[Série] Bullons un peu, tome 5

Je n’ai pas été très productif le mois dernier, alors ce coup-ci vous en avez trois pour le prix d’un, et, comme promis, un peu plus rigolos que les derniers titres que j’ai présentés.

Une fois n’est pas coutume, je vais vous proposer de la BD jeunesse qui ravira petits et grands, avec d’abord deux séries qui ont comme points communs des dessins magnifiques et de sympathiques messages de tolérance, d’écologie et d’humanisme pour l’édification des plus jeunes – mais, rassurez-vous, sans jamais tomber dans la mièvrerie mielleuse et hypocrite.

La première met en scène Toto l’ornithorynque et ses copains de la forêt australienne dans diverses aventures face à la rivière asséchée, aux prédateurs féroces, au terrible Bunyip… Les bonnes bouilles des personnages sont rehaussées de superbes décors et d’une mise en couleur tout simplement fantastique. À chaque album on en prend plein la vue pendant 30 pages et on en oublierait presque qu’il y a quand même derrière de vraies petites fables un peu élaborées et très bien construites. Je vous garantis que vous tomberez immédiatement sous le charme du grand sourire de l’ornitoto.

Différent dans la forme mais très proche dans le fond, Pitchi Poï vous emmènera sur une petite île où il fait bon vivre, mais où la bêtise de certains sème parfois une copieuse pagaille. Là aussi les histoires sont bien fichues et portent leur message à bon port sans en avoir l’air, et toujours dans la joie et la bonne humeur. Le dessin est mignon comme tout et, dans un autre style, tout aussi superbement mis en couleurs. Les auteurs sont très sympas si vous avez la chance de pouvoir les croiser en dédicace et leur boulot, tiré à quelques milliers d’exemplaires à peine, mérite vraiment d’être soutenu face aux grosses machines qui vont exploser le million d’exemplaires sans même se fatiguer.

Enfin, peut-être pour les un petit peu plus grands, Ratafia raconte le périple d’un improbable capitaine pirate qui a gagné au jeu un navire, son équipage et un lot de cartes au trésor. Bien qu’un peu moins « grand public » que pour les deux autres séries, le dessin est très agréable, un peu cartoon, et sert parfaitement un scénario qui donne volontiers dans le loufoque. La chasse aux coffres est prétexte à des situations décalées des plus absurdes qui ne dépareraient pas un sketch des Monty Python. L’auteur se met en quatre sur les dialogues, usant et abusant des jeux de mots, du plus fin au plus énorme. C’est drôle, très drôle, immensément drôle, j’ai empêché ma femme de lire à côté de moi parce que je hurlais de rire à chaque page, je vous jure que c’est vrai. J’attends le troisième volume avec impatience.