Gaz de France se rapproche de Suez. Une nouvelle politico-économique que j'ai grand peine à analyser, surtout à la lumière des dernières actualités dans ce domaine.

Je suis loin d'être expert en économie. Ces derniers temps, j'ai de surcroît boudé les actualités, ce qui ne simplifie pas la compréhension de ce genre d'évènement.
Il se trouve donc que GDF se "rapproche" de Suez. Reuters dit "Suez et GDF optent pour une fusion entre égaux". En fait de fusion, c'est apparemment GDF (encore public) qui "rachète" Suez (privé). Ce qui fait dire à certains, comme Alain Lambert (Alain Lambert a été ministre délégué au Budget et à la Réforme budgétaire de juin 2002 à mars 2004, c'est pas n'importe qui) que Suez est sur le point d'être nationalisé.
D'un autre côté, Thierry Breton nous expliquait ce matin sur RTL que du coup, de 80% des actions de GDF détenues par l'Etat, l'on passerait à 30 ou 40% seulement. Une privatisation masquée de GDF ?

Nos ministres, qui ne manquent pas une occasion de nous instruire, nous explique à l'occasion de cette fusion que l'union fait la force, que GDF/Suez deviendra un "champion" de son domaine de compétence. Il y a quelques mois, on nous expliquait qu'EDF et GDF devaient se séparer pour être indépendants et plus forts... J'y perds mon latin.

La complexité de l'affaire ne s'arrête pas là : on nous explique à longueur d'années les bienfaits de la libéralisation (qui pourtant est à la base des délocalisations et du chômage dont tout le monde se plaint). Le principe même de la libéralisation, c'est de ne pas intervenir dans les affaires économiques.
L'OPA de Mittal Steel sur Arcelor, celle de Enel sur Suez ont été bel est bien contrée par des interventions de l'Etat, et pas qu'un peu ! On se rappelle aussi de l'affaire Danone, l'été dernier.
La libéralisation, tant que ça ne touche que les emplois, tout le monde applaudit des deux mains. Quand ça commence à niquer nos entreprises, quand le textile chinois nous donne des leçons, on crie au scandale libéral, à l'exploitation infâme des ressources humaines...

Par ailleurs, je 15 juin 2004, un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie et des Finances, tenait les propos suivants :
"Je l'affirme et c'est un engagement du gouvernement : EDF et Gaz de France ne seront pas privatisées (...) Le président de la République l'a rappelé solennellement lors du conseil des ministres (...) Le gouvernement acceptera l'amendement du rapporteur prévoyant de porter de 50 à 70% le taux minimum de détention du capital (par l'Etat) d'EDF et de Gaz de France."

Au fait, je continue de me demander comment Sarkozy arrive à tenir une position comme la sienne, prônant la rupture, tout en participant activement au gouvernement actuel. Comme disaient les guignols la semaine dernière : "il faut imaginer que ça sera différent, après". Ce gars là va faire sa campagne sur l'insécurité et sur le libéralisme, proposant un changement radical, alors qu'il a été Ministre de l'Intérieur puis de l'Economie, puis de l'Intérieur à nouveau... Comment les français vont-ils le croire ? Pourquoi il n'applique pas son programme maintenant, il fait exprès nous laisser dans le marasme alors qu'il détient soi-disant les solutions ? Il est joueur, hein ?

Commentaires

1. Le mardi, 28 février 2006, 09:04 par nale

et pour une fois que çà touche la Belgique ce truc
GDF a des part dans la SPE ( producteur d'électricité verte) qui est le concurent d'électrabel ( producteur national d'électricité) qui est détenu majoritairement par suez.

Donc, au final, toute l'énergie belge sera détenue par un et un seul groupe, ce qui fait dire que la baisse des prix dû a la concurence n'aura pas vraiment lieu.
Je me demande bien comment le conseil de la concurence Belge autorisera ce fait ou quelle magouille il utilisera pour ce sortir de ce m*rdier :)

2. Le mardi, 28 février 2006, 13:32 par Eric

Il s'est passé une chose semblable ici, en Ontario (province canadienne) le marché de l'électricité a été dérèglementé et libéralisé pour bien sur reduire la facture d'électricité de tous les contribuables. Résultats, après un an Hydro Ontatrio (maintenant privatisé) était sur le bord de la faillite et ils ont du augmenté (de 50%) les prix aux kilowatt à l'heure.

Encore en Ontario, privatisation des installations d'épurations d'eaux, 11 morts contaminé à la bactérie E. colis, car bien sur ce n'est pas payant perdre du temps à former adéquatement les employés des stations ! shhhooouuuuu pour la privatisation

3. Le samedi, 4 mars 2006, 17:15 par 100

D'autant plus incompréhensible que l'attaque venait de France… :-(
www.vie-quotidienne.org/q...

4. Le mardi, 2 janvier 2007, 12:22 par Privatisation

c'est peut etre pr faire reduire la facture de l'electricité pr les français.

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