Episode 7 : La récréation

Fort heureusement, l'école, ce n'est pas seulement du travail scolaire, c'est aussi des jeux et des relations humaines dans la cour de récréation. Sas de décompression obligatoire entre deux efforts de concentration, on avait pourtant peine à y retrouver les fous rires qui nous agitaient pendant la classe. Le charme de l'interdit sans doute.

Parmi les jeux qui ont bercés notre enfance, citons ceux-ci, que vous connaissez peut-être sous d'autres noms :

Chat Perché :
Est-il utile que je rappelle les règles de ce jeu ? Un "Chat" est à la poursuite

de ses adversaires et doit les toucher alors que leurs pieds touchent le sol. Si l'adversaire grimpe sur quelque chose, il dit crie "PERCHE !", ce qui le rend intouchable. Les enfants d'aujourd'hui pourraient aussi bien crier "CHIRAC", c'est un synonyme.

Tu y es ! :
Variante simplifiée du jeu précédent aussi appelée "le loup", le "tu y es" est régi par les mêmes règles, mis à part que les enfant ont bien compris que le fait d'être perché n'était pas une raison suffisante pour être intouchable. C'était trop déloyal.
A ces deux jeux, sans me vanter, j'excellais. Pratiquant à outrance la feinte qui consiste à faire semblant de partir à gauche, alors qu'on part à droite, je mystifiais mes adversaires en piquant un sprint qui les laissaient cois.
Fort de ce succès à l'école primaire, je me croyais un Dieu de la course à pied. Arrivé au collège, j'ai vite déchanté. Lors de l'un des premiers cours de sport en sixième, il s'agissait de faire un 1000 mètres. Confiant, je m'alignais sur la ligne convaincu d'être, si ce n'est le meilleur, parmi les meilleurs.
Ce fut une cuisante défaite. J'ai même eu de la peine à finir les 4 tours qui couvraient la distance réglementaire. Après six minutes et trente-cinq secondes, je m'en rappelle encore, j'arrivais décomposé sur la ligne d'arrivée. J'étais avant dernier. Humiliation.

1, 2, 3 Soleil ! :
Avec pour simple accessoire un mur de bonne taille, ce jeu est anthologique. Pendant que le gagnant de la partie précédente se colle face au mur en comptant jusqu'à trois, ses adversaires s'approchent petit à petit, avec pour seule contrainte de ne pas être vus en mouvement par celui qui compte et finit par se retourner en criant "Soleil !". Juste après ce mot, le silence s'installe, pesant (comme tous les silences de la littérature, vous avez pu le remarquer)... Tous les joueurs se trouvent dans des positions incroyables, la plupart du temps avec l'un des deux pieds ne touchant plus le sol, comme si c'était déjà pas assez compliqué comme ça de ne pas bouger. Celui qui vient de crier Soleil prend un malin plaisir à dévisager chacun de ses adversaires avec un rictus sadique. Il est le seul à pouvoir bouger. A la moindre incartade, au moindre doigt de pied qui bouge, il renvoie l'un de ses camarades au fond de la cour avec un plaisir non dissimulé.

L'épervier
Je ne sais plus dans le détail les règles de ce jeu là, mais je me rappelle qu'on hurlait "Les éperviers vont à la chasse !" en courant face à nos adversaires. Il fallait en attraper le plus possible, je crois. Qu'est-ce que c'était con, mais qu'est-ce que c'était bien.

Je passe sur la balle au prisonnier, le jeu de l'élastique (pour les filles ou pour les garçons qui draguent les filles), le jeu du mouchoir, la marelle et tout ça.
Il y avait aussi tout une partie "jeu de rôle" qu'on n'appelait à l'époque pas encore comme ça. On était des chiens, des chevaux, des princes charmants, des maris, des voleurs, des policiers, des motards...

Je me souviens aussi de ma curiosité exacerbée pour savoir ce qui se cachait sous les jupes de mes camarades féminines. Notamment l'une d'entre elles, qui était par ailleurs la seule à m'avoir un jour coiffé au poteau au classement du trimestre. Avec un copain, nous faisions semblant de prendre des photos de ce qui se passait sous sa jupe plissée (vous savez, celle qui "tournait"). Un jour, agacée par notre acharnement, elle a coupé court au problème. Alors que j'étais, pour une raison qui m'échappe aujourd'hui, étendu dans l'herbe verte, elle s'est postée debout au-dessus de moi, un pied de chaque coté de ma tête, espérant que je (on) lui ficherais la paix après ça. Par timidité, sans doute, ou par peur, je crois que j'ai fermé les yeux et n'ai finalement rien vu. Ma curiosité à ce sujet est donc restée intacte...

Commentaires

1. Le samedi, 1 octobre 2005, 16:00 par marzi

... et la balle au prisonnier!

2. Le samedi, 1 octobre 2005, 16:09 par Merome
Tu m'as fait peur, j'ai cru que tu étais au boulot, toi... Bon, relis bien, la balle au prisonnier est dans le texte...
3. Le dimanche, 2 octobre 2005, 00:30 par Stef

Dans mon souvenir , a l'"epervier" , les "chasseurs" se tenaient par la main pour former un peu comme un filet mobile et tout ceux qui étaient touchés venaient grossir ce filet... Le gagnant était celui qui restait le dernier qui restait sans se faire attraper. J'était assez bon a ça même... Ouais ok j'étais le plus petit a l'époque , mais je suis sur que ta feinte droite-gauche faisait un malheur sur cette chaine forcement désordonnée et maladroite de chasseurs ;-)

4. Le lundi, 3 octobre 2005, 08:12 par marzi

Ah oui... ca prouve qu'au boulot, mon attention principal reste lié au travail :)

5. Le lundi, 3 octobre 2005, 09:01 par Bob

Quand j'etais en primaire, on jouait aussi au "grand-pere. Tout le monde se met en ligne, a bonne distance de celui ou celle qui joue le grand-pere, puis lui demande : "grand-pere, aimes-tu [inserer ici un aliment de votre choix] ?" Suivant ses preferences alimentaires, le grand-pere fait avancer ou reculer d'un certain nombre de pas - petits ou grands - le joueur qui a pose la question, le but etant d'arriver jusqu'au grand-pere.

