La constitution européenne, deuxième épisode

Les cartes se brouillent un peu plus. Je suis de plus en plus perdu.

Dernièrement, je vous livrais mon point de vue un peu embrouillé sur la constitution européenne. Quelques sondages plus tard, le Non gagne du terrain, et mon Oui, qui n'était déjà pas très éclatant, palit encore plus.

Quelle misère, je ne sais plus à quel saint me vouer ! Ce week-end, une discussion aussi familiale que politique me faisait pencher dangereusement (pourquoi dangereusement, je n'en sais rien) vers le non. Ce matin sur RTL, Chevènement, fervent partisan du Non, m'a presque convaincu de voter Oui (!).

Outre l'embarras immédiat du choix du bulletin que je glisserai dans l'urne au mois de mai prochain, je me demande d'où vient cette mini-crise politique qui empêche l'électeur moyen de se positionner clairement dans un camp ou l'autre.
Ebauchons un semblant de début d'analyse du problème, sous la forme d'une question d'apparence innocente : Est-ce que les partis politiques actuels représentent bien les clivages du moment ?
Et cela rejoint mes précédents blog sur un parti idéal ou utopique.

Dans mes rêves ou cauchemars les plus fous, je me demande souvent comment je m'y prendrais si j'avais la possibilité de créer demain un parti politique idéal. Inévitablement, tout le monde essaierait de classer mon parti d'un côté ou de l'autre. Aujourd'hui, en France, un parti ne peut être que de droite ou de gauche. J'exclus plus ou moins volontairement les partis fascistes ou anarchistes qui n'apportent rien à mon propos (déjà qu'ils n'apportent pas grand chose à la société).
Pourtant, voilà bien le problème : aujourd'hui, le clivage n'est plus un clivage gauche-droite. Et donc tout parti qui voudrait faire sauter ce clivage en proposant quelque chose de neuf, ne ferait que s'exclure lui-même du jeu politique, parce que les électeurs ne retiendront de cette "troisième voie" que ce qui est négatif. La résistance au changement.
Je vois dans vos yeux pétillants que vous avez compris où je veux en venir (flattons l'égo du lecteur à qui je n'ai pas offert un billet de qualité depuis des jours et des jours ! D'ailleurs, en ai-je jamais offert un seul de qualité ?). J'en viens donc à la conclusion suivante, un peu fataliste, mais on fait ce qu'on peut : on ne se sortira pas de cette m€rde politique de sitôt, je vous le dis comme je le pense. Il faudra bien se contenter de ça, faire avec.

Et c'est pas avec des réflexions comme ça que je vais trouver le bon bulletin à mettre dans l'urne.

Commentaires

1. Le mardi, 29 mars 2005, 22:38 par Etheriel

Les "billets" de ta part se font rares, en effet. Tu n'aurais pas choisi de privilegier ton pourcentage à GT4 à défaut de t'interesser au pourcentage du "oui" et du "non" dans les sondages ? :)

2. Le mercredi, 30 mars 2005, 08:42 par Marzi

... pourtant, je ne peux m'empecher, contre vent et marée, de penser que nos hommes politiques ont malgré tout de bonne intention. Ben oui, leur but étant avant tout de se faire réélire, ca serait tout benef poru eux d'etre un "bon homme politique". Mais il n'y arrive pas. Donc, le travail doit etre sacrément difficile... et la personnalité des francais n'y est sans doute pas étrangere.

3. Le mercredi, 30 mars 2005, 09:22 par Steh

Cherchent ils vraiment a etre de 'bons hommes politiques' pour se faire reelire ou juste avoir l'apparence d'un 'bon homme politique' ?

Mais quand bien meme il existerait un 'bon homme politique', les francais arriveraient a ne pas l'elire que ca ne m'etonnerait pas.

Et pour clore mon commentaire .... je ne sais pas quoi voter non plus. [note a moi-meme, existe t'il un bulletin 'peut-etre' ou 'reessayerai ma chance au prochain tour' ?]

