Élu produit politique de l'année 2017

Votez en quatre fois sans frais. Photos non contractuelles.

C'est cette infographie humoristique qui a circulé sur les réseaux sociaux qui m'a fait réaliser la chose :



J'avais été victime, comme nous tous (sur ce sujet ou d'autres), d'un profilage de l'aile gauche du PS, jouant la carte du "revenu de base" pour voler des clients des électeurs à La France insoumise qui, elle, mettait en avant les options "constituante" et "sortie du nucléaire" de son produit politique "Mélenchon deux point zéro".

Ce dernier occupe les réseaux sociaux à la manière d'un Cyprien ou d'un Norman, publiant vidéo sur vidéo avec des titres en gros caractères sur l'aperçu, hashtagant à mort, c'est à la fois très réussi et très surfait. Sa dernière "revue de la semaine" (c'est très à la mode sur Youtube de découper artificiellement sa production vidéo en plusieurs séries dont on numérote les épisodes) aborde des sujets aussi divers que le jeu vidéo, la BD et le scénario Négawatt, autant de sujets qui parlent directement au cœur de cible dont je fais vraisemblablement partie :

Mais, comme la jolie fille qui s'extasie sur la belle voiture qui passe dans la pub ou le liégeois dont la crème chantilly dépasse du couvercle... On n'y croit plus. C'est du marketing, pur et simple. Mélenchon a bien bossé les sujets, mais sa spontanéité s'émousse au rythme de la fatigue accumulée de la campagne. Il écume les régions de meeting en salons, mais prend le temps de nous conseiller de lire telle BD qui vient de sortir ? À d'autres. Il l'a même pas lue. Ce qu'on pourrait lui pardonner dans le contexte d'une présidentielle, mais est-il est aussi peu sincère quand il parle du scénario négawatt et de sortie du nucléaire ?

À force de se les faire marteler, on retient le nom des marques, la petite musique qui va avec, les hashtags associés. Chaque électeur est sensible à tel ou tel thème savamment étudié par les écuries présidentielles dont les positionnements marketing sont volontairement clivants. Il ne s'agirait pas de faire croire que l'on puisse partager quelque chose avec l'ennemi. Nous sommes donc priés de choisir entre "constituante" et "revenu de base", comme on doit arbitrer entre "régulateur de vitesse" et "sièges chauffants" quand on choisit une voiture.

Charline Vanhoenacker et Guillaume Meurice sur France Inter ont parfaitement compris que la communication politique prenait une importance particulière lors de cette campagne, ils poussent le raisonnement jusqu'à l'absurde et malgré l'exagération, on se dit que c'est exactement ça...

Bien qu'extrêmement vigilant face aux manipulations médiatiques et commerciales, et dénonçant le cirque électoral depuis plusieurs années au point de ne plus attendre que le tirage au sort d'une constituante, j'ai pu être étourdi par les sirènes des communicants, car l'humain, comme le lapin, s'attrape par les oreilles. Faites gaffe à ces bonimenteurs qui sévissent toujours. Éteignez vos télés et vos radios et parlons plutôt entre nous.

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