Attention, ceci est la suite d'une histoire commencée ici.

Pendant tout le trajet du retour, j'ai cherché un scénario crédible pour expliquer à ma femme mes blessures au tibia et à l'épaule. Pour ne pas m'embarquer dans des mensonges trop énormes, j'ai décidé de lui dire que j'avais juste fait une mauvaise chute.
Je n'ai pas eu l'occasion de lui donner cette explication : à mon arrivée à la maison, il était près de vingt heures et un mot était épinglé sur la porte d'entrée accompagné d'une photo.

La photo me montrait de face, me tenant l'épaule, devant une fille en sous-vêtements en cuir avec la bouche bâillonnée par un accessoire sado-maso en forme de boule de cuir entourée de chaînes en argent.
C'était un coup monté, le flash, les mouvements autour de moi, en quelques secondes, ils avaient obtenu un cliché de moi compromettant, tout en ne laissant pas la possibilité à Aphrodys de me prévenir. J'ai ressenti un fort sentiment de honte et de colère mélangées. J'ai lu le mot avec anxiété :

Dommage que tu n'aies pas voulu m'en parler... J'ai fait changer les serrures par Alexandre, je suis partie chez ma mère. N'essaie pas de me contacter.
Et c'était signé sobrement : ton ex-femme

Alexandre était mon beau-frère, il était serrurier. Effectivement, mes clés ne rentraient plus. J'ai fait le tour de la maison en espérant voir quelqu'un, mais l'endroit était désert.

Je me suis assis sur les marches du perron pour réfléchir. Quelques larmes sont tombées sur le ciment quand j'ai penché la tête vers l'avant et ma douleur à l'épaule s'est réveillée. Au bout de quelques minutes, je me suis levé et je me suis dirigé lentement vers ma voiture, les mains dans les poches. J'ai senti au bout de mes doigts la clef USB récupérée à Strasbourg. Je n'avais pas d'endroit où dormir, à part ma voiture. Je me suis dit que je serais aussi bien au bureau à régler cette affaire qu'à me morfondre comme un SDF dans une épave.

Bien sûr, et heureusement, Il n'y avait plus personne dans le service à cette heure. Je n'avais pas le cœur à expliquer mes malheurs à qui que ce soit.
J'ai branché la clef USB et lu son contenu. Elle a mis un temps monstrueux à s'initialiser, j'ai d'abord cru qu'elle n'était même pas formatée. Elle ne contenait qu'un document texte, intitulé "pourlucas.txt".

Son contenu avait été rédigé par Aphrodys :

Je sais ce qu'ils vont faire, j'ai entendu leur plan à travers la cloison hier soir. Mais je ne peux pas vous prévenir, vous êtes certainement en route pour ici. C'est un piège. Ils m'ont utilisée et vous aussi. J'ignore où ils vont m'emmener ensuite, et je ne sais pas ce qu'ils nous veulent.
Je crois que j'ai mis la main sur un document important. Une sorte d'annuaire avec des noms de responsables. Le site est protégé et je n'ai pas réussi à entrer. Peut-être y parviendrez-vous ?
C'est à l'adresse habituelle, avec /directory à la fin.
Désolée de vous avoir embarqué dans cette histoire. J'espère que vous trouverez cette clef là où je la laisserai.
Ils m'ont demandé de passer des vêtements en cuir, ils m'ont laissé me changer seule et j'en ai profité pour vous laisser ce mot.
Peu importe ce qu'il se passe ensuite, merci pour tout

Le site était bien à l'adresse indiquée et il fallait encore une fois un identifiant et un mot de passe pour pénétrer au-delà de la page d'accueil. Cette fois, l'injection SQL n'a pas suffi. J'ai téléchargé la page en local pour l'examiner. J'ai vu que le formulaire n'était pas très sécurisé, alors je l'ai modifié. Je ne sais plus comment s'appelle cette faille et son exploitation par un pirate, mes cours commencent à dater... Depuis ma copie locale du fichier modifiée, j'ai pu envoyer de fausses données au vrai formulaire en ligne pour qu'il me croie déjà connecté. Et j'ai pu accéder ainsi à la liste de noms.

Pour accéder à la suite, il vous faudra taper comme mot de passe le premier nom qui apparait dans la liste, en minuscule.

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