4. Le mercredi, 30 mars 2005, 16:01 par Bob

Mon bureau de vote est dans ma rue, a 200 metres en contrebas de mon immeuble, tout juste sur le trajet pour aller chercher les pains au chocolat pour le petit dejeuner du dimanche matin. Pourtant, plus ca va et plus j'ai du mal a me motiver pour me deplacer les jours d'isoloir.

Je crois que le fond du probleme est que, d'espoirs decus en trahisons pures et simples, les politiciens ont fini par me rendre mefiant. Je ne peux plus en ecouter un parler en prendre ce qu'il (ou elle) me dit pour argent comptant, je cherche immediatement a deceler un sens cache, un mensonge par omission, une subtile reformulation de la realite destinee a faire passer une pilule un peu grosse, ou toute autre forme de double pensee orwellienne.

Il y a aussi qu'apres avoir vu se succeder quelques gouvernements des deux bords et mis mon bulletin dans l'urne lors d'une petite quantite de scrutins (depuis 1994, pour situer), je ne suis pas convaincu que l'un des deux camps ait obtenu, dans l'ensemble, des resultats meilleurs que ceux du camp d'en face, ni que la situation actuelle soit fondamentalement meilleure qu'il y a 15 ans. Bien sur il y a eu des avancees, mais aussi des regressions (quel que soit le gouvernement, parfois avec des bonnes ou des mauvaises surprises) et globalement les revendications des plus mal lotis me semblent etre restees a peu pres les memes.

Par ricochet : bien que n'ayant manque aucun scrutin depuis ma premiere carte d'electeur, bien qu'ayant vote a peu pres toujours pour les memes, un coup gagne, un coup perdu, je ne suis pas convaincu que ca ait change grand-chose ou que les chsoes seraient tres differentes aujourd'hui si les resultats des scrutins avaient ete en faveur de l'autre camp.

Au bout du compte, a chaque nouveau scrutin, je vote de plus en plus "contre" plutot que "pour", par defaut plutot que par conviction.

Reste que je continue a voter parce que mon grand-pere (qui etait plein de sagesse) m'a dit une fois quelque chose comme "tu as tout a fait le droit de ne pas voter, mais dans ce cas si le resultat ne te plait pas tu fermes ta gueule". Quelque part, je refuse de me laisser desinteresser au point de plus aller aux urnes...

5. Le mercredi, 30 mars 2005, 22:23 par nale

en tout cas, en Belgique où le vote est obligatoire, on connait pas les référendum
le gouvernement se charge de ratifier çà sans nos avis, et je dois dire que perso, çà m'arrange.
on les a élu, alors, qu'ils restent fidèle a leurs idées et qu'ils prennent les décision, car devoir tout le temps aller voter quand ils savent pas, c'est le rôle des parlementaires et députés çà

6. Le mercredi, 20 avril 2005, 23:36 par Yann Germain

Pour t'aider à y voir plus clair je te propose de regarder quelques analyses qui expliquent les raisons de voter "non" à cette Constitution Européenne.
Je les ai mises sur la page de liens de mon site personnel : membres.lycos.fr/yanngerm...

N'hésite pas à envoyer ces analyses à tes amis pour les convaincre de voter "non" !

7. Le vendredi, 29 avril 2005, 15:41 par Adam Chaabane

Ton billet ne surprend pas : plus les gens lisent le texte de la "constitution", plus ils trouvent qu'on se moque d'eux et plus ils ont tendance à voter non.

Parallèlement, plus les gens tendent à voter non, plus on essaie de nous faire peur en nous disant que ça serait une catastrophe pour l'Europe si le non l'emportait.

En gros, on nous met le couteau sous la gorge (la bourse ou la vie) : tu votes ce texte comme on te le dit, ou bien tu seras un mauvais européen. Et de faire jouer la culpabilité à fond.

Heureusement, il y a des nationalistes à la Chevèment ou à la de Villiers qui permettent au oui d'avoir des épouvantails plus efficaces.

Dans le même temps, le retour de Jospin (retenez-moi où je reviens à la politique) arrive à point nommé pour les partisans du non.

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