Chroniques présidentielles : stop ou encore

Réflexions sur les enjeux de cette présidentielle et le "tous sauf Sarko".

Je lisais tout à l'heure sur un forum "Quand quelque chose ne va pas, c'est à cause de Sarko, et quand ça va bien, c'est à cause de la crise".
Hors du contexte (et même dans le contexte) ça veut pas dire grand chose, mais j'imagine que le forumer voulait insinuer que le TSS (Tout sauf Sarko) a ses limites, et bizarrement, je suis de son avis.

Sarkozy ne doit pas nous faire oublier que c'est tout un système qui est à revoir. La grosse erreur de son quinquennat, c'est d'avoir personnifié à ce point le libéralisme, au point de le confondre avec sa propre personne. En stigmatisant les minorités, et surtout les plus pauvres, en favorisant les classes sociales élevées, et en sapant les services publics de façon décomplexée, on a l'impression fausse qu'en changeant de bonhomme on changera de logique.
C'est malheureusement faux. Lisez les programmes de Hollande et Bayrou, vous ne verrez aucun changement de fond, aucune remise en cause du modèle de croissance, rien sur les inégalités, pas d'écologie ou si peu, motus sur la création monétaire (Bayrou dit même que les banques n'ont aucune responsabilité dans la crise), pas de revenu de vie, pas de constituante, pas de perspectives sur rien, en somme : des ajustement mineurs, des saupoudrages ici ou là, plutôt ici que là, à droite, plutôt là qu'ici à gauche.

Que les choses soient bien claires : si vous votez Hollande, Bayrou ou Sarkozy, vous êtes bien conscients de ne vouloir apporter aucun changement de fond à cette société-là ?

Les autres candidats, avec leurs défauts, apportent un peu de nouveauté, du moins peut-on l'espérer. Leur discours tranche, il est d'ailleurs sévèrement taclé par les médias, peu complaisants à leur égard alors qu'ils sont si consensuels avec les trois cités plus haut (avec un bémol sur Bayrou peut-être).

Cette élection se résume donc à ce match là : stop ou encore ? Le seul vote utile, c'est celui qui vous permet d'exprimer votre opinion sur cette question.

J'avoue avoir encore de la peine à comprendre comment on peut croire que ce modèle peut durer, tant il se heurte à la réalité sociale, écologique et physique des choses. Sans pétrole, sans eau potable et sans plus aucun confort prendrons-nous peut-être collectivement de meilleures décisions ?

Commentaires

1. Le jeudi, 29 mars 2012, 19:53 par toto

coucou

(j'blablate)
alors sark est un gros (bon j'vais dire taré, j'peux?)) boulet, va pour boulet.

en tant que personne ouaip quand meme si, il represente le systeme dans ce qu'il a de plus clairement insupportable, décomplexé dans le cynisme.

donc on peut quand meme dire que quand on peut pas blairer Sark c'est l'ensemble de tout ceux qui sont semblables, qu'on rejete. Et donc logiquement quand meme, ca emballe aussi, moins, mais quand meme carrement, les autres gros candidats.

Après, ces elections sont pitoyables (j'suis que par le net mais ohfan c'est chiant)

(j'pense pas que quelqu'un puisse encore croire changer quoi que ce soit en votant. quoi, pas sérieusement.)

(rien de rien, les elections du séprident de la france, c'est pas des bons moments, bas niveau le pays)

et sinon, ouais, ils parlent de rien d'important.

et cool le passage "
vous ne verrez aucun changement de fond, aucune remise en cause du modèle de croissance, rien sur les inégalités, pas d'écologie ou si peu, motus sur la création monétaire ..., pas de revenu de vie, pas de constituante, pas de perspectives sur rien, en somme
"

Donc, ben non, les elections, élire notre maitre, non, ca va pas le faire pour moi.




:)

2. Le jeudi, 29 mars 2012, 21:12 par toto

(j'rajoute une couche
:
plutot que "tout sauf sarko", "tout sauf eux", nan?
)
(ca s'tente)
bye ;)

3. Le vendredi, 30 mars 2012, 03:26 par Thierry

Mouais, j'ai l'impression qu'on est pas encore suffisamment dans la merde pour qu'on puisse envisager une alternative au système actuel, ou ne serait-ce que préparer le terrain. Il fut un temps ou j'étais le premier à taper sur les politiques, mais maintenant que j'ai nettement plus de recul et comprends un peu mieux ce système, je me rends compte que là où ça coince le plus, c'est quand même au niveau social.

Parce que bon, on élit bien des politiques dans une démocratie aussi imparfaite soit-elle, pas des dictateurs. Quand on voit quelles solutions il faudra appliquer ne serait-ce que pour se débarasser progressivement des énergies fossiles (aux moins 50 ans de boulot, donc le plus tôt on s'y mets, moins on en subira les crises à répétition plus tard): société plus simple, moins de déplacement, moins de départ en vacances, moins hyper-marché (car importe trop de merde à pas cher, donc fait très loin ailleurs car trop de régulations ici), davantage de marché locaux vendant des produits locaux, etc ... Note pour ceux qui ont du mal avec le contexte: je ne dis pas que les régulations c'est le mal, je dis juste qu'à l'heure actulle, régulations = exporte la misère ailleurs.

