Les chansons qui collent aux tympans

Je pense que vous avez tous déjà vécu cette horreur : la chanson niaise qui vous tourne en boucle dans le ciboulot, du matin jusqu'au soir, sans relâche, et vous accompagne dans vos plus anodines tâches quotidiennes.
C'est dans ces moments-là qu'on se rend compte que la folie furieuse n'est décidément jamais loin et que l'on ne contrôle pas exactement tout ce qui se passe dans notre cervelle.

Le plus souvent, c'est la chanson entendue le matin au réveil qui s'accroche aux méninges comme une tique sur un chien. C'est un truc à vous faire préférer les réveils-matin à la sonnerie stridente, aux radio-réveils les plus perfectionnés. Pour que cela soit bien énervant, ce n'est pas la chanson entière qui vous revient, mais juste trois ou quatre mots, un vers qui vous ronge. Et le plus débile et insignifiant qui soit, s'il vous plaît.

Certaines chansons sont prédisposées à causer ce genre de désagréments. Les tubes qui passent 10 fois par jour à la radio, les rengaines qui sont simplissimes à retenir, même si elles sont idiotes. Si je vous cite quelques exemples, il y a de bonnes chances pour que vous en gardiez une sur vous jusqu'à ce soir. Je ne vais donc pas me priver de ce plaisir de vous pourrir la vie.

Une collègue se plaignait récemment de ne pouvoir se séparer dans un temps fini de la chanson "Il est libre Max" d'Hervé Cristiani. Il est vrai que dans le genre qui colle, celle-ci est bien velue. Couplet monotone, refrain de quatre mots répétés cinquante fois, d'une façon bien énervante, c'est un cas d'école. On en arrive rapidement à ne plus supporter ce BREMAX ! en fin de phrase qui assommerait un cheval, si les chevaux écoutaient du Cristiani (mais ils sont moins cons que nous).

Un autre ex-collègue arrivait tous les matins en fredonnant "ti - la - da - da", sur l'air de "Que reste-t-il (de nos amours)". J'imagine qu'il attaquait sa journée de travail en pensant à ce qui lui restait à faire, et que la chanson lui revenait naturellement à cette occasion. Chaque matin. Un cauchemar.

Un mal contagieux

Les chansons infectieuses sont d'autant plus dangereuses qu'elles se transmettent plus vite que le virus de la grippe. En rentrant d'une journée de boulot, vous vous rendez compte que votre femme fredonne la même chanson que vous. Vous vous dites : "'tain, on est vraiment sur la même longueur d'onde", en fait, pas du tout : c'est que vous avez chantonné la chanson trois secondes dans l'escalier et elle l'a entendue. Contaminée. Jusqu'au soir.

Les différentes techniques pour s'en débarasser
Voilà celles que j'utilise, avec plus ou moins de succès, n'hésitez pas à me donner les vôtres...

Le changement forcé
Simple, mais peu efficace, il s'agit de remplacer la chanson qui tourne en boucle par une autre, plus collante encore, mais au moins, ça change un peu. Il faut se faire violence et aller à l'encontre de son propre cerveau qui vous inflige la même chanson depuis ce matin, cela demande un peu de volonté. Mais vous repartez avec une rengaine toute neuve pour les dix prochaines heures, c'est appréciable !

La méthode "tue-tête"
Le cerveau veut jouer au plus malin avec vous ? Il est temps de lui montrer qu'il n'est pas seul à contrôler. Forcez-vous à chantonner la même chanson comme un automate buggué. En accéléré. A l'envers s'il le faut. Vous verrez qui de votre cervelle ou de vous craquera le premier...

Le subtil glissement sémantique
Une quelconque soupe commerciale tourne en bouillie dans votre tête ? Transformer le supplice en acte créatif, et inventez de nouvelles paroles sur le même air, ou tournez les paroles en dérision. Exemple, pour la chanson de Natacha Saint Pierre "Tu trouveras", changez les paroles comme suit :
J'ai tellement peur que tu me laisses lèches

Le remix spécial
Vous prenez l'air qui vous hante, mais les paroles d'une autre chanson, ou le contraire, et vous mixez le tout pour obtenir un truc qui ne se chante plus du tout bien, n'a pas le bon nombre de pieds, casse le rythme original... C'est, par expérience, la méthode la plus efficace.

