecktonik ?
Et donc, écoutez des retraités parler des évolutions du droit du travail, de la mondialisation, ... C'en est presque comique !

Le monde du travail évolue, et pas toujours dans le bon sens, à une vitesse folle. Ceux qui ont la chance de travailler dans une boite qui a vu passer quelques générations de travailleurs peuvent demander témoignage à leurs collègues s'apprêtant à partir à la retraite. L'ambiance n'avait rien à voir. Les relations entre collègues non plus. Là encore, mieux ou moins bien, je sais pas dire, globalement, mais fondamentalement différent.

Voilà, c'était quelques réflexions sans but sur ce constat banal.

Commentaires

1. Le mercredi, 9 avril 2008, 10:01 par Marzi

On a toujours du mal à comprendre ce qu'on ne vit pas ou qu'on a pas vécu... tiens, il y a quelques années, je discutais avec un fonctionnaire qui me disait "Bah, le soucis de rentabilité, tu ne l'as pas au quotidien" alors que mes chefs me cassent les oreilles sans cesse avec ca...

2. Le mercredi, 9 avril 2008, 10:42 par Merome
Marzi : hors sujet.
3. Le mercredi, 9 avril 2008, 12:23 par Marzi

Je ne pense pas. Et dans le même genre : "l'europe -economique s'entend- permet d'abord d'éviter les guerres". Ce qui nous, nous semble déjà presque irréel et ca sera encore pire pour nos enfants. Alors que "les jeunes, moyens et vieux retraités" y voient quelque chose de bien concret!!

4. Le mercredi, 9 avril 2008, 17:41 par Nath

Une seule solution : le retrait du droit de vote à 65 ans...

5. Le vendredi, 11 avril 2008, 14:08 par Don

T'es sérieuse Nath quand tu dis ca ou c'est ironique ???

pour ce qui est de ton billet, il commence bien mais il manque cruellement de profondeur mérome :)
Comme toi j'ai noté cet écart dans la vision du monde du travail entre nous et les retraités, mais tu t'es arreté au moment ou ca devenait interessant(imagine qu'en plein été 37°C vers 16h je sorte une magnifique glace pour toi mais par fénéantise au lieu de te l'apporter je te la lance et évidemment elle finit par terre)...

mais bon on peut pas t'en vouloir : "Voilà, c'était quelques réflexions sans but sur ce constat banal.". J'espere bientôt un nouveau billet plus approfondis sur le sujet ;)

6. Le vendredi, 11 avril 2008, 14:58 par Merome
Don : Pas réussi à donner de la consistance à l'article. En fait, je ne sais pas ce que ces constats veulent dire. Mais ça m'empêche pas de les faire. Si tu veux développer ta propre vision des choses, ne te gêne pas !
7. Le vendredi, 11 avril 2008, 21:35 par Nath

@Don : aussi sérieuse que Mérome lorsqu'il prône le fouet comme instrument d'une éducation réussie

8. Le mardi, 15 avril 2008, 12:49 par Don

@Nath : désolé, j'y ai cru moi :). J'imagine que quand on connais les gens on ne fait plus ce genre de confusion...

@Merome : Si je viens lire ici, c'est justement parce que j'aime bien lire ta vision des choses et celle des gens qui donnent la leur. J'avoue que je préfères commenter que développer (je parle pas d'informatique hein ! :) ). Surement car l'exercice est plus aisé ;)

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