La fin de l'année approche, c'est l'occasion pour moi de faire déjà une rétrospective de cette année riche en évènements politiques et, pour ma part, en prises de conscience diverses.

Le 6 janvier dernier, j'écrivais mon premier article sur ce blog. 150 articles ont été écrits depuis, par différents auteurs, et ont été commentés avec talent la plupart du temps. Chacun de ces articles a énormément fait évoluer mon opinion sur le sujet qui était abordé, soit par l'effort de synthèse qu'il m'avait demandé pour son écriture, soit parce que l'un de vos commentaires a fait mouche.
J'ai aujourd'hui le sentiment d'avoir franchi une étape importante dans ma perception du monde qui nous entoure. Bien sûr, c'est une analyse tout à fait personnelle que vous ne partagerez sans doute pas complètement, voire pas du tout. Bien sûr aussi, c'est d'une facilité déloyale que de reprendre des évènements a posteriori, de les sélectionner et de les analyser dans le sens qui sert le plus à mon propos. Pour autant, cela ne me semble pas inutile de se livrer à ce nouvel exercice de synthèse, s'il ne vous convainc pas, il me permet au moins de faire un point récapitulatif de mes idées et des raisons pour lesquelles elles sont arrivées là, dans cet état.

I. La prise de conscience écologique

Bien qu'il soit difficile de se rendre compte de ce genre de choses, j'ai l'impression que c'est par l'écologie que tout a commencé. Comme beaucoup (j'espère), j'étais déjà un peu sensible à la question écologique et je veillais donc à ne pas trop abimer la planète que nous allons laisser à nos enfants. Mais, régulièrement, je pouvais lire sur le standblog des billets tout à fait alarmants sur l'étendue du désastre.
Notamment, concernant le célèbre protocole de Kyoto, je me suis rendu compte qu'on était très loin de l'avancée que j'avais cru y voir, naïvement. En effet, la réduction des gaz à effet de serre préconisée par ce protocole (que les Etats Unis n'ont pas signé alors qu'ils sont concernés au premier chef) est loin d'être suffisante pour éviter le réchauffement global qui nous pend au nez, avec les catastrophes naturelles qui vont avec. Dérèglement du climat, fonte des glaciers, augmentation du niveau de la mer... On va bien rire dans quelques dizaines d'années.
Quelques jours ou semaines plus tard, j'entendais à la radio que si tout le monde était américain, il nous faudrait 5 planètes Terre pour subvenir à nos besoins. Je suis revenu plusieurs fois sur cette statistique parce qu'elle me parle directement. Notez que le score des européens n'est guère plus encourageant, 3 planètes "seulement". Enfin, comme moi, vous vous êtes dit sans doute que c'était à cause des "autres". Et paf, le test en ligne qui met tout le monde d'accord.

