Micropaiements caritatifs et associatifs

Je profite du week end du téléthon pour soulever un point qui m'agace de plus en plus ces temps-ci. C'est la multiplication des petites opérations ayant pour but de rapporter de l'argent pour une bonne cause, qu'elle soit nationale, locale, privée ou publique.
Les membres des associations en tout genre fourmillent semble-t-il d'idées quand il s'agit de pousser à la consommation de petites merdes en plastiques pour gonfler les caisses de leur structure. Je ne discute pas ici le bien-fondé de leur action, et je suis donataire à quelques-unes d'entre elles, dont le téléthon, mais au bout d'un moment, ça me gave prodigieusement de devoir participer à une débauche de futilité pour pallier à un financement foireux de l'État ou des collectivités qui devraient en être responsables.

Ainsi, l'association de l'école où sont mes numéros nous sollicite régulièrement pour acheter des galettes des rois, du fromage, des sacs réutilisables, des tabliers décorés par les gosses, des décos de noël, faire un repas dansant, carnaval, tenir un stand à la fête du village, ...
Le téléthon est partout même dans les pires manifestations de connerie, comme par exemple vers chez moi des tours en 4x4 dans le bois ! Trouver une solution aux maladies génétiques tout en précipitant le réchauffement climatique, voilà une manière singulière d'aborder les problèmes de société.
Les restos du cœur n'échappent pas à cette dérive, entre le concert des enfoirés, le disque qui suit, les appels aux dons, les caddies à remplir dans le supermarché, il faut croire que les français ont beaucoup de marge budgétaire pour participer à tout ça.

Et c'est bien ça le problème : ce n'est pas ceux qui en ont le plus qui participent le mieux, au contraire d'un prélèvement solidaire par l'impôt. La seule façon juste et efficace de régler les problèmes de solidarité, ce sont les prélèvements obligatoires, pour les particuliers et les entreprises.
Le développement des multiples petites actions dont j'ai donné quelques exemples ci-dessus est le fruit d'un abandon progressif par l'État et les collectivités de son rôle de régulateur et de partageur de richesses.

Bientôt l'argent public ne servira plus qu'à subventionner les entreprises privées et ce sera aux particuliers de se démerder pour monter des associations bancales pour financer les vrais problèmes urgents de notre époque.

Sur ce, je vais voir si j'ai de la monnaie pour le calendrier du facteur, des pompiers, du club de foot, de l'association sportive du collège, de la déchetterie, ...