PtiLuc - La foire aux cochons - L'art d'accomoder les restes

Je pique un instant la rubrique de Bob, j'espère qu'il ne m'en voudra pas trop.
Puisque je suis incapable de trouver dans ma bilbiothèque municipale préférée les semble-t-il fabuleux ouvrages que Bob commente, j'ai pris l'autre jour un truc au hasard et je me rends compte seulement aujourd'hui, alors que je viens d'en terminer la lecture, que Bob a déjà parlé de cet auteur.

La foire aux cochons est donc une critique de l'évolution de la société à travers la vision des animaux, et notamment les cochons. En réalité, l'histoire met en scène un certain nombre d'humains réincarnés en cochons, en raison de leurs crimes contre l'humanité ou leurs exactions les plus folles.
On retrouve donc Napoléon, Nicolas II, Lénine, Hitler, Pétain, Mitterrand... sous une forme porcine, tentant d'expier leurs péchés pour échapper au prochain cycle de réincarnation.
Le concept est original, puisque les gorets qui meurent réapparaissent aussitôt au cul d'une truie (je le dis vulgairement car c'est comme ça que c'est représenté par le dessinateur), ce qui permet à l'auteur de traverser les époques avec les mêmes "personnages", de la première guerre mondiale à l'an 2000, année où ce volume a été achevé d'imprimer.
C'est Napoléon qui joue le "héros" du scénario, et donc au fur et à mesure de ses réincarnations, il prend conscience de la folie humaine, qui fut la sienne à une époque, mais qui ne s'arrange pas avec le nombre des années.

Je ne peux pas dire que j'ai adoré la lecture de cette BD. Je suis plutôt orienté BD comique, sans prise de tête, avec des personnages qui ont des gros nez et des réparties fulgurantes. Ptiluc m'a plutôt laissé un sentiment de malaise, aussi bien dans la relative vulgarité des dessins, que dans le cynisme du scénario. C'est assez dérangeant.
Mais je ne regrette pas l'expérience.

Commentaires

1. Le jeudi, 6 avril 2006, 20:47 par Fred de L.

Je le trouve tout bonnement génial. Dans le message global. Le reste, c'est une histoire de goûts. Mais l'idée est fabuleusement bien traitée.

Il y a une suite. Moins drôle et moins sympa.

2. Le vendredi, 7 avril 2006, 08:17 par Bob

Merome : effectivement, les albums de Ptiluc laissent rarement indifférent. Très souvent cynique(*), presque toujours déstabilisant, Ptiluc préfère aller tripoter là où ça fait mal . C'estpour ça que c'est aussi bien qu'il n'en fasse pas trop souvent non plus (plus de 3 ans entre les deux derniers Pacush blues, par exemple). Je pense qu'à trop haute dose ça peut rendre dépressif ;)

(*) comme en témoigne la dédicace sur mon exemplaire de La foire aux cochons. C'est assez représentatif du genre de dédicace qu'il fait sur cet album : up.mezimages.com/up/62612...
(Et pour ceux qui se demandent : oui il a bien fait un trou dans la page et il l'a attaquée au briquet. Ptiluc fait dans la dédicace non réversible. C'est impressionnant à regarder, mais ne lui amenez pas vos bouquins si vous ne supportez pas qu'on les abime :) )

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