Là-dessus, est venu s'ajouter un autre souci, lié, mais beaucoup plus direct : la hausse du pétrole, qui nous a rappelé que la ressource n'était pas infinie. Quelques dizaines d'années, estiment les spécialistes, un petit siècle au mieux avant d'être dans l'obligation de trouver une alternative pour se chauffer, pour les transports, pour faire du plastique (bon, ce n'est pas une fin en soir, mais regardez autour de vous les objets qui n'en contiennent pas !)...
J'ai commencé à m'intéresser de près à l'utilisation des énergies renouvelables, motivé par l'augmentation du fuel domestique et le fait que c'était l'une des énergies les plus polluantes. J'ai d'abord regardé le soleil. Au détour d'une journée de présentation de ce type d'installation proposée par une antenne locale de l'ADEME, j'ai découvert les granulés de bois. J'ai également pu me rendre compte à quel point notre société se souciait peu de sa survie, et de la longévité des valeurs qu'elle mettait en avant. Personne ne parlait de granulés quand j'ai installé ma chaudière fuel (pourtant, ils existent depuis 20 ans !), et l'énergie solaire restait confidentielle. Le problème écologique se posait pourtant déjà, mais comme le problème économique n'était pas réel, pourquoi s'embêter alors ? Je prends ma part de responsabilité dans cette histoire. Si j'avais voulu installer un chauffage au bois, et un chauffe-eau solaire, j'aurais pu le faire à l'époque, cela ne tenait qu'à moi. Mais un effort de pédagogie, comme on commence seulement à percevoir aujourd'hui, n'eût pas été inutile.
Fort de ces découvertes plus ou moins encourageantes, j'ai accueilli comme il se doit la possibilité de laver son linge de façon naturelle, en utilisant des noix de lavage. L'efficacité des noix est sans doute discutable. Tout le monde n'a pas le même niveau d'exigence, le même vécu concernant la lessive. Mais l'intérêt des noix allaient au-delà de leur simple pouvoir lavant. C'était un excellent vecteur d'une idéologie intéressante dans ce contexte écologique :
1. On peut utiliser des produits naturels à la place d'ersatz chimiques que l'Homme a conçu dans un but purement économique, sans se soucier des impacts à long terme.
2. Pour satisfaire au plus grand nombre, les doses fournies par les industriels sont bien au-delà de nos besoins réels dans la plupart des cas. Pour des raisons de commodités, que le linge soit sale ou presque propre, qu'il soit blanc ou de couleur, on met une dose de lessive sans se poser de question. Les noix m'ont permis de se poser ce genre de question et d'adapter la stratégie de lavage à l'état du linge.
3. Les grands lessiviers qui nous abreuvent de publicité débiles, voire mensongères, et plus généralement les industriels, sont largement responsables du désastre écologique dans lequel on se trouve.

II. La prise de conscience politique

Elle était latente depuis des mois, puisque je n'arrivais pas à être d'accord avec 100% (déjà 50% me semble énorme !) des idées d'un quelconque parti. Le référendum sur la Constitution a accéléré le processus d'une façon prodigieuse. J'ai changé vingt fois d'avis. Tantôt pour le Oui, tant pour le Non. J'ai fini par me décider, mais en ayant bien conscience que ce vote posait plus de questions qu'il ne donnait de réponses.
Le référendum m'a véritablement obligé à trouver des alternatives économiques (voir chapitre suivant), à chercher parmi les idées qui ne sont que très peu défendues par les hommes politiques et les médias traditionnels. Comme pour les noix de lavage, cette campagne référendaire a eu à mes yeux un intérêt qui allait au-delà de la simple question posée. Un grand nombre de français (non, je n'ai pas dit tous ceux qui ont voté Non), se sont rendus compte de l'impasse dans laquelle nous étions rendus et de la difficulté de faire marche arrière sans heurts.
La représentativité des partis, déjà faible, en a pris un sérieux coup. D'autant que pendant ce temps, la Gauche, déjà meurtrie, s'est déchirée en mille morceaux et la Droite, épuisée par Raffarin, ridiculisée par l'affaire de l'appartement de Gaymard, n'a pas trouvé mieux que d'exposer ses paradoxes les plus fameux au grand jour, en mettant Ministre le président du parti de la majorité, et en nommant Premier Ministre un homme qui a échappé à tous les suffrages populaires.
Les syndicalistes et l'extrême-gauche en ont pris aussi pour leur grade avec des grêves plus ou moins explicables qui s'éternisent (SNCM, RTM, ...). J'essaie de me convaincre que les évènements de ces derniers jours ne font pas le jeu de l'extrême droite, puisque ce sont précisément les maladresses de Sarkozy, les coupes franches dans les budgets "prévention" qui ont mis le feu aux poudres des émeutes.

