Et je vous avoue que je n'y ai pas cru longtemps

Je parle bien évidemment de Noël Mamère, que j'ai entendu cet après midi sur France Inter.
Il expliquait au journaliste son total accord avec les propos de Tony Blair au sujet de la Politique Agricole Commune qui, on le sait, est très favorable à la France.
Effectivement, la PAC engraisse principalement les (déjà) riches céréaliers, et pas les petits paysans avec leur lopin, ce qui n'en finit plus de fâcher Mamère (et moi).
Mais paradoxalement, Noël Mamère ne supporte pas la politique de Blair et on retrouve une nouvelle fois un clivage nouveau, au delà du clivage gauche-droite. On peut trouver la chose absurde sous tout un tas d'angles : Mamère contre la PAC avec Blair, mais contre le libéralisme "à la Blair". Mamère dénonçant Chirac, mais qui a voté Oui, tout comme lui, Blair est lui aussi contre Chirac en ce moment (mais qui ne l'est pas ?). Je ne parle même pas du couple franco-allemand, qui n'a pas prononcé le consentement mutuel d'usage et qui est un peu en froid. Les verts sont des anti-libéraux qui ont voté oui, Blair est un libéral qui aurait voté non, Chirac est plus libéral que Mamère, mais il vote oui comme lui. Bref, c'est la joyeuse panade, et personne n'y comprend rien.

Quand je dis personne, je pense surtout aux politiques eux-mêmes. La vraie explication de tout ceci, c'est que ce clivage n'existe plus ! Même plus la peine d'y penser, il faut le dépasser. Et je propose donc un clivage sur l'objectif même poursuivi par la Nation. Que cherche-t-on ? Avec quel indicateur dirige-t-on tout ça ?
De plus en plus, je crois que le vrai clivage, c'est "indicateur PIB" ou "autre indicateur" ? Et j'ai déjà choisi mon camp...

Commentaires

1. Le jeudi, 16 juin 2005, 09:20 par geminga

STOP, le vote oui ne veut pas dire le vote Chirac, ça devient lassant cette dictature, j'ai voté OUI en pensant d'abord à L'Europe point barre.

2. Le jeudi, 16 juin 2005, 11:51 par Bob

Geminga, personne ne dit le contraire - on a rale ici meme sur l'argument equivalent "voter non c'est voter Le Pen", qui est d'un egal degre de stupidite.

Relis bien l'article de Merome et tu verras que c'est precisement ca qu'il dit : qu'on ne peut plus faire d'association absolue "une idee = un parti, si vous soutenez le parti c'est que vous etes pour cetteidee, si vous ne le soutenez pas c'est que vous etes contre".

Je pense que c'est le fond de la crise politique actuelle : les hauts responsables raisonnent encore en suivant une logique de parti, en trouvant systematiquement des trucs a redire sur tout ce qui vient des voisins, juste parce que c'est les voisins et que c'est pas des gens comme nous ; c'est les O'Timmins et les O'Hara de Lucky Luke, le Grand Fosse d'Asterix.

Or j'ai l'impression que de plus en plus, les electeurs (*) raisonnent en termes d'idees : est-ce qu'une proposition est bonne ou pas ? Si elle est bonne on la garde, si elle est moyenne on en discute, si elle est nulle c'est poubelle. Du coup, comme les politiciens ont tendance a avoir a la fois des bonnes et des mauvaises idees, ca devient quasiment impossible de se reconnaitre integralement l'un ou l'autre des partis.

Et quand un parti demande aux electeurs de voter suivant une logique "parti", approuvez toutes mes idees en bloc, les bonnes comme les mauvaises, ben c'est la que les problemes arrivent : au bout d'un moment, les electeurs disent "ah ben c'est dommage : la et la vous avez des bonnes idees, mais celle-la je suis desole, elle est pourrie, je ne peux pas vous l'approuver, meme si les autres sont extra".

(*) comprendre : moi je raisonne comme ca et comme je constate la meme chose chez pas mal de gens de mon entourage, je m'autorise a generaliser ;)

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1. Le jeudi, 16 juin 2005, 09:13 par Le Monolecte

La République des autistes

Mais la campagne pour le référendum et le scrutin qui l'a suivi ont pourtant mis en évidence une profonde restructuration de l'électorat. Celui ne s'organise plus en fonction de l'ancien clivage gauche-droite, ni même, comme je l'ai pensé un temps, sur un