Il y avait egalement le TGV : on fait une file en se tenant par la main, et celui qui est en tete court comme un derate, avec le reste qui suit derriere. Evidemment, celui qui est au bout de la file est victime d'une certaine inertie, notamment dans les virages. Tres rigolo, et souvent spectaculaire au fur et a mesure que la fin du train "decroche" lors d'un virage trop serre, c'etait neanmoins legerement dangereux, puisque ca m'a valu une visite chez le dentiste apres une legere collision avec un muret ;)

6. Le lundi, 3 octobre 2005, 09:35 par hyrr

Bhouuuuu le ballon prisonnier que de souvenirs...

J'etais tres forte a ca...
Non pas que j'etais particulierement agile, rapide ou futée.
Mais simplement parce que j'avais une peur bleue de cette saleté de ballon et que ce jeu n'etait pour moi, pas du tout un jeu ou l'on gagne ou l'on perd.Mais une veritable epreuve de survie... :(

Et la bagarre!!! personne ne jouait à la bagarre...??...
Ca la bagarre j'etais toujours partante contre des garçons bien sur...
Une fille c'est bien trop dangereux ;)

7. Le lundi, 3 octobre 2005, 14:22 par steh

Y avait aussi une variante du loup que l'on nommait le martien.
Y avait le martien et les autres, quand le martien touchait quelqu'un, la victime se transformait en martien. Il y avait donc 2 martiens et ainsi de suite jusqu'au dernier.

8. Le lundi, 3 octobre 2005, 15:05 par Etheriel

Moi je connaissais aussi le jeu "poule/renard/serpent": 3 equipes d'un meme nombre de participants , lachés dans la nature. Les serpents peuvent capturer les renards, les renards peuvent capturer les poules, et les poules peuvent capturer les serpents. Chq individu capturé est ramené dans le camp ennemi. Pour etre libéré, un membre de l'equipe du prisonnier doit venir toucher la main du prisonnier (dans le camp adverse donc, avec les risques que ca comporte). On peut aussi jouer avec des alliances "temporaires": un renard ne capture pas une poule, qui va dans le camp des serpents foutre le boxon, pour que le renard "allié" puisse aller liberer ses potes. Bref, c'etait rigolo :)

9. Le mercredi, 5 octobre 2005, 02:16 par Enzo

euh apparement personne ne jouait au foot ??? maintenant je comprend pourquoi Zidane vient de MArseille et pas du Nord ...

sinon y avait aussi les billes, encore une fois on voit d'ou vient la petanque ...

par contre me rappel un jeu ou j'ai du mal a comprendre l'interet aujourd'hui du plaisir que j'ai pu prendre a la maternelle :
poussé un vulgaire pneu avec la main, le jeu etait de courir a coter en le poussant avec sa main, on faisait des courses de "bandes" les moyens contres les grands, les moyens contre les moyens 2...
Ouais ca peu paraitre un peu debile mais qu'est ce que ca ma marqué ,
Je vous dis pas le plaisr de la derniere année de maternelle ou "la bande des mechants voyou " (putain il m'a marqué ce nom aussi) avait le monopole des meilleurs pneus. Pour ceux qui connaissent un peu Elie Kakou (encore un MArseillais ;-) ) son sketch le Kakou resume assez bien la scene : on etait 15 il etait seul ...

aaah cette epoque que c'etait bien on s'amusait vraiment avec un rien, et pui un jour on te parle des filles et la c'est le debut des problemes :-D

10. Le lundi, 14 novembre 2005, 22:29 par Claire fille de Hyrr

c'est rigolo...moi aussi au ballon prisonnier j'etais forte grace à mon instinct de surive!!! telle mere telle fille...

Nous on jouait a touche touche couleur; c'etait super drole... y en avait un qui attrapait, il devait crier "touche touche couleur...[bleu par exemple]" et là on devait courrir et poser notre main sur la couleur demandée, et c'etait le "camp" (on risquait d'etre attrappés tant qu'on ne touchait pas la couleur)....une variante de chat perché.... j'adorais ce jeu

11. Le jeudi, 26 janvier 2006, 22:51 par Patrick Smith

J'ai une autre version de 1...2...3... Soleil ! sur mon site...

Merci pour les souvenirs !

12. Le mercredi, 1 février 2006, 00:14 par usetheforce

Trop bien la série Nostalgie scolaire !

En fait, moi j'avais le Deli-delo, les personnes attrapées par le méchant étaient prisonniers et se tenaient par la main en chaine (le premier étant en générel, à côté d'une goutière). Celui qui est libre et qui touche le dernier du maillon de la chaine libère tout le monde !!!

Pour ce qui est de l'epervier, cela se passait comme ça :

Deux clans, les Chasseurs et les Cerfs, ainsi qu'un chant ultime entre les deux clans :
- Où sont les Cerfs ?
- Dans la Forêt
- Qu'est-ce qu'ils y font ?
- Ils y travaillent
- A quel métier ?
- Au charpentier
- Est-ce qu'il faut les tuer ?

Et là, les Cerfs devaient choisir leurs destins en répondant "Ouiiiiiiii" ou "Nannnnnnn" et une grande chasse à la deli-delo chat perché effrené commencait...

Jeu cruel qui explique par image aux enfants la sélection naturellle...

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