Une pièce de Stephen Belbert avec Thierry Lhermitte.

Hier soir, nouvelle sortie culturelle et nouvelle déception. Je dois vraiment devenir malgré moi un vieux con grincheux et blasé. Pour deux raisons au moins : la tentation d'écrire un article critique sur le blog, c'est toujours plus facile ("la critique est aisée mais l'art difficile", hein Marzi ?), et justement, à mon niveau ras des pâquerettes mais néanmoins existant, il se trouve que je produis des choses, et parmi elles, des pièces de théâtre. J'ai la prétention de croire que je peux faire mieux que certains trucs que je vois.



Dans cette pièce, nous voyons évoluer trois personnages. Le rôle principal, tenu par Thierry Lhermitte, est celui d'un danseur sexagénaire dont la carrière est derrière lui. Il reçoit dans sa garçonnière un couple de jeunes gens venus l'interviewer dans le but d'alimenter une thèse sur le milieu de la danse.
L'auteur de la pièce est américain, et il faut saluer la traduction très élégante qui en a été faite, c'est grosso modo le seul point positif que je trouverai à la pièce avec le jeu des acteurs : certaines phrases sont assez joliment tournés et dans l'ensemble très bien soutenues par les acteurs.

En revanche, que ce soit au niveau du scénario ou des personnages, c'est extrêmement décevant. Quand le danseur précieux et distingué se met à jurer et à proposer un cunnilingus à la fille, il y a comme une incohérence, et une vulgarité totalement déplacée en plus d'être inutile. Par ailleurs, l'histoire est excessivement simple jusqu'au coup de théâtre final qui n'est même pas totalement assumé et qui nous laisse sur notre faim.

La pièce n'est pas comique ou trop peu, c'est un mélange de comédie-dramatique, tantôt verbeux, tantôt vulgaire. On dirait que le sexe, omniprésent dans la pièce, a été instrumentalisé pour choquer ou pour faire rire.

Mais surtout, ce qui me dépasse, c'est comment on en arrive à monter une pièce comme celle-là. Qui a pris la décision de la faire traduire ? Comment Thierry Lhermitte se retrouve à choisir cette pièce plutôt qu'une autre, lui qui ne doit pas manquer de propositions ? Comment cette pièce se retrouve à tourner en province ?
Indéniablement, des choses m'échappent parce que je suis un ignare, mais je suis certain que de bien meilleurs scripts, y compris dans ce genre, foisonnent et qu'on a n'a qu'à se baisser pour en piocher des très bons.

Par exemple, je ne saurais trop vous recommander une autre pièce, que je n'ai pas vue personnellement mais dont on m'a dit le plus grand bien : "Le clan des divorcées". C'est bien sûr un autre genre, plus populaire, plus drôle. Mais au moins, on comprend pourquoi ça fonctionne.

Ajouter un commentaire

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : https://merome.net/blog/index.php?trackback/839