Éteindre ses lumières pendant une heure tous les ans, ça sert à rien, alors pourquoi le faire ?

Earth hour

Le WWF organise maintenant depuis plusieurs années ce "happening" qui consiste à éteindre ses lumières de façon coordonnée pendant 60 minutes.
Histoire de couper l'herbe sous le pied aux grincheux qui pensent toujours que c'est pas comme ça qu'il faut faire, que c'est la faute aux chinois, aux américains, aux politiciens, aux industriels ... Je vous le dit tout net : 60 minutes sans électricité, ça ne va rien changer.

Alors pourquoi le ferai-je malgré tout ce soir, et pourquoi le prône-je ici et maintenant ?
Parce que c'est un symbole, tout bêtement. C'est comme la journée de la femme, la Saint Sylvestre, l'anniversaire d'un de mes gosses, un euro symbolique, une affaire de principe ou le salut de la main à son voisin.

C'est dérisoire, cela n'a directement aucune espèce d'importance, ni d'influence sur la consommation électrique, votre future facture ou la politique énergétique de Sarkozy.
C'est avant tout un geste que l'on fait pour soi. Pour se reconnecter au réel, tout en se déconnectant du réseau électrique. C'est une façon d'abandonner pour un temps le confort électrique pour se montrer qu'on en est capable, qu'on est encore humain, animal. C'est aussi l'occasion de redécouvrir d'autres plaisirs, oubliés, celui de la veillée avec des bougies, de la guitare sèche ou du violon, du jeu de cartes ou de société, de la discussion avec sa famille sans le bruit de fond de la télévision.

Au début, on est un peu empruntés, on regarde l'ombre projetée par la flamme des bougies danser sur les visages. On se demande ce qu'on va bien faire pendant toute une heure dans l'obscurité. Les enfants s'amusent de l'ambiance de fin du monde et jouent à se faire peur en descendant au sous-sol encore plus noir armés de lampe de poche. On guette par la fenêtre les voisins qui suivent le mouvement. On sort une chaise sur la terrasse et on regarde les étoiles apparaître une à une. La maison est étrangement silencieuse, pas un appareil ne ronronne, on a envie de lire, soudain.
Et si on allait se promener ? Faire le tour du village, du quartier, et regarder les gens et les arbres ?
Et si on restait à la maison sous les draps pour faire l'amour à la lumière du soleil couchant, se dira peut-être ce couple sans enfant.

Éteindre ses lumières une heure pour renouer à nouveau avec la vie. C'est ce soir, à 20h30.

Commentaires

1. Le samedi, 26 mars 2011, 18:00 par Etheriel

Ah non, ce soir, vers 20h, c'est pierrade. Ca doit bien têter plus de 1000 watts cet engin :)

2. Le samedi, 26 mars 2011, 18:49 par Merome

@etheriel : Bah, tu feras deux heures demain... L'important, c'est de participer.

3. Le dimanche, 27 mars 2011, 08:38 par agase

Ben hier soir à cette heure là, j'étais déjà au lit !

Trop tard ces prises de consciences :)

4. Le dimanche, 27 mars 2011, 10:23 par Bob

Hier soir à 20h30, on était chez des amis à boire un coup, manger et passer du bon temps ensemble. Les lumières étaient allumées mais on a passé un bon moment aussi.

Mais puisqu'on est dans le sujet et vu qu'hier soir c'était aussi le changement d'heure : il paraît que ça économise toujours quelques watts. C'est bien. Mais est-ce qu'on ne gagnerait pas encore plus en éteignant aussi les tours de bureaux vides de la Défense et d'ailleurs, tous les soirs ? Et les 4x3 électroniques qui attirent l'oeil des automobilistes aux carrefours ?

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