III. La prise de conscience socio-économique

Dans le contexte du référendum et des problèmes de délocalisation dont on a beaucoup parlé, la question des "modèles nationaux" a été évoquée régulièrement.
Le "modèle français" arrivant soi-disant au bout de sa limite. On n'arrive plus à intégrer, on n'arrive plus à payer nos assistés, on n'arrive plus à grand chose, en fin de compte.
Et pour s'en persuader, les statistiques nous aident bien : le chômage est élevé, la croissance du PIB est molle. Pendant ce temps, nos voisins, avec leur modèle à eux, s'en sortent plutôt bien sur le papier. Les anglais ont de la croissance et peu de chômage, par exemple. Quelle chance ! En fait, plus ou moins...
Aidé par mes lectures et mes efforts de compréhension, je me suis rendu compte rapidement de la superficialité de ces indicateurs.
Le chômage baisse, nous dit-on, grâce aux actions gouvernementales, mais ce ne sont que des effets de bords ou d'annonce. En réalité, le chômage est plus ou moins entretenu. Conséquence directe d'un mauvais partage des richesses à la base. L'émulsion est plus forte quand on voit d'un côté des très pauvres à qui on ne voudrait pas ressembler, et de l'autre des très riches qu'on aimerait pouvoir tutoyer. Cela te vous met les français (et bien d'autres) sur le grill du marché de l'emploi et c'est bon pour la croissance.
Ah, la croissance, je l'ai déjà dit mille fois, mais je ne peux que le répéter dans cet article synthétique. La croissance est une vaste supercherie. Un indicateur bidon. Et "bidon", le mot est faible. Le PIB ne recense qu'une partie des richesses. Les légumes qui poussent dans votre jardin, votre femme qui garde les enfants et les éduque, ça n'entre pas dans le calcul. Par contre, de la lessive qui pollue, ou des télés qui décérèbrent, ça, plus vous en achetez, plus la France est "riche". Pourtant, cet indicateur, c'est le seul dont on parle (avec le taux de chômage, je vous le concède). C'est celui sur lequel on se base pour ficeler le budget de la France, vous rendez-vous compte ?!
A côté de cela, des indicateurs alternatifs existent. Des officiels, comme le taux de pauvreté, dont le mode de calcul est lui aussi parfaitement absurde, et des "confidentiels", comme le BIP40. Confidentiel, le BIP40, parce qu'il intègre dans son calcul des paramètres dont vous jugerez par vous-même l'inadéquation avec la réalité : logement, revenus, travail et emploi, éducation, santé, justice... Une hérésie.
En fait, ce qui est surtout gênant dans cet indicateur, c'est qu'il est basé sur des séries statistiques officielles (c'est pour ça que son dernier calcul date de 2003, ces paramètres n'ont que peu d'importance pour les gens qui nous gouvernent), et qu'il montre une dégradation sensible du niveau de vie des français depuis 20 ans. Avec une accélération dramatique de cette tendance depuis 2001.

IV. La prise de conscience électronique

Dans le même temps, depuis le début de cette année, je n'en finis pas de m'émerveiller de la puissance de l'internet et des communautés que le réseau permet de mettre en relation.
Des entreprises comme celle de Mozilla, qui parviennent à faire vasciller un mastodonte comme Microsoft, par la simple force du logiciel libre, ça me laisse vraiment songeur.
Le projet Wikipedia, lui aussi montre que les individus, devenus internautes, savent se rassembler pour créer de belles choses. Avec l'aide de la technologie, ils construisent une culture des plus ouvertes qu'il soit.
Même Google, indépendamment de sa tendance tentaculaire, nous offre de pures joyaux qui alimentent notre imaginaire ou nos réflexions les plus mondialistes. Avec Google Earth, bien sûr, mais aussi en permettant à tout un chacun d'apparaître bien placé dans les résultats de recherche. Par exemple, cherchez "On refait le blog" dans ces résultats obtenus avec des mots-clés somme toute assez généralistes : chauffage granulés, lessive noix lavage, wag54g synchro impossible, pauvreté statistiques ...
Quant à ceux qui utilisent les mauvais côtés de Google, ils se font épingler aussi sec par la communauté...
Les blogs dans leur ensemble, c'est à dire ce qu'on appelle pompeusement la "blogosphère" prennent une importance capitale dans la diffusion de l'information. Il n'est pas rare de voir un article de blog repris par un média traditionnel tant il respire la sincérité et l'information pure, désintéressée. Les politiques en arrivent à créer leur propre blog pour gagner de la sympathie et de la légitimité devant les internautes. Parfois, même, il arrive qu'ils ne disent pas que des bétises !
Enfin, les communautés qui se créent autour des jeux en ligne , des forums, sont à l'origine de nouvelles cultures passionnantes d'originalité et impressionnantes de réactivité et de stabilité.

