Le choc des photos

Habituellement, je m'intéresse assez peu à l'actualité internationale. J'ai déjà bien du mal à suivre et comprendre ce qui se passe en France, j'avoue que je ne fais pas toujours les efforts pour essayer de comprendre les histoires compliquées du Proche et Moyen-Orient et autres pays lointains où je ne foutrai jamais les pieds.

Twitter aidant, je vois passer sous mes yeux des révolutions deux point zéro, en Tunisie, en Égypte, avec un scénario somme toute assez proche : un pseudo-dictateur, des gens qui crèvent la dalle et que ça semble agacer au point qu'ils manifestent, une police qui sort avec des bâtons, des manifestants qui s'organisent sur internet, internet coupé par le pouvoir et boum, gouvernement renversé.

Vu de notre canapé avec un PC sur les genoux, ça semble presque facile et sans risque. Mais quand on tombe sur certaines photos, témoignages presque vivants des émeutes qui ont précédé le renversement, on se demande ce que ça donnerait en France, dans son patelin, et ce qu'on foutrait au milieu de tout ça. Je vous invite à regarder par exemple ces photos et je vous en copie-colle quelques unes ci-dessous.
Il faut déjà saluer le talent des photographes qui arrivent à saisir l'instant et presque à raconter une histoire dans chaque photo. Et ensuite, mettez-vous à la place des gens qui sont dessus. À la place des manifestants, à la place des forces de l'ordre, tous jouets de l'histoire qui se construit dans leur pays. Peut-on éviter ces violences pour changer le monde ? Est-ce que ces révolutions vont réellement déboucher sur un mieux ? En combien de temps ? Et à quel prix ?

Je vous laisse juger :












Toutes ces photos sont issues du site totallycoolpix.com où elles sont commentées et contextualisées (en anglais) ce qui permet de mieux comprendre leur contenu.

Commentaires

1. Le dimanche, 30 janvier 2011, 15:12 par Bob

> un scénario somme toute assez proche : un pseudo-dictateur, des gens qui crèvent la dalle et que ça semble agacer au point qu'ils manifestent, une police qui sort avec des bâtons, des manifestants qui s'organisent sur internet, internet coupé par le pouvoir et boum, gouvernement renversé.

Bien sûr, N.S. est un pseudo-dictateur, les Français meurent de faim, et les CRS français sont réputés pour leur ultra-violence… Comparaison franchement outrancière pour ceux qui sont réellement opprimés en Tunisie et en Égypte.

Par ailleurs, ce genre de situation n'est absolument pas possible en France. Pour qu'une « révolution » ait lieu, plusieurs paramètres doivent être réunis :
⋅ il faut le soutien de la classe moyenne et intellectuelle ;
⋅ la population doit être affamée, tant que les gens sont nourris, ils ne se révoltent pas ;
⋅ il faut une prédominance de jeunes hommes (<30 ans) dans la population masculine ;
⋅ la liberté d'expression doit être limitée et la répression forte, tant que le pays reste démocratique, la liberté d'expression joue le rôle de soupape.

Aussi, on ne se rebelle pas contre la main qui nous nourrit, or en France, la majorité de la population dépend des subsides de l'état. Sans compter le nécessaire soutien de l'armée pour gagner une révolution, soutien qui ne peut être obtenu que si la révolution a déjà eu lieu sur le terrain des idées bien avant le soulèvement populaire.

2. Le dimanche, 30 janvier 2011, 15:44 par cultive ton jardin

Vu qu'un pays dont la police a été "formée" par la nôtre réussit à tuer une bonne centaine de manifestants en quelques jours, (sans parler des blessés plus ou moins atteints) on devrait peut être se faire du souci?

Et ça donne tout son poids à la déclaration de MAM proposant d'exporter en Tunisie "notre" savoir faire.

3. Le dimanche, 30 janvier 2011, 19:25 par Merome

>Bien sûr, N.S. est un pseudo-dictateur, les Français meurent de faim, et les CRS français sont réputés pour leur ultra-violence… Comparaison franchement outrancière

>pour ceux qui sont réellement opprimés en Tunisie et en Égypte.

Je ne sais pas si ce que j'ai écrit laissait sous-entendre ça, mais c'était pas voulu. Je m'interroge juste de ce que

serait une révolution en France et où je me cacherais pour pas prendre des cailloux dans la gueule (ça fait mal).

Ceci dit, des atteintes à la liberté d'expression, et à la liberté tout court, on en a dans notre pays. Elles n'ont rien

à voir avec ce qu'on peut voir en Tunisie ou en Egypte, mais elles existent. Le fait qu'on tente de se donner les moyens

de "brider" internet en créant des listes noires de site de façon arbitraire me semble aller dans le mauvais sens.

Est-ce que ta théorie sur la révolution s'applique au récent soulèvement islandais ?

4. Le lundi, 31 janvier 2011, 02:16 par Stef

Je n'ai vu aucune allusion quelconque a la France dans l'article, j'ai du le relire pour essayer comprendre le commentaire de Bob.
Rien a voir avec les situations la-bas, en effet, toute comparaison serait insultante quand on voit le niveau de vie en France.

5. Le lundi, 31 janvier 2011, 08:39 par Merome

Petite précision nécessaire : Bob n'est pas le Bob habituel. C'est un autre.

6. Le lundi, 31 janvier 2011, 13:57 par marzi

J'ai du relire aussi... et le commentaire de "ce bob" ne colle pas.

Et ca devrait peut-etre interroger ceux d'entre nous qui passent leur temps à se plaindre en france, du niveau de vie ou d'une soi-disante main mise sur les médias..

7. Le lundi, 31 janvier 2011, 17:23 par Merome

@marzi : c'est plus insidieux que ça en France. C'est pas une censure, c'est une sorte d'auto-censure. La logique économique étant la même pour tous, personne ne peut décemment cracher dans la soupe.

8. Le mardi, 1 février 2011, 10:57 par marzi

On peut toujours trouver de quoi de plaindre. Et on est fort pour ca en france.

9. Le mardi, 1 février 2011, 14:36 par Merome

Au lieu de se plaindre, on peut être aussi acteur de son propre destin. Faire en sorte que ça change, au moins à son niveau. Faire de bons choix.

10. Le jeudi, 3 février 2011, 08:19 par agase

La question que l'on peut aussi se poser : changer pour qui ?
Nous sommes tous plus ou moins égoïstes à notre niveau.

Les choix que l'on fait, ils sont d'abord pour nous avant d'être pour l'intérêt collectif, malheureusement.

11. Le vendredi, 4 février 2011, 01:39 par Stef

@agase : Je suis moitié d'accord. En effet j'ai l'impression que nous sommes nombreux actuellement a voter par dépit et que si demain une révolution éclatait, personne ne trouverait grâce a nos yeux pour reprendre les places au pouvoir. Par contre tout le monde ne vote pas forcément par intéret individuel, l'idée que chacun se fait de la société (et donc son choix de vote pour tendre vers celui-ci) n'est pas forcément en adéquation avec la situation personnelle.

12. Le vendredi, 4 février 2011, 08:54 par agase

@Stef
Je ne parle pas simplement du vote. Je parle en général, dans sa façon de vivre, sa relation avec les autres,ses achats,...
Pour un mot de travers, un éventuel changement, un petit rien quoi, on râle facilement ; mais au fond de nous, on ne veut surtout pas que ca change.

13. Le vendredi, 25 février 2011, 11:56 par BOB

voici un article qui je pense peut vous interresser

http://2ccr.unblog.fr/2011/02/13/do...

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