L'interview honteusement truquée (3)

Première partie de l'interview
Deuxième partie de l'interview

On Refait Le Blog : Abordons maintenant le sujet de l'écologie, si vous le voulez bien.
Dominique de Strauss-Sarkollang : Bien sûr, il y a des choses à dire.
ORLB : Comment envisagez-vous la chose ?
DSS : J'ai toujours pensé que l'écologie, c'était une partie de programme politique et non pas le programme d'un parti politique. Ce n'est pas une fin en soi, c'est une contrainte supplémentaire qu'il nous faut prendre en compte, avec toute la vigilance nécessaire.
ORLB : Parlons du pétrole, puisqu'on arrive visiblement au bout...
DSS : N'exagérons pas, les spécialistes parlent d'une fin du pétrole dans un siècle au moins. Nous avons encore le temps de trouver des palliatifs.
ORLB : 100 ans pour arriver à la dernière goutte, mais en attendant, la pénurie va arriver, le prix va monter, on le voit bien aujourd'hui déjà, alors qu'on est loin d'être au bout des ressources.
DSS : Certes, mais nous avons encore des solutions, les taxes peuvent être modifiées, de nouveaux puits et de nouvelles raffineries construites. Je le répète, il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure. Il faut juste se préparer lentement à quitter le pétrole.
ORLB : Comment vous y préparez-vous ?
DSS : En accélérant la recherche dans le domaine de l'énergie.
ORLB : Les énergies renouvelables ?
DSS : Oui et le nucléaire aussi.
ORLB : Peut-on dire du nucléaire que c'est une énergie propre ?
DSS : En tout cas, c'est une énergie qui ne rejette aucun CO².
ORLB : Et les déchets radioactifs ?
DSS : Ils peuvent être traités ou enfouis, ils s'agit par ailleurs de volumes extrêmement faibles.
ORLB : Si le nucléaire remplace le pétrole, qu'il se généralise, le volume va augmenter. Après tout, les premières voitures bien que beaucoup plus polluantes que nos véhicules actuelles ne causaient aucun problème pour l'environnement. Tout le problème est venu de l'utilisation massive et ... déraisonnée. N'est-ce pas un risque de choisir une énergie encore une fois non totalement propre, le risque de répéter cette erreur ?
DSS : Les énergies propres, dans la théorie, c'est parfait. Mais dans la pratique, on ne peut pas combler l'ensemble de nos besoins avec du solaire ou de l'éolien.
ORLB : Dans ce cas, pourquoi ne pas réduire nos besoins ? Plutôt que d'augmenter la production ?
DSS : Dans une logique de croissance pour relancer l'emploi, ce n'est pas une hypothèse crédible. Il nous faut et il nous faudra toujours plus d'énergie.
ORLB : Ah... Encore cette satanée croissance.
DSS : J'oubliais que vous y étiez allergique.
ORLB : Allergique, c'est bien le mot, au sens propre, qu'on devra employer bientôt au sujet de la pollution atmosphérique.
DSS : Enfin, je ne néglige pas les énergies renouvelables. Elles peuvent constituer un appoint considérable.
ORLB : Comment les valorisez-vous ?
DSS : En subventionnant les ménages qui s'équipent de matériels qui utilisent ou produisent une énergie propre.
ORLB : Ne serait-il pas plus judicieux de financer la recherche dans ces domaines, pour que les investissements soient rentabilisés dans le long terme ?
DSS : C'est déjà le cas.
ORLB : Vous voulez dire que Total, EDF et tous les grands groupes français mettent toutes leurs forces vives dans la recherche dans ces domaines ?
DSS : Toutes leurs forces vives, c'est beaucoup dire, et c'est un peu tôt...
ORLB : C'est vrai que nous n'avons aucun problème de pollution, ni de prix du carburant aujourd'hui... Et au niveau des transports, quelles marges de manoeuvre ?
DSS : Il faut moderniser les transports en commun pour qu'ils correspondent aux attentes des usagers. Cela passe, je crois, par un service minimum assuré en cas de grêve.
ORLB : Et par la promotion du ferroutage, bien évidemment ?
DSS : Euh... oui, bien... bien sûr.
ORLB : La SNCF est sur le coup, j'imagine, combien de km de voies en plus dans les années prochaines ? Combien de camions en moins dans les tunnels ?
DSS : Je... je n'ai pas les chiffres ici, mais c'est... c'est un effort qui est ... en cours.
ORLB : D'ailleurs, vous, aujourd'hui, vous êtes venu comment jusqu'à nos studios ?
DSS : En avion privé...