Les bronzés 3, amis pour la vie

Les bronzés 3, amis pour la vie est remarquable à plus d'un titre.
D'abord, il rassemble sur une même affiche six des acteurs comiques français les plus connus, en se payant le luxe de seconds rôles comme Martin Lamotte, Dominique Lavanant, Ornella Mutti....
Ensuite, il vient à la suite de deux films qui n'ont pas connu un succès fulgurant en salle à leur sortie, mais qui sont devenus ensuite parmi les plus cultes de toute une génération. Il y a dix ans, déjà, s'échangeaient sur un Internet naissant les répliques les plus célèbres des deux premiers opus, les "Je t'expliquerai" de Thierry Lhermitte, les "Quand te reverrais-je, pays merveilleux" et autres "Je vais conclure" de Michel Blanc, ... Chaque passage télé bat des records d'audience, tellement il est difficile de résister à la tentation de revoir la scène de la liqueur de crapaud ou celle de l'italienne dévergondée du refuge en montagne.

A partir de là, faire une suite était à la fois la certitude d'attirer un paquet de monde dans les salles, mais aussi de s'attirer les foudres de tout une partie du public, forcément déçu de ne pas retrouver la magie d'antan, de la critique, qui n'aime décidément pas grand chose, et également de tous ceux qui ne voient en cette sortie cinématographique qu'une gigantesque opération commerciale, voire même une manoeuvre médiatico-politique pro-sarkoziste, au vu de l'omniprésence d'un Christian Clavier UMP-iste sur les plateaux de télé pendant la promo. Pour les français, c'est bien connu : tout ce qui marche et qui brasse du pognon est suspect.

On a tout dit et son contraire sur le film, les critiques spectateurs d'Allociné rappellent vaguement celles de l'époque de Brice de Nice : parmi les inconditionnels des personnages, on trouve tout à la fois des ultra-déçus qui crient au navet, que des gens qui y vont en traînant les pieds et ressortent emballés.

Dès lors, pour se forger une opinion, malgré les 8 millions de spectateurs déjà enregistrés, il n'y a plus qu'à y aller, en n'attendant rien de particulier du film, juste pour faire une sortie.

Il se trouve que je vais très peu au cinéma. Je ne suis pas très cinéphile, et le prix de l'entrée cumulé à la difficulté logistique pour faire garder les enfants viennent généralement à bout de mon courage.
A partir de là, se trouver les fesses sur fauteuil moelleux, avec sa chère et tendre, enfin tranquilles, éventuellement accompagnés de gens qu'on apprécie que l'on peut enfin voir en dehors de la pression familiale quotidienne, c'est déjà appréciable. Pour ces raisons, sans doute, je suis en général bon public.
Le contexte est important pour juger d'un film et c'est pour ça qu'on ne peut se fier qu'en partie aux critiques des autres. J'ai trouvé des films fabuleux au cinéma que je trouve longuets à la télé. Forrest Gump, vu dans une salle de cinéma de fortune dans un camping, donc pendant les vacances, entouré d'handicapés venus en bus pour l'occasion, cela n'a rien à voir avec un dimanche soir sur TF1, avec les pubs et la pause pipi au milieu, le boulot le lendemain.

Inutile de faire durer plus longtemps le suspense : j'ai bien aimé Les bronzés 3. Oh certes, ce n'est pas le chef d'oeuvre de l'année, on n'en sort pas bouleversé et cela ne change pas grandement notre vision des choses. Mais c'est une bien bonne comédie française, dans la droite ligne des deux précédents épisodes, qui sont d'ailleurs régulièrement rappelés à notre bon souvenir. Vraiment, tout cela est plaisant, léger et agréable. On se plaît d'ailleurs à deviner qu'il en était de même pour les acteurs eux-mêmes (regardez-bien la scène où Gérard Jugnot tombe dans la piscine, elle pourrait faire partie du bétisier...)

Bref, les bronzés, c'est bon, mangez-en.