Les problèmes insolubles de robinets qui fuient

Ce n'est pas à l'école que les exercices sont le plus difficiles à résoudre

Il arrive un moment dans la vie où notre principal souci, celui qui nous fait déployer des trésors d'intelligence pour arriver à nos fins, c'est de réussir à grapiller quelques minutes, voire quelques secondes de sommeil ou simplement de tranquillité en plus.
Numéro 2 a maintenant quatre ans et demi. Depuis quelques mois, elle ne fait plus pipi la nuit, ce qui nous économise la corvée de couches. Mais rien n'est jamais simple dans l'éducation des enfants...

L'effet de bord

Pour parvenir à ce résultat, il a fallu faire quelques concessions. Par exemple, lui donner l'autorisation de se lever seule pour aller aux toilettes, dans le secret espoir d'optimiser les grasses matinées du dimanche. Sans ça, c'était le lever au chant du coq chaque matin, ou les inondations urinaires quotidienne sur le matelas, au choix.
Profitant au maximum de ce laisser-passer, au départ matinal, Numéro 2 a tôt fait de comprendre son intérêt et en abuser outrageusement. Il n'est pas rare qu'elle se lève trois ou quatre fois par nuit, par principe, en claquant les portes et piétinant bruyamment le plancher. Et je ne sais pas vous, mais moi, si je prends l'habitude de me lever pour aller aux toilettes à telle heure, c'est plus efficace qu'un réveil-matin : le lendemain, ma vessie et moi nous réveillons à la même heure (il vaut mieux d'ailleurs ne pas se réveiller après elle !). Il y a donc un effet d'entrainement redoutable.

Pour ne rien arranger, cela rallonge le rituel du coucher : sachant qu'elle pourra se lever quand bon lui semble, à quoi bon se forcer à passer aux toilettes avant de monter au lit ? Les enfants savent exploiter toutes les failles. C'est dramatique.

Les vases communicants

Autre règle immuable dans l'éducation des enfants : la contagion.
Numéro 1 n'a jamais fait ce cinéma pour être propre la nuit. Cela s'est très bien passé, sans aucune concession de notre part. Mais voyant que sa cadette bénéficiait d'un traitement de faveur pour se lever la nuit, il s'est insurgé et a obtenu gain de cause.
Quand il entend sa soeur se lever, il se lève également, en claquant les portes et marchant bruyamment sur le plancher. Officiellement, c'est pour aller aux toilettes. Deux ou trois fois entre 6 heures et 8 heures du matin, alors que c'est un véritable chameau la journée, se retenant des heures durant pour éviter d'interrompre son temps de jeu.

L'aile de papillon

L'étage étant devenu un véritable couloir de métro où les enfants se croisent, discutent, voire jouent à partir de 6 heures du mat' (l'heure de pointe), Numéro 3, qui a toujours des couches, mais le sommeil léger et le caractère bien trempé au lever, témoigne de son impatience à rester derrière les barreaux de son lit alors que tout le monde fait la foire, là-dedans, sauf moi, c'est incroyable tout de même.
Passablement réveillés par les bruits de pas, de portes, de chasse d'eau, de voix, notre courte nuit s'achève généralement par un klaxon strident qui doit entrer en résonance avec la dalle en béton qui nous sépare des enfants, c'est pas possible que ça fasse autant de bruit autrement.

Le problème du voyageur de commerce

Toujours dans un soucis d'optimisation du confort, du calme et de la sécurité, nous avons pris le parti de laisser un certain nombre de jouets contre-indiqués pour Numéro 3 dans les chambres respectives de Numéro 1 et 2.
Il n'est, par ailleurs, pas des plus agréable de marcher pied nu en pleine nuit sur un chevalier Playmobil, bardé de son épée acérée et de son casque pointu. Il fallait faire quelque chose.