Conclusion

Tout cela vous semble peut-être qu'un fatras d'idées, d'opinions et de commentaires désorganisés et sans lien entre eux. L'unique lien indiscutable que tout le monde peut y trouver c'est qu'ils définissent à peu près globalement ce qu'est mon état d'esprit du moment. J'imagine bien que peu d'entres vous me sont à ce point semblables qu'ils aient vécu de la même façon que moi tous ces évènements.
Pourtant, ce qui m'a poussé à écrire cet article, c'est la lecture anodine d'une thèse récente sur la décroissance. Ce travail de deux étudiants parfaitement inconnus (en tout cas, de moi), Etienne Balmer et Anne Desplanque, résume assez bien ce qui se cache derrière le terme de décroissance et comment une telle idée peut tenir debout.
J'ai été saisi, à la lecture de ces quelques pages, par l'adéquation quasi-totale avec les idées et opinions auxquelles j'avais abouties après cette première année de blogage. Je me suis rendu compte d'un coup qu'un certain nombre de fous furieux, y compris parmi des économistes de renom, avaient eu un cheminement de pensée proche du mien, avaient été sensibles aux mêmes problèmes que connaît notre société, mais avaient développé les idées avec beaucoup plus de talent, évidemment ! Je citerai parmi eux Serge Latouche, un des défenseurs les plus connus de la décroissance.

A tous les problèmes évoqués ci-dessus, sans aucune exception, la décroissance apporte une solution sensée, simple et déconcertante. Et, comme nous le pressentons tous, ce n'est pas du haut que viendra la lumière. Ce n'est pas demain qu'un parti politique nous proposera d'abandonner la course au PIB, d'autant plus qu'il saborderait aussitôt ses chances vis à vis d'autres pays ayant conservé une doctrine libérale "classique".
Aussi, les adeptes de la décroissance s'accordent à dire que la mise en place d'un tel système se fera "par le bas". Par nous. Par vous et moi.
Utopique ? Sans doute un peu moins que le projet de faire durer une croissance infinie dans un monde fini. J'y vois au contraire un formidable espoir, soutenu par la puissance de l'internet (Rappelez-vous : Mozilla, Wikipedia, les logiciels libres en général... ces projets n'impactent en rien le PIB, alors qu'ils sont d'une richesse inouie pour les utilisateurs que nous sommes) .
Les réflexes à acquérir à notre niveau sont à la portée de n'importe qui : économiser l'énergie, réduire son impact sur l'environnement, recycler ses déchets, réévaluer ses désirs...
En utilisant des noix de lavage ou en se chauffant aux granulés de bois, pour ne prendre que les exemples que j'ai traités dans ces colonnes, vous mettez une brique sur l'édifice de la décroissance. Mais la meilleure chose que vous puissiez faire, qui vaut toute les économies d'énergie, c'est de diffuser l'idée que, peut-être, chacun doit s'en assurer par lui-même, il existe un avenir économique et politique bien différent de tout ce qu'on peut nous proposer aujourd'hui. Et que cet avenir, il ne tient qu'à nous de le construire, brique par brique.

Commentaires

1. Le samedi, 12 novembre 2005, 22:19 par Merome

Autre recherche aux résultats inattendus dans Google : www.google.fr/search?q=sa...

2. Le lundi, 14 novembre 2005, 00:55 par JulienA

Merci pour ce billet. Mon état d'esprit actuel est très proche du tien.

Cela dit, je pense que l'utilisation du mot "décroissance" est à prohiber. Le poids des mots est très important, et décroissance, c'est un terme terriblement négatif. Commence à parler de décroissance et une part non négligeable de ton auditoire te considérera comme un fou dangereux. La décroissance, dans la tête des gens, c'est aller à l'encontre du progrès, c'est vouloir faire revenir en arrière l'humanité. C'est la régression !

Pour ma part, je remplace "décroissance" par "croissance raisonnée".

Dans le même ordre d'idée, suite à quelques lectures et notamment celle du "syndrome du Titanic" de Nicolas Hulot, j'essaye de ne plus utiliser le mot "environnement" pour parler de la nature. En effet ce terme définit "ce qui environne, ce qui entoure". En gros : l'humanité et le reste, l'environnement. Or l'humanité fait parti de la nature, elle fait parti d'un tout et ne doit pas être considérée comme une entité extérieure.

