Gran Turismo 4

C'était donc mercredi dernier, le 9 mars.
Ça faisait déjà quelques mois que je suivais les multiples reports de la sortie de ce jeu, puis finalement sa sortie au Japon, les tests des joueurs cinglés qui l'ont acheté en import pour l'avoir avant tout le monde...
Gran Turismo est un simulateur de conduite automobile réaliste (Real Driving Simulator) qui est né sur Playstation en 1998, je crois. Photo réaliste (pour la première fois, on voyait des reflets sur les véhicules), mais aussi très pointu au niveau mécanique et comportement des véhicules, il est devenu rapidement une référence, qui s'est confirmée avec la sortie de Gran Turismo 2 et ses nombreux véhicules, dont des voitures françaises, là encore pour la première fois à ma connaissance.
Avec la PS2, nous avons eu droit à une nouvelle version encore plus époustouflante, mais un peu limitée en variété. Défaut corrigé avec ce nouvel opus, comme on dit dans les magazines de jeux videos quand on en a marre de répéter "Gran Turismo".

Gran Turismo IV, c'est donc plus de 700 véhicules, plus de 50 circuits, des tas de modes de jeux, une durée de vie monstrueuse avec des défis aussi inutiles que grandioses (des courses de 24h !)...
Je l'ai donc acheté les yeux fermés, comme des millions d'autres joueurs, et je n'ai pas été déçu.

Récit de la première soirée :

Premier contact avec une course arcade, pour se chauffer. Je prends l'inévitable 205 Turbo 16 sur le grand canyon. Wow, ça pousse ! Circuit fabuleusement beau. Le son est meilleur aussi. Le mode rallye a été revu, c'est mieux, sans conteste.

J'attaque le mode Gran Turismo. 10.000 Crédits, pas de permis. L'écran est truffé d'icones "Circuits du monde", "Labo photo", "Missions", "Permis", "Occasions des années 80", et bien sur tous les pays des constructeurs de voiture présents dans le jeu.

Je commence par le premier permis. Les épreuves sont assez faciles. Démarrage-arrêt sur 100m, quelques virages simples... Arrivé à l'épreuve 8, je me dis : ca doit etre la dernière (me souvenant des autres GT). Et bien non, ca continue. Ah ? Ils sont allé jusqu'à 10 ? J'arrive à la 10, ça continue, toujours pas de permis. 12 ? Non plus. 16 ! Il y a 16 épreuves pour chaque permis. Nouveauté : suivre un pace-car sur un circuit nouveau pour le découvrir. Pas le droit de toucher le pace car, et un temps à respecter...

Ouf, premier permis. Je gagne une Lupo blanche, moche. Mais bon faut bien commencer.

Voyons une premiere course, la fameuse "Sunday Cup", avec cette Lupo, sur Autumn Ring mini (un circuit des anciens GT qui revient). Je me fais pulvériser par les autres en deux tours.
Y a une nouvelle vue pendant le jeu, la vue capot. En fait la caméra est sur le toit de la voiture. Au début j'ai pris cette vue, mais finalement, trop haute, je suis revenue à la vue "pare choc".
Les replays sont toujours aussi fabuleux.

Faisons le tour des nouveautés. Le mode photo :possibilité de prendre ses caisses en photo, et de transférer sur une clé USB. Inutile mais indispensable !

Je fais le tour des constructeurs français. La 307 est là, la 205 T16 en trois versions, la R5 Turbo, la 2cv, l'Alpine A310 qui me faisait rêver quand j'étais petit, pensant que A310 voulait dire "à 310 km/h".

Je me dis, il faut que j'aille me coucher, mais je ne résiste pas au plaisir de faire une course sur un circuit que je connais par coeur de GT3. Le premier que je trouve est SS Route 5. Pas le meilleur, mais bon, dans l'urgence. Pff, je reconnais pas du tout le circuit. Les immeubles sont énormes, hyper détaillés. Les décors sont monstrueux... Je me fais une nouvelle fois ramasser avec ma Lupo.
Au dernier tour, je me dis : "Ah oui, les stands !", une nouveauté que je n'ai pas testé. Je recommence donc une course sur ce meme SSRoute 5, je démarre en marche arrière pour aller direct au stand (faut que je me couche !). J'entre dans les stands, et je regarde. Argh! Ils l'ont fait ! Les mécaniciens s'affairent autour de la bagnole, c'est indescriptible de réalisme. On s'y croirait !

Je refais vite fait le tour des menus et tombe sur "Circuits du monde". Et tout au bout, le fameux circuit du Nurburgring, et ses 20 km ! Je me dis que je ne peux pas me coucher avant d'essayer ça.
Je me lance dans une "coupe familiale" ou quelque chose comme ça.
Re-argh ! Ce circuit est... fantastique ! Piste étroite. Arbres verdoyants de chaque coté de la piste. Profondeur de champ énorme. Revêtement très diversifié. Impression de vitesse hallucinante. Et j'ai même gagné la course avec ma Lupo ! 20 minutes pour faire les deux tours !

Bref, je ne regrette pas mes 62.90 euros. C'est une expérience videoludique impressionnante... Mais je suis pas couché

Maintenant avec quelques jours de recul. J'ai débloqué 100.000 crédits avec ma sauvegarde de GT3, ce qui m'a permis d'être à l'abri du besoin pour un moment. Les courses s'enchainent assez rapidement, plus ou moins intéressantes.
Les circuits présents dans GT3 semblent moins beaux que les nouveaux. Certes ils ont été retravaillés, mais on les sent moins diversifiés que les nouveaux.
Le comportement des voitures est bien plus capricieux et c'est très intéressant. Le jeu des suspensions notamment est très présent, presque trop visuellement (sensation de ballotement et d'écrasement au freinage un peu exagérée).
Je suis à 5% du jeu, bien loin de la fin puisque les premiers % s'obtiennent rapidement sur des courses à deux ou cinq tours. Plus tard, ça sera 10, 20 tours, voire plusieurs heures pour grapiller 0.2% !

L'Intelligence artificielle est réputée pour être le point noir du jeu. C'est un fait que les concurrents n'ont pas inventé l'eau chaude. Rivés sur leur rail, ils n'en démordent pas, même si vous êtes sur la trajectoire. Une nouveauté toutefois : ils font des erreurs. Il n'est pas rare de doubler un concurrent embourbé dans l'herbe ou le sable. Cela n'arrivait jamais dans les précédents épisodes.

Pour avoir jouer énormément contre l'IA ou contre des joueurs humains, il apparait clair que trouver des concurrents sérieux pour faire une course intéressante est loin d'être facile. Lorsque tous les concurrents sont d'un même niveau, c'est bien souvent une maladresse ou un bug idiot qui va les départager. Quand, au contraire, les niveaux sont trop inégaux, ça devient rapidement ennuyeux de toujours gagner ou toujours perdre. Finalement, le choix de GT est de donner à l'IA un avantage quand elle est derrière et une pénalité quand elle est devant. Bref, le jeu cherche à reproduire tant bien que mal des situations de compétitions serrées. Mais comme la gestion des dégats n'existe pas dans le jeu, on se retrouve à faire du stock car avec des voitures toutes regroupées dans un mouchoir de poche. Le compromis n'est certes pas parfait, mais il permet à n'importe qui de prendre du plaisir sur certaines courses.

GT4 reste la référence des jeux de bagnoles. La série complète fait partie de ces quelques "oeuvres" qui vous font ressentir des émotions toutes particulières et très vives. Je ne compte plus les heures que j'ai passées sur ces jeux, et ce que cela m'a apporté de moments ludiques. Vivement GT5.