Cléopâtre et la société des architectes

Je continue mon tour d'horizon des jeux de société qu'il faut acheter pour Noël. Et je continue avec le même éditeur : Days of Wonder. Encore une fois, il suffit d'empoigner la boîte pour se rendre compte du matériel qu'il y a dedans et de sa qualité. Ça ne fait pas tout, mais c'est quand même bien plus agréable que de jouer avec des cartes en papier journal ou un plateau de jeu en papier à cigarette.

Photo : Tric Trac

Ce jeu vous met dans la peau d'un architecte égyptien avec la délicate mission de construire un palais pour la reine au joli nez. La mécanique est simple : à chaque tour de jeu, vous avez le choix entre :
- Aller au marché : c'est à dire prendre des cartes ressources parmi celles disponibles.
- Construire un élément du palais : c'est à dire utiliser les cartes que l'on a précédemment trouvées au marché pour construire un bout de palais.

Une aide de jeu permet de savoir ce que coûte en ressources chacun des éléments du palais : une obélisque, un sphinx, une colonne, un montant de porte ... Chaque élément nécessite un ou plusieurs artisans, du bois, du marbre, de la pierre ...
Lorsqu'on a réuni les cartes qui permettent de construire un de ces éléments, on se défausse des cartes correspondantes et on empoche les talents d'or.

Seulement voilà, dans les ressources disponibles, il y a parfois du matériel de contrefaçon, de moindre qualité. Les artisans eux-mêmes peuvent être corrompus. A chaque fois que vous utilisez une ressource corrompue, vous devez placer dans une pyramide-tirelire une amulette de corruption. A la fin du jeu, le joueur qui aura le plus grand nombre d'amulettes de corruption se verra jeter aux crocodiles sans autre forme de procès. Même s'il est le plus riche !

Vous l'avez compris, toute la stratégie du jeu va consister à rester assez peu corrompu pour ne pas être jeté aux alligators, tout en profitant au maximum des ressources contrefaites qui sont bien sûr moins coûteuses.

Pour se débarrasser de ses amulettes de corruption, il y a bien une solution : l'offrande au Dieu Sobek. Seulement, on ne contrôle pas cet évènement qui peut avoir lieu 0 à plusieurs fois au cours d'une partie, selon la bienveillance des dés. Lorsqu'elle a lieu, l'offrande permet à chaque joueur de donner une partie de ses talents durement gagnés en échange de quelques amulettes de corruption en moins. Le joueur qui a donné le plus peut se décharger de deux amulettes. Les suivants se répartissent des amulettes de corruption supplémentaires selon leur rang.
L'autre façon de minimiser les dégâts est de placer des statues d'Anubis dans les jardins du palais. Mais ce n'est possible que dans certaines conditions que l'on ne contrôle pas totalement non plus.

A chaque fois qu'une partie du palais se termine, Cléopâtre avance d'une case. Lorsqu'elle arrive sur la 5eme case, à la porte du palais, le jeu se termine.

Photos : Days of Wonder

Le jeu est simple et très agréable à jouer, car le palais se construit littéralement sous nos yeux ébahis, en relief s'il vous plait. Par ailleurs, le joueur balance sans cesse entre l'envie de construire et la crainte des crocodiles, et son sort étant intimement lié à l'attitude des autres joueurs, il y a des regards anxieux qui s'échangent tout au long de la partie.

J'ai pratiqué le jeu avec des enfants de 7 à 10 ans, ils ont bien compris les mécanismes et ont adoré.