3. Le lundi, 14 novembre 2005, 08:23 par Merome
Tu as raison pour le choix du vocabulaire, il a son importance. Mais il faut aussi appeler les choses par leur nom et se démarquer des autres philosophie. Le "développement durable", par exemple, ne veut plus rien dire. Le terme décroissance montre lui-même qu'il y a urgence et s'il choque... ben tant mieux.
4. Le lundi, 14 novembre 2005, 15:02 par Ysengrin

Décroissant... au beurre ? ;-)

Merci du témoignage, je suis sûr que d'autres personnes ont accompagné ton évolution, par la grâce du blog, vive le blog !

Je fais partie aussi des "adeptes de la décroissance [qui] s'accordent à dire que la mise en place d'un tel système se fera "par le bas"." (C'est le sens de notre site).
Mais le "nous" est plus que la somme des "je" ! J'ai par exemple une empreinte écologique relativement faible (et j'en suis fier !) pour un occidental urbain. Mais du fait même de mon appartenance à cette société, elle se chiffre tout de même à quelques planètes (ce n'est pas soutenable ! ;-)) et ne pourra pas descendre plus bas tant que des mesures ne seront pas prises collectivement : tant que ma machine à laver restera individuelle, alors qu'elle ne tourne que quelques heures par semaine, tant que les vitrines seront éclairées (en partie pour moi, que je le veuille ou non) la nuit au nucléaire, etc...

Donc construisons notre avenir brique par brique, chacun individuellement, mais aussi collectivement, politiquement, c'est indispensable !

5. Le mardi, 15 novembre 2005, 15:46 par steh

Moi c'est croissant chocolat. Quoi que, ca a augmenté hier... pff!

6. Le mercredi, 16 novembre 2005, 15:09 par Bug-in

Bonjour, bravo pour ta bonne volonté. J'attire ton attention cependant sur ta position avec l'informatique (moi aussi j'ai été informaticien et j'utilise les logiciels libres) elle n'est pas compatible (ou douloureusement) avec une métamorphose politique vers la décroissance. L'outil informatique est dévastateur pour l'écologie et il n'est utilisable que par les plus riches qui se trouve dans nos pays occidentaux. Comme le propose Deun dans un article sur décroissance.info il faut désinformatiser le travail. Et je dirais d'un point de vue plus large, désinformatiser nos vie. Nous libérez de ces machines que nous sommes condamné à entretenir car elle permette au capitalisme de gérer les travailleurs à distances et de maintenir une gestion du pays à travers un lourd régime sécuritaire. Les logiciels libres devrait tous tendre à rendre l'ordinateur coopératif, c'est à dire qu'un seule poste doit vraiment tendre par défaut, voir obligatoirement, vers un usage collectif et partagé. Que chacun abandonne son ordinateur personnel pour le rendre accessible à plusieur sans qu'il ait eux aussi à détruire la nature pour accéder à certaines informations. Il ne faut pas que les logiciels libres permettent les mêmes choses que les logiciels capitaliste qu'il copie pour mieux être diffusé. Le logiciel libre sous certains aspect sans ce changement est pire que le logiciel payant, car il rend le progrès, l'industrie, accessible au plus grand nombre ou plutôt devrais-je dire rend le plus grand nombre dépendant du progrès et de la technique... Technique qu'il ne peut pas produire lui même mais doit payé (oui tu peut monter ton pc toi même, comme je le fais, mais fabriquer toutes les pièces?) pour pouvoir en faire usage.

A bientôt! Bug-in.

7. Le mercredi, 16 novembre 2005, 20:24 par Merome
Si je comprends bien, le simple fait de commenter cet article est déjà incompatible avec l'idéologie décroissante ? Ben mince, on n'est pas rendu alors...
8. Le jeudi, 17 novembre 2005, 00:29 par Cheuz

oui mais si on desinformatise
je fait comment moi pour gerer le boulot des russes qui boss pour moi? :op

9. Le jeudi, 17 novembre 2005, 21:48 par Bug-in

Il n'y a pas d'idéologie décroissante, et en relisant mon message tu verras que je précise que j'utilise moi aussi des logiciels libres... seulement je n'en fais pas la promotion, ni ne les encourage.
Il est plus facile de rejeter une critique en disant qu'il s'agit d'une idéologie, pour ne pas tenir compte du tout de l'argumentation.