Enfin, je ne terminerai pas cet article sans vous avouer ce qui m'a poussé à l'écrire : une chanson que j'ai découverte dimanche et qui me lamine les neurones depuis, pourtant, je la trouve assez intéressante, cette chanson. Je vous invite à l'écouter et à partager mon calvaire, cela s'appelle "Garçon" et la chanteuse se nomme Koxie :

Clip non officiel

Les paroles :

Tout à l'heure,
J'roulais sur mon scooter dans Paris,
D'une voiture, au feu rouge, un mec me dit:
"Hé Madame, il est quelle heure ?"
J'lui réponds: "Midi."
Il m'dit: "Madame qu'est ce que t'es bonne ! Tu veux pas m'faire une gâterie ?"
Ses potes rigolent. Sur le moment j'ai pas compris.
J'réponds: "Mon grand, c'est pas comme ça qu'on parle aux gens. Tu n'aimerais pas qu'on parle comme ça à ta maman.
Le mec me regarde. Avec une tête de chien d'garde il m'fait: "Vas y parle pas d'ma mère ou j'te défonce !"
J'lui réponds: "Du calme Alphonse. J'te connais pas, tu m'agresses ! C'est quoi ce manque de délicatesse ? On t'a pas dit de traiter les femmes comme des princesses ?"
Il m'dit: "Ouais mais toi j'te baise !"
J'lui dis: "Ben non justement, c'est bien ça l'malaise !"

.:: Refrain ::.
Tu sais que garçon, si t'enlèves la cédille ça fait garcon et gare aux cons ma fille, gare aux cons.
Gare aux cons, gare aux cons qui perdent leur cédille.
Garçon si t'enlèves la cédille ça fait garcon et gare aux cons ma fille, gare aux cons.
Gare aux cons, gare aux cons qui perdent leur cédille.

.:: 2nd couplet ::.
J'continue mon chemin. Au feu suivant, j'entends: "Hé grosse cochonne quand tu veux j'te prends !"
C'est encore Alphonse avec sa tête de gland.
J'lui dis: "Là tu t'enfonces, c'est indécent !
J'y crois pas mec, redescend d'ta planète !
Tu te prends pour Tony Montana, t'as même pas d'poils sur la quéquette..."
Il m'dit: "Vas-y sois pas vulgaire ! T'vas voir où j'vais t'la mettre."
"Tu dis qu'c'est moi qui suis vulgaire ? Non mais là c'est la fête ! Je rêve. Pour qui tu te prends ? Maintenant tu t'arrêtes."
Je descends, il descend.
J'dis: "C'est l'bordel dans ta tête ! Qu'est-ce que tu comptes faire ? Là t'es en galère.
J'veux des excuses, j'attends et j'lacherai pas l'affaire."
Il me dit: "Non toi tu t'excuses, espèce de vieille sorcière."
"C'est la meilleure, je t'ai donné l'heure, j'aurais mieux fait d'me taire !"

.:: Refrain ::.
Tu sais que garçon, si t'enlèves la cédille ça fait garcon et gare aux cons ma fille, gare aux cons.
Gare aux cons, gare aux cons qui perdent leur cédille.
Garçon si t'enlèves la cédille ça fait garcon et gare aux cons ma fille, gare aux cons.
Gare aux cons, gare aux cons qui perdent leur cédille.

.:: 3ème couplet ::.
Voilà comment parle certains garçons. Quelle honte! Ils mériteraient une bonne leçon.
Tu veux jouer ? On va jouer !
J'lui dis: "Baisse ton caleçon ! Tu parles beaucoup, ça manque d'action. Tu m'as demandé une fellation."
Tout à coup Alphonse a une révélation.
Il renonce et me dit: "Ouais vas-y c'est bon. Lache moi. Pardon !"
J'lui dis: "C'est bien. Là t'as l'air moins con !"
C'est pas normal d'avoir besoin d'parler aux femmes de cette façon.
Y'a un sérieux problème d'éducation !

"Pourtant, je suis sûr que t'as un bon fond."
Il m'dit: "T'as raison ! J'me sens tout bidon. C'est mes potes qui m'poussent, j'ai la pression !"
J'lui dis: "C'est bon pleure pas, il manquait plus que ça."
Alphonse qui fond en larme dans mes bras.
J'lui dis: "Toi t'as besoin d'amour ça s'voit. Allez viens là. Fais un bisous à tata."

.:: Refrain ::.
Tu sais que garçon, si t'enlèves la cédille ça fait garcon et gare aux cons ma fille, gare aux cons.
Gare aux cons, gare aux cons qui perdent leur cédille.
Garçon si t'enlèves la cédille ça fait garcon et gare aux cons ma fille, gare aux cons.
Gare aux cons, gare aux cons qui perdent leur cédille.
Didididididi.