Les élections nous divisent

Les scrutins se suivent et malheureusement se ressemblent. Les citoyens ne peuvent que constater et déplorer une fois de plus que la campagne électorale n'est pas à la hauteur des enjeux. Les urgences sociales, énergétiques et climatiques s'effacent devant des histoires de costumes, d'appareils politiques, de faits divers...
Si la plupart ou au moins une majorité des électeurs pourraient s'entendre sur l'essentiel (plus de démocratie, une meilleure répartition des richesses, la prise en compte des contraintes physiques de la planète), nous sommes encouragés à nous diviser, à choisir un camp, à nous opposer.

Autour de moi, sur les réseaux sociaux, qu'est-ce que j'observe parmi les gens proches de ma sensibilité politique ?
- Des gens qui vont s'abstenir pour démontrer que le système est indémerdable, qu'il ne faut plus le légitimer en offrant sa voix au premier imbécile venu qui fait semblant d'être providentiel.
- Des gens qui vont voter blanc parce que c'est la seule façon de montrer son désaccord sans montrer un désintérêt.
- Des gens qui vont voter Mélenchon parce qu'il propose une assemblée constituante, une sixième république, avec même une part de tirage au sort depuis le temps qu'on en parle.
- Des gens qui vont voter Asselineau parce que lui seul propose de sortir de l'Union Européenne qui, à elle seule, est antidémocratique et nous empêchera de mener à bien toute réforme progressiste contenue dans les autres programmes.
- Des gens qui vont voter Hamon parce qu'enfin quelqu'un parle du revenu universel, et parce que le PS reste un parti de gouvernement responsable qui a plus de chance de se faire entendre au niveau international.
- Des gens qui vont voter Macron pour éviter à tout prix un deuxième tour Fillon/Lepen qui serait catastrophique.
- Des gens qui vont voter Lepen dans l'espoir de foutre en l'air tout ce bazar et advienne que pourra.

Je parviens à comprendre tous ces cheminements de pensée. Ils sont tous légitimes et presque tous défendables. Selon ce qu'on a retenu des éléments de langages, notre propre sensibilité, notre intuition stratégique, on va se persuader que notre choix est le plus intelligent. Et en face d'un contradicteur qui aura fait un choix différent, on va être tenté d'argumenter pour défendre son point de vue. Ce moment précis où l'on discute entre nous est éminemment politique et utile. Mais sa traduction dans les urnes au moment de choisir un candidat parmi des gens que nous n'avons pas choisis n'a plus aucun sens politique, plus aucun intérêt.
Au lieu de nous rassembler et nous permettre de chercher un consensus, les élections nous divisent et nous éloignent les uns des autres. Sur les forums et les réseaux sociaux, les internautes avec qui on partageait des analyses deviennent militants, vont parfois jusqu'à changer leur pseudo ou leur avatar pour affirmer leur allégeance envers le candidat de leur choix. Ils ne relaient plus que la propagande de leur camp.

Plus que jamais pendant les campagnes électorales, nous devons combattre les élections. Il faut que chaque militant réalise à quel point il s'infantilise politiquement en soutenant mordicus l'un ou l'autre candidat. Enfin, il faut que le grand public encore ignorant de ce qu'est la vraie démocratie prenne conscience. Et pour cela, je vous rappelle qu'un financement participatif est en cours :

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