10. Le vendredi, 18 novembre 2005, 08:13 par Merome
Bug-in : Nous avons donc une façon différente de procéder pour arriver à un but proche. L'informatique et les logiciels libres vont sans doute énormément contribuer à faire avancer la théorie (puisque ce n'est pas une idéologie) de la décroissance. J'y travaille activement, des centaines d'autres avec moi, et ce travail semble porter ses fruits. Dès lors, rejeter les idées parce qu'elles ne sont que des compromis, nous condamne à l'immobilisme.
Par exemple, si on s'intéresse au problème du chauffage individuel, on sait que le fuel pollue, mais quand on cherche à le remplacer, on constate que l'électricité est nucléaire, que le bois est plus ou moins renouvelable, que le gaz n'est pas parfait... Bref, il faut se rendre à l'évidence : l'activité humaine EST polluante, et il s'agit alors de trouver le(s) meilleur(s) compromis, qui ne restent que des compromis.
Pour revenir aux logiciels libres, ils ont vraisemblablement les défauts que tu cites, mais comparés aux défauts des logiciels propriétaires, il me semble qu'il n'y a pas photo. Tu peux ne pas les encourager, mais cela invite les gens à continuer d'utiliser le pire compromis, au lieu du meilleur.
Je pense personnellement que de cette façon, rien ne changera jamais.
11. Le vendredi, 18 novembre 2005, 21:54 par Bug-in

Certains compromis sont plus des compromissions que des avancés. Parfois il vaut mieux passez radicalement d'un principe à la bonne solution au lieu de passer par des intermédiaires. Pourquoi? C'est une question d'énergie. L'énergie que tu ne met pas tout de suite dans la voie qui te plais et de l'énergie perdu dans d'autres activité qui te plaise moins. Il est possible que petit a petit tu arrive aussi de l'une a l'autre, mais quelle perte de temps!
Par exemple, avant je faisais 20km en voiture entre chez moi et mon lieu de travail... J'aurais put faire un compromis et prendre le bus... Et bien je suis passé directement au vélo, et je met autant de temps.... Je suis même gagnant économiquement. Plus d'assurances voiture a payer, plus d'essence, plus d'entretiens, sans parler que réparer un vélo coute moins chers, pollue moins, les accidents sont moins dangereux etc...

Bcp de choses sont possibles, l'essentiel c'est d'essayer.
"Ils y sont arrivé parcequ'ils ne savaient pas que c'était impossible".

12. Le mardi, 13 décembre 2005, 12:24 par Poumtschak

Citation:
«D'abord, nous sommes responsable envers les plus démunis. Si, égoïstement, nous estimons – à tort d'ailleurs – que les impératifs de la croissance nous détournent d'une meilleure qualité de vie, il faut savoir que le rattrapage économique des populations du tiers-monde dépend essentiellement de notre croissance et de ses retombées (scientifiques, technologiques, médicales, etc.). Ce n'est pas ici une question d'état d'âme mais de survie. Comment, par exemple, sans les biotechnologies de type ogm, envisager de nourrir 9 milliards d'individus d'ici 2050 ? Notre second devoir concerne les générations futures. Ce que nous devons leur léguer, c'est un capital et des connaissances leur permettant de tirer le meilleur parti de l'environnement et non pas des stocks de matière première dormant dans le ventre de la terre : cette dernière idée, partagée par les adeptes de la sobriété énergétique, est inepte car, à suivre cette logique et à supposer même que nous ne consommions plus qu'un seul baril de pétrole par an, viendra fatalement un moment où une génération X n'en aura plus du tout.»

atlantisinstitute.org/pub...

Alors, décroissance ou pas?