Je pense sincèrement que la population dans son ensemble n'est pas prête pour ça. Il y aura une levée de bouclier de la majorité des citoyens: toutes crises économiques à venir sera toujours perçues comme une anomalie passagère, et non comme un phénomène naturel qui corrige les excès d'un système qui a atteint ses limites. Bordel de m...e, je peux même te prédir comment vont se passer les 15 prochaines années: on va rien changer, on est pas encore mûr, on va s'accrocher à cette foutue croissance comme une verrue à la peau. Quand la crise aura fait diminuer un peu la demande en énergie, les prix vont légèrement diminuer. Comme des cons, on va penser que c'est la reprise, repartir comme en 40, et s'empiffrer d'énergie fossile (moi le premier hélas), faire monter les prix (à un niveau supérieur à la crise précédente bien-sûr), jusqu'à un point où ça ne va plus être tenable, et rebelotte: nouvelle crise économique, et c'est reparti pour un tour. Combien de haut et bas avant qu'on arrête ce manège de montagne russe ? J'ai bien peur qu'il en faille un sacré paquet...

Je ne sais pas trop dans quel milieu tu évolues, mais dans mon entourrage, c'est le néant absolu en matière de prise de conscience. Ça a un bon coté: je voyais tellement d'incrédulité autour de moi, que ça m'a poussé à me documenter pour être sûr que je n'avais pas abusé de certaines substances hallucinogènes.

Quand on ne comprends pas les probèmes, on en acceptera encore moins les solutions. Les politiques n'ont pas à faire un travail de pédagogie, ce n'est pas leur boulot, surtout sur un problème de fond comme celui-là. Il devrait y avoir la presse (on ne va pas dire télé, les mauvaises nouvelles ne sont pas trop vendeurs de "cerveaux disponibles"), mais elles semblent avoir vendu leur âme aux théories consensuelles, toute chose faisant le moins de vague possible aux alentours immédiats. On se mords la queue: la presse ne s'engage pas par peur de passer pour des bobos/écolos/fouteurs de merde, pour faire mousser l'audimat, le public n'étant informé que très partiellement, à du mal à cibler les problèmes et ne comprendra donc pas quelle seront les solutions les plus efficaces, et les politiciens ne s'engageront donc pas non plus.

Reste plus qu'à attendre que le système s'arrange de lui-même (pas dans la joie et la bonne humeur hélas).

Argh, encore un pavé. TL;DR: je reste persuadé que la société dans son ensemble avec le manque d'information rigoureuse, et les élucubrations de soit-disant auto-proclamé experts (C.Allègre, ...), embrouille l'opinion de la plupart des gens, qui se rabattent alors sur le statu-quo. Statu-quo que sont malheureusement obligé de suivre les politiques.

Sinon, un peu sans rapport avec ces élections, mais je ne sais pas si tu as vu passer ce documentaire: il résume (en 35 minutes environ) pourquoi ces châteaux de cartes, appelés "sociétés modernes", sont condamnées à s'écrouler si on s'entête avec les régimes actuels. Tout y passe: création monétaire avec argent-dette, qui impose une croissance économique, qui impose une croissance énergétique/pression sur l'environnement, ce qui ne fait pas bon ménage dans un monde fini:

http://www.youtube.com/watch?v=VOMW...

4. Le vendredi, 30 mars 2012, 15:20 par Madior

Si le libéralisme fait autant de dégâts en France où vous avez quand même un système de protection sociale assez performant, imaginez ce que doit être dans un pays pauvre comme le Sénégal..."Le tout sauf Wade " nous a conduits à mettre à la tête de l'Etat un type qui a les mêmes convictions libérales et qui s'aligne systématiquement sur les intérêts français...Dieu, qu'est-ce qu'on aimerait avoir quelqu'un comme Mélenchon... ! Mais le hic c'est que je ne sais absolument rien de sa politique africaine ni même s'il en a une....

5. Le samedi, 31 mars 2012, 07:48 par toto

@thierry :
d'accord pour l'ensemble.

juste un "détail", si, y'en a des paquets qui sont suffisamment dans la merde pour comprendre, meme en france ca s'immole.

(en fait, j'crois bien que ceux qui comprennent pas encore sont ceux qui justement sont pas "assez" dans la merde) (les autres, j'crois que quand meme, ils pigent, d'ou le dégout profond)

(le systeme s'arrangera pas de lui meme, non)(faut l'aider)

(et oui, le problème est social, mais si, c'est un boulot de politiques ca)

6. Le samedi, 31 mars 2012, 20:30 par Changaco

"Les autres candidats, avec leurs défauts, apportent un peu de nouveauté, du moins peut-on l'espérer."

Un peu est-il suffisant ? Quel intérêt de voter pour un candidat qui ne représente qu'un peu de changement ?

Quand on réfute un système on évite d'y participer, donc en l'absence d'un candidat réellement démocrate la meilleure chose à faire n'est-elle pas de voter blanc ?

http://opelections.info/

7. Le dimanche, 1 avril 2012, 10:35 par Merome

@Changaco : réponse prévue dans un futur billet. Je ne suis pas de cet avis.

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