Et si l'épidémie de coronavirus vaccinait la société contre le syndrome turbolibéraliste ?

Je suis sûr que vous aussi, vous vous étiez habitués à ne plus voir de savon et/ou d'essuie main et/ou de papier dans les toilettes des trains, des écoles, des lieux publics. Petit à petit, à force de rogner les budgets ici et là, d'externaliser le personnel inutile qui s'occupait des basses besognes, on a intégré l'idée que les toilettes publiques, c'est crado et on n'y peut pas grand chose.

Aujourd'hui, des tas de profs se trouvent obligés de faire la leçon d'hygiène aux élèves alors que leur établissement n'est manifestement pas tenu selon les règles élémentaires d'icelle. En 2020, dans un pays développé, nous sommes obligés de réapprendre aux gens comment se laver les mains. Et on n'a pas encore atteint le stade 3 de l'épidémie, ça promet. Les hôpitaux qui n'avaient déjà pas besoin de ça vont se retrouver noyés sous le mucus des mourants qui débordent dans les couloirs.

Les délocalisateurs forcenés qui d'ordinaire sont si prompts à dénoncer l'assistanat des nuisibles qui demandes des subsides à l'État, ont posé un genou à terre et quémandent à leur tour des aides conséquentes. Vous savez ces gens qui justifient leur fortune par les risques insensés qu'ils prennent pour entreprendre à l'autre bout du monde, et qui ne comprennent pas qu'on s'en offusque. Ces gens, donc, quand la bise arrive et que leurs profits s'enrhument en Chine, ils demandent piteusement de l'aide comme les gueux.

Et les touristes qui profitent des moindres vacancettes pour aller salir les plages et les hôtels à l'autre bout du monde, qui se shootent au kérosène au mépris du changement climatique. Ils sont les premiers à importer les nouveaux virus en guise de souvenir. Ce ne serait que justice s'ils gardaient leurs microbes pour eux.

Espérons que ces quelques faits et ceux à venir auront au moins le bon goût de vacciner une bonne partie de la population contre les dérives capitalistes qui nous font accélérer dans des murs toujours plus hauts et plus nombreux. Après le climat, la pollution, les inégalités, voici la crise sanitaire majeure qui manquait au tableau.

Et un prompt rétablissement à tous.

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