13. Le mardi, 13 décembre 2005, 14:14 par Merome
Je ne partage pas cette vision des choses, évidemment. L'article fait abstraction des autres problèmes que pose l'utilisation du pétrole, par exemple. Les émissions de gaz à effet de serre, dont le rôle est connu et reconnu dans le réchauffement de la planète.
Effectivement, si une ressource est limitée et non renouvelable, le fait de l'économiser n'empêchera pas d'arriver à une pénurie. Mais tant qu'à faire, le plus tard possible me semble le mieux, non ? Par exemple, si tu as des vivres pour 1 an, et que tu manges tout la première semaine, quitte à être malade, ben tu meurs au bout d'un mois. Si tu te rationnes, tu vis un an, et pendant cette année, tu peux tenter de faire pousser quelque chose, de trouver une solution...
Donc article nul, réducteur et irréaliste, selon moi.
14. Le dimanche, 29 juillet 2007, 13:28 par Armelle

Bonjour, je viens de lire "je suis décroissant" avec beaucoup d'intérêt et je voulais lire la thèse sur la décroissance d'Etienne Balmer et Anne Desplanque mais le lien n'est plus valide.
Serait il possible d'avoir les coordonnées, j'ai bien tenté une recherche dans google mais infructueuse pour l'instant ...

Merci d'avance
Armelle

15. Le dimanche, 29 juillet 2007, 13:34 par Armelle

Voilà, j'ai trouvé en faisant une autre recherche !

16. Le dimanche, 20 avril 2008, 08:59 par tarnou

Etant en retraite ,a la fin de l'année 2008,ma femme et moi souhaitons vendre notre maison actuelle,ce qui nous contiturez 1 capital,afin d'"emigrer" a la campagne.
Pour nous achetez 1 vieille fermette a restaurée,avec des énergies renouvellables.(eolienne,puit canadien,récupérateur d'eau,panneaux solaires )
Nous avons beaucoup de mal a budgeter ce projet,
Quelqu'un saurait-il me donner :
- 1 ordre de prix pour 1 installation ,maison a prox 100 m2
- 1 site ou aller voir
Dans l'attente de votre réponse
merci
a tous
@+
Véronique

17. Le vendredi, 20 novembre 2009, 10:17 par lucie

Bonjour,
Nous sommes au lycée à Rennes en classe de 1ère ES et dans le cadre de nos Travaux Personnels Encadrés (TPE) nous étudions la décroissance. Nous serions intéressé de rencontrer un décroissant afin de mieux cerner notre sujet.
Il faudrait pour cela que vous n'habitiez pas trop loin de Rennes. Si c'est le cas, pourriez vous nous en informez. Dans le cas contraire vous pourriez peut-être nous donnez des adresses de décroissants de votre entourage.
Vous remerciant par avance.

18. Le vendredi, 20 novembre 2009, 13:33 par Marzi

Lucie : demande lui de prendre l'avion jusqu'à Rennes pour t'expliquer la décroissance :)

19. Le vendredi, 20 novembre 2009, 13:39 par Stef

Merome doit pouvoir venir à Rennes en VAE, non ??? :)

20. Le mardi, 3 mai 2011, 18:03 par SAMIR

Bonjour,
J'ai trouvé votre article très intéressant. Je suis jeune journaliste et je m'intéresse depuis peu au phénomène de la décroissance. J'aimerais réaliser un reportage à ce sujet. Seriez-vous éventuellement disponible pour en discuter ? Vous pouvez me contacter via mail (samir.hamladji@gmail.com)pour que je vous définisse et qu'on discute de ce projet.

Bien à vous

SAMIR

21. Le mardi, 26 juillet 2011, 00:10 par JeffRenault

Oui... dans la série parcours et prise de conscience progressive, voilà une belle synthèse.

Il y a des points où je me reconnais. D'autres pas lesquels je ne suis pas (encore) passé. Mais ça donne des pistes.

D'ailleurs... notes pour plus tard : approfondir la décroissance et les noix de lavage :)

22. Le jeudi, 28 juillet 2011, 20:18 par Gagar

100% d'accord. Je rajoute même, les anticipations du GIEC en 2005 étaient globalement optimistes par rapport aux relevés 2011. C'est pire que prévu. Comme rien n'a changé depuis 6 ans, la tâche devient de plus en plus radicale. Ce n'est pas le plan à 230 mesurettes de NKM qui va changer quoi que ce soit.
Merci pour cette synthèse que je n'aurais pas écrite autrement.

