J'ai enfin pu visionner le fameux film d'Al Gore "An inconvenient truth". Critiques et commentaires.

Al Gore se présente volontiers comme l'ex-futur président des Etats-Unis. Battu d'un cheveu par Georges W Bush lors des dernières élections présidentielles américaines, il était effectivement donné vainqueur par tous, jusqu'au soir même de l'élection.
L'homme politique est également passionné par les problèmes climatiques depuis l'Université où il a cotoyé des scientifiques très concernés par la question.
Aussi, il s'est donné la mission, très tôt, d'informer la population des dangers de nos modes de vie, et plus particulièrement du mode de vie américain. Il a donc conçu une démo efficace, à l'américaine, qui fait comprendre au dernier des ignares que le climat se réchauffe, et que c'est de notre faute (il n'y a plus que Claude Allègre pour croire le contraire).

Le film présente donc cette "démo", un peu romancée autour de la personnalité de son auteur. C'est le principal défaut du film : il est "égocentré" sur Al Gore et prend une tournure de campagne politique par moment. Fort heureusement, un soupçon d'auto-dérision fait passer la pilule plus facilement. Le message principal du film reste donc bien la cause écologique, ce qu'il faut saluer.

Sur la forme, c'est très réussi. On est loin des "pauvres-point" des consultants en informatique. La présentation est à la fois jolie, efficace, compréhensible, marquante... On voit qu'il y a du boulot derrière. Bravo.

Malgré les mauvaises nouvelles qui s'enchainent tout au long du film, Al Gore parvient à nous faire rester positif, avec notamment un exemple frappant : celui de la couche d'ozone.
La couche d'ozone dont on nous rebattait les oreilles à longueur de JT il y a une dizaine d'années, et dont le trou causé par l'utilisation des CFC, notamment dans les aérosols, laissait passer de plus en plus de rayons UV dangereux pour l'homme.
Les émissions de CFC ont été considérablement réduites grâce à la prise de conscience et la coopération internationale, ce qui prouve que lorsque les politiques ont pris conscience du problème, ils ont le pouvoir de faire changer les choses.
La démonstration est efficace, même si le problème de la couche d'ozone n'est pas encore définitivement réglé, et s'il n'est pas comparable au problème du réchauffement dans la mesure où les industriels avaient déjà dans leur carton des substituts aux CFC à mettre dans leurs aérosols, alors qu'on n'a pas encore trouvé de quoi faire voler des avions sans pétrole, par exemple.

La façon dont est abordé le problème économique est également intéressante. D'abord, Al Gore nous explique que sans la Terre, le business va être bien plus difficile à faire prospérer. Logique implacable. Par ailleurs, il prend l'exemple de l'industrie automobile, en comparant l'industrie japonaise (Toyota, notamment), qui marche bien, avec l'industrie américaine qui fonctionne plutôt mal (Ford, Général Motors...).
Les autos japonaises ne consomment rien, là où les américaines avalent des hectolitres de fuel. Et pourtant les premières se vendent mieux, et ce mondialement, que les secondes. CQFD : faire des voitures écologiques, c'est bien plus porteur économiquement que de faire des monstres gourmands.

Pour le reste, rien de bien neuf, mais les rappels à l'ordre ne sont jamais inutiles. La répétition faisant l'apprentissage. Aussi, je vous recommande plus que jamais de voir ce film, avec vos enfants, vos amis. C'est une bonne façon de s'introduire à l'écologie et à la prise de conscience du réchauffement climatique. Même si vous détestez Al Gore ou ce qu'il représente...

Commentaires

1. Le jeudi, 18 janvier 2007, 08:30 par Fred., de L.

Y-a des gens qui détestent Al Gore ou ce qu'il représente ? Il représente quoi ? Ton blog est fréquenté par des républicains ? :-))

2. Le jeudi, 18 janvier 2007, 13:01 par Arnaud

Que dire ?
Je n'ai pas encore eu l'occasion de voir ce film.
Mais encore une fois, comme nos chers écolos (les Verts), nous parlons du problème climatique comme une menace pour l'homme. Si on veut aller plus loin, et c'est ce qu'apparemment Al Gore prétend, le réchauffement n'est pas une menace pour l'homme, mais bien pour l'organisation humaine actuelle. Je fais confiance en la nature (avec un grand N) et la vie pour trouver un moyen de s'adapter. Il existe encore de nos jours des "dinosaures" qui ont survécus en s'adaptant au changement subi il y a 65 millions d'années.
Et les hommes (enfin seulement une partie qui survivra) seront encore là pour assister au désastre.

Le réchauffement est surement causé en grande partie par l'activité humaine, mais sait-on mesurer réellement l'impact qu'il aura sur nos vies ? Je demande à voir, vu le nombre de paramètres entrant en jeu (politique, économique, météorologique,...) et dont on ne connait pas les interactions.

Maintenant, si nous pays développés, nous sommes prêt à faire des effort pour bien moins consommer (je ne doute pas de la volonté de mes concitoyens) ou MIEUX, je pense que des pays comme la chine ne sont pas dans cet état d'esprit. Même si un chinois est bien loin de consommer comme un européen.

3. Le jeudi, 25 janvier 2007, 23:22 par Ajax

"Et pourtant les premières se vendent mieux, et ce mondialement, que les secondes. CQFD : faire des voitures écologiques, c'est bien plus porteur économiquement que de faire des monstres gourmands."

Voilà un sophisme un peu rapide... Car si Toyota marche effectivement beaucoup mieux que GM en ce moment, rien ne prouve que c'est grace à leurs voitures plus écologiques. Personnellement, j'irais plutot regarder du coté des méthodes de production et de la logistique par exemple(cf. Kanban et autres méthodes mondialement reconnues, que Toyoya a fortement contribué à diffuser).
Bref, attention aux raccourcis séduisants mais réducteurs...

4. Le vendredi, 26 janvier 2007, 08:36 par Merome
C'est ce que dit Al Gore, en tout cas, à tort ou à raison. Ceci dit, un produit qui se vend mieux à cause du mode de production, je suis pas sûr que le client final soit au courant, si ce n'est avec le prix, mais dans ce cas, on dit plutôt qu'il se vend mieux à cause du prix (et que le prix est plus bas à cause du mode de production).
5. Le jeudi, 1 février 2007, 19:09 par zara whites

personellement j'en étais ravie de ce film...mon mari, qui n'a pas du tout l'esprit ecolo, est quand même venu avec moi et à la fin du film, il avait finalement compris de quoi on parle tout le temps, car si on ne s'interesse pas à l'ecologie et donc on ne fait pas de recherches, on a du mal à comprndre de quoi on parle..lui, il a bien expliqué et même mon mari commnce à trier, éteindre les lumières etc...ce n'est qu'un début, mais c'est dejà ça de gagné...

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