Quelque conseils culturels après deux semaines de vacances

Je tenais à vous faire profiter de mes dernières lectures et de mes dernières parties, si vous cherchez des idées de truc à lire, à voir ou à jouer.


La lune est blanche de François et Emmanuel Lepage est le deuxième et a priori dernier tome d'une série de BD de voyages en Antarctique. J'avais déjà bien apprécié le premier tome "Voyages aux îles de la Désolation", dont je m'étais servi de quelques détails pour construire un de mes personnages de mon dernier roman. Pourtant, je ne nourris aucune passion particulière pour l'Antarctique et les explorateurs aventuriers qui ont défriché ce continent inaccessible, au contraire des auteurs qui semblaient rêver de ce voyage depuis petits. Mais le point de vue simple et le dessin talentueux d'Emmanuel Lepage (moins de son frère photographe dont les clichés ne m'ont pas transporté) accroche l’œil. Je regrette toutefois le côté un peu capricieux des deux artistes qui les rend un peu moins attachants dans ce tome. Ils "volent" la place à des scientifiques qui avaient bien plus de légitimité à faire partie du voyage, au prétexte que c'est le rêve de toute leur enfance... Cela reste un excellent moyen de parfaire sa culture générale sur l'Antarctique, ses mystères et sa singularité.


L'arabe du futur est une série de BD autobiographique de Riad Sattouf dont deux tomes sont sortis, un troisième est à venir. On y découvre l'enfance de l'auteur (fils d'une Bretonne et d'un Syrien) entre la Bretagne, la Libye et la Syrie. Une bonne occasion de faire connaissance avec la Libye sous Khadafi et la Syrie sous El-Assad (père), et de (commencer à) comprendre une Histoire encore en cours aujourd'hui dans ces pays. La naïveté de l'enfant à moitié occidental découvrant le Moyen Orient est touchante et très éclairante sur les différences de culture qui déchirent le monde à toutes les époques. Fasciné par ces deux bouquins, j'ai lu dans la foulée "Retour au collège" du même auteur, qui raconte son expérience de retour à l'âge adulte dans un collège huppé de Paris. C'est tout aussi intéressant, même si moins dépaysant. Je recommande aussi.


"Un avion sans elle" est un roman excellent de Michel Bussi, dont l'intrigue se déroule à deux pas de chez moi. Par un soir de tempête de neige, un avion s'écrase sur le Mont Terrible. Aucun rescapé... sauf ? Un nourrisson, une petite fille miraculeusement retrouvée dans la neige à quelques mètres du brasier. Deux bébés étaient à bord, personne n'est en mesure d'identifier formellement le bébé dont les parents ont péri dans l'accident. Un détective privé prend l'affaire en main. Beaucoup de suspense et une intrigue très bien menée. Moi qui suis particulièrement critique des auteurs qui mènent le lecteur en bateau et accumulent les incohérences ou les facilités scénaristiques, je dois reconnaître que rien ne m'a fait tiquer cette fois. On frôle la perfection. Style simple, personnages attachants, un peu d'humour. Vraiment un truc à lire.


"Time Stories" un jeu de Manuel Rozoy. Il y a des jeux comme ça qui sortent des sentiers battus. L'idée générale de Time Stories est de concilier le jeu de rôle et le jeu de plateau. Des tentatives avaient déjà été faites en ce sens, mais là, on atteint des niveaux jamais vus auparavant. Le voyage dans le temps est maintenant une réalité commune. Tellement accessible que n'importe qui ou presque peut se permettre une virée dans le passé ou le futur, avec le risque de commettre l'irréparable paradoxe temporel, une rupture du continuum espace-temps. Pour éviter le pire, une agence a été créée pour faire la police dans le temps et régler avant qu'il ne soit trop tard les failles temporelles qui semblent être en train de se créer à différentes époques. Première mission (et seule livrée dans la boite de base) : 1921, dans un asile de fou, une société secrète semble sur le point de tout casser le déroulement normal du temps, il faut agir. Quatre agents sont envoyés sur place et prennent possession de "réceptacles" (des personnages de l'époque contrôlés par les joueurs) dans le but de régler le problème, sans savoir exactement la nature du problème.
Outre cette introduction qui ouvre la voie à de multiples extensions dans différentes époques tout en restant dans le thème général (première grosse idée), le jeu propose une expérience visuelle incroyable, avec des illustrations de qualité, mais surtout, une visualisation des lieux visités par un astucieux système de set de cartes à juxtaposer (deuxième grosse idée) et un plan évolutif permettant de situer l'équipe dans un plan d'ensemble plus large (troisième grosse idée). Le mécanisme principal est bien sûr la course contre le temps. Disposant d'un certain nombre d'UT (unités de temps), l'équipe devra sans doute revenir plusieurs fois pour finir son travail, mais chaque renvoi dans le temps est coûteux pour l'agence, il ne faut pas en abuser.
La partie purement "jeu de rôle" est beaucoup moins novatrice : des combats avec des dés en fonction des compétences des réceptacles choisis et des choix à faire essentiellement sur les lieux à visiter et l'ordre dans lequel les visiter. Mais surtout, le gros défaut de la boite de base, c'est le scénario au niveau du plus mauvais "Point'n'clik" ou "Escape game". On visite les salles, on découvre des trucs et on résout des énigmes. Même si l'ambiance graphique nous aide à nous projeter, il reste qu'à la fin, on se demande bien pourquoi toute cette histoire. Il manque un peu de background, de l'épaisseur. L'autre défaut du jeu est sa non-rejouabilité. Il ne faut pas acheter ce jeu, il faut l'emprunter. Faites le acheter par votre ludothèque ou votre association de jeu.


"The man from UNCLE" ou "Agents très spéciaux - code UNCLE" est un film d'espionnage tiré d'une série des années 60. Un très bon film d'espionnage avec beaucoup d'humour, presque parodique, et des personnages très attachants (c'est mon élément de critique le plus important, pour les films, les séries, les romans...). L'actrice principale dont j'avais déjà apprécié le physique dans "Ex Machina" est encore plus jolie sans les circuits imprimés à la place des organes ! Bref, une bonne surprise étant donné que je ne m'attendais à rien en lançant le film.

Voilà pour vous. Faites en bon usage ! Et partagez vos découvertes en commentaires aussi...

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