23. Le mercredi, 17 août 2011, 10:20 par ®om

Il y a 6 ans, tu t'es donc intéressé à ces sujets en commençant par l'écologie, dont tout a découlé : politique, socio-économique, électronique (pour suivre les titres de tes sections).

Moi, c'était plus récemment (il y a 6 ans j'étais jeune), et pas dans le même ordre. J'ai commencé par ce que tu nommes "électronique", avec les enjeux du logiciel libre et du contrôle de ses données (notamment avec certaines conférences de Benjamin Bayart très intéressantes).

Ensuite est venue la prise de conscience politique, grâce à (ou à cause de) la loi Hadopi, qui a mis au grand jour les déficits démocratiques, le poids des lobbies, et le fait que quelques personnes formant une oligarchie décident des lois selon leurs propres intérêts.

Puis sont arrivés quelques questionnements sur le fonctionnement de l'économie et la nécessité d'un dividende universel (par création monétaire) et éventuellement d'un revenu de base ("suffisant"), notamment par un cycle de conférence de Stéphane Laborde, Samuel Bendahan et Thierry Crouzet : http://www.creationmonetaire.info/2...
La vidéo de l'Argent Dette a "mis en scène" d'une manière assez frappante ce que j'avais "découvert" à propos du fonctionnement de l'argent peu de temps auparavant.

Le problème écologique, bien que très important, n'est venu qu'en dernier, comme conséquence du fonctionnement absurde de la croissance à tout prix. Par contre, je ne suis pas forcément d'accord avec le fait d'utiliser que du naturel (ton exemple avec les noix). Pour moi, ce qui est essentiel, c'est de résoudre cette schizophrénie :
- il faut du travail pour satisfaire les besoins
- il faut créer de nouveaux besoins pour qu'il y ait du travail
C'est juste absurde. C'est cette boucle infernale qui pousse à consommer de plus en plus, et à détruire inutilement (obsolescence programmée par exemple).
D'un côté, on cherche à être plus efficace pour satisfaire les besoins plus facilement. Et de l'autre, on cherche à surtout ne pas satisfaire efficacement les besoins, car alors il n'y aurait plus de travail.

Autrement dit, s'il est vital d'avoir de l'argent, et si l'argent provient de l'emploi, alors il est vital de détruire ce que l'on crée afin de créer des emplois pour le recréer indéfiniment. Cela, combiné au système inique de création monétaire (où il faut créer toujours plus pour pouvoir donner aux banques) est pour moi la cause principale des problèmes écologiques, qu'il faut résoudre absolument.

Le fait d'utiliser 30L d'eau ou 100L d'eau pour prendre sa douche ou d'utiliser 20L pour la chasse d'eau (par exemple) me paraît bien secondaire.

Le premier problème est systémique, le second relève des choix individuels. Ma position actuelle est donc : résolvons le problème systémique, on verra après pour le reste.

PS: Au passage, quelques coquilles dans l'article (tu peux supprimer cette partie de mon message une fois corrigées) :
"que tout à commencer" --> "que tout a commencé"
"gaz à effets de serre" --> "gaz à effet de serre"
"un autre soucis" --> "un autre souci"
"tout ceux qui ont voté non" --> "tous ceux qui ont voté non"
"Cela te vous met les français" --> "te" ou "vous", il faut choisir

24. Le mercredi, 17 août 2011, 10:43 par Merome

@om : Si tu te mets à corriger mes billets de 2005 :) Merci. Je laisse "Cela te vous met" qui est une faute intentionnelle censée donner du style. J'y tiens :)

Merci pour ton témoignage. Tu trouveras dans les tréfonds du blog d'autres articles sur les noix de lavage. Elles sont surtout un excellent moyen, je trouve, d'illustrer la société de consommation, puis l'écologie et enfin la décroissance : on commencer par croire que c'est bien parce que c'est naturel et anti-Unilever, on se rend compte qu'en fait, ça lave aussi bien que de l'eau chaude (dixit 60 millions de consommateurs), et finalement que l'on passe son temps, en matière de lessive comme dans d'autres domaines, à utiliser des marteau pilons pour écraser des fourmis.

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