Les chambres sont devenus de véritables cavernes d'Ali Baba, pleines d'objets scintillants et ludiques, et les pires d'entre eux : des jouets qui s'allument, clignotent ou font de la musique, parfois les trois ensemble, par simple pression d'un bouton.
Il n'en faut pas plus pour accélérer le transit de Numéro 1 et 2, qui multiplient alors les aller-retour aux toilettes, sans oublier évidemment de presser négligemment sur le bouton qui va bien au retour, histoire de voir comment ça fait dans la nuit.

Et dire qu'en plus, des fois, ils sont malades...

Commentaires

1. Le dimanche, 28 janvier 2007, 12:48 par Sylvain

Excellent !
Tiens, au rayon des jouets agréables la nuit, j'ai aussi eu droit au machin qui se met à faire de la musique et à clignoter tout seul, comme si on avait besoin de ça pour pas dormir. Et hop, encore un jouet à la con à la poubelle !

2. Le dimanche, 28 janvier 2007, 13:14 par MarcVador

Excellent, comme d'hab!

Je rajouterai, pour ma part, les longues éxposés (à voix haute bien sur et à n'importe quelle heure) que fait mon N°2 quand il séjourne aux toilettes...
Il cause, chante, ou interpelle à tout va...
Bon, je dois là pondérer un peu car j'ai la facheuse habitude d'y laisser trainer de la lecture... Entre les BD et le Canard enchainé, il a de quoi faire...
D'autant que ce petit monsieur a le "transit" plutot lent... et donc passe pas mal de temps à cet endroit...
Ce qui bien sûr, ne manque pas d'agacer N°1 qui a, comme de bien entendu, les mêmes envies, au même moment!

3. Le dimanche, 28 janvier 2007, 21:01 par christ'M

Et vi !!! que de souvenirs !!! les miens ont grandis mais je me souviens encore des tentatives pour gagner du temps afin de ne pas dormir !!! Alors psycho de formation et adepte des grasses mat' et de mes soirées pénarde!! j'avais installé une réponse à chacun de leurs besoins :
-Pour les nombreux passages dans le salon prétextant la soif: Un petit bib' tronait sur la table de nuit et les minis bouteilles d'eaux quand ils ont grandis (vive l'inventeur du bouchon sport !!)
-Les envies de pipi se faisait in the poteuk (pot de chambre) et là, vive le designer qui a conçut le pot mini chiot avec couvercle !! un hyppopotame pour le fils et la fille une superbe coccinelle !!
-Une lampe de poche chasse-fantôme et autres monstres étaient à leur entiére convenance.
Avec tout ça , ils étaient aptent à se débrouiller en cas de besoins sans que celà ne viennent perturber ma tranquilité !!
Ils ont fait des bons en avant dans leur propre gestion de vessie, car vite les pots restaient vides au matin !!!Etonnant non !!!!
Maintenant , ils sont grands et je peux vous assurer que leur vessie à une grande capacité car ils tiennent à l'aise jusqu'à midi et plus sans sortir de leurs lits !!!


4. Le mercredi, 31 janvier 2007, 16:26 par Steh

Pour ma part, numéro 2 ne s'endort pas lorsqu'on le couche.
Il n'est pas rare d'entendre un petit 'clic' vers 22h30, 23h, lorsque nous ramenons numéro dans sa chambre apres son dernier biberon tardif... et oui en ce moment, ca lui reprend, mais elle est maldade, soit.
Ce 'clic' caracteristique correspond à celui de sa lampe murale: il l'eteint vite quand il nous entend marcher dans le couloir... pour ne pas se faire prendre.

Et le matin, il n'est pas rare de retrouver son lit entourer de livres en tout genre. Et oui, c'est un intello le numero 2, il lit, il lit, il lit le soir... au lit. Et dire qu'il aura bientot 3 ans en fevrier.

Il n'est pas rare non plus qu'il se leve de lui meme pour aller aux toilettes. Tout seul, sans jamais lui avoir autorisé à faire ca. Ca lui a paru evident: j'ai envie de faire pipi, ben j'y vais et je ne vais pas me mettre à appeler ma mere ou mon pere comme le ferait numero 1 (qui pourtant est plus agée et pourrait aller aux toilettes toute seule).

Bon sang... mais que nous reserve numero 3... à suivre.

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