Un jeu de Mac Gerdts

En 2008, je vous parlais d'un jeu intitulé Impérial, qui reste depuis l'un de mes jeux préférés, même si les occasions de le sortir sont rares étant donnée la durée d'une partie (supérieure à deux heures), et la relative complexité des règles qui peut effrayer les néophytes.

L'auteur a conçu une "suite" pour ce jeu, intitulée Imperial 2030, qui, comme son nom l'indique se déroule dans le futur, alors que le jeu original se passait à la fin du XIXème siècle. Moi qui aime les thèmes modernes et qui adorait Imperial, je me devais d'acheter Imperial 2030 et d'en faire un article ici.


Image : Tric Trac

Le principal changement dans ce nouveau jeu par rapport à l'ancien, c'est la carte qui représente maintenant le monde, et non plus l'Europe. Les 6 grandes puissances d'Imperial (France, Italie, Allemagne, Russie, Grande-Bretagne, Autriche) ont laissé place à 6 pays-continents : l'Europe, les États unis, la Russie, la Chine, l'Inde et le Brésil. Vous notez l'apparition des pays émergents, qui vont devoir faire face aux anciennes puissances coloniales.
D'ailleurs, et c'est sans doute un parti pris de l'auteur, ces trois pays et en particulier le Brésil, me semblent avantagés par la géographie du plateau de jeu, car ils ont à disposition un grand nombre de pays et de mers neutres qui ne demandent qu'à être conquis, notamment en Afrique et en Australie. Un déséquilibre somme toute assez peu important dans un jeu comme Imperial où les joueurs peuvent investir dans plusieurs pays, et contrôler tour à tour les pays les plus puissants.
Toute l'originalité du jeu tient dans ce mode de fonctionnement. Là où les jeux de conquêtes classiques se bornent à faire contrôler à un joueur un seul pays, Imperial offre la possibilité d'investir son argent où bon nous semble, et donc de participer au développement de plusieurs pays. Et ce sont ces investissements qui permettront d'évaluer la richesse de chaque joueur à la fin du jeu. Le plus riche gagne.

La vieille Europe, coincée entre sa Mer Méditerranée minuscule et un océan Atlantique à partager avec les USA et la Russie, part déjà perdante.
Ce qui est frappant quand on joue à Imperial, c'est qu'on prend rapidement conscience de l'importance de la géographie dans l'économie et la politique. La Russie ne peut pas décider, d'un coup, d'aller occuper les usines Brésiliennes. Les chinois et les américains sont rarement face à face dans un combat. Et c'est naturellement que l'on est tenté d'influencer le jeu en prenant des parts dans d'autres pays, soit pour prendre le contrôle d'un pays concurrent pour provoquer son déclin, soit pour investir son argent dans les endroits les plus prolifiques.
Bien évidemment, il y a une part de diplomatie importante entre les joueurs, et selon les parties et la psychologie des adversaires, tout peut changer. Entre ceux qui cherchent avant tout la victoire militaire, et ceux qui vont sournoisement investir dans les économies adverses pour mieux les influencer, il y a toute une panoplie de stratégies possibles. Il n'est pas rare qu'au cours de la partie, les nations passent par des situations d'extrêmes pauvreté, puis d'insolente opulence.

Notons les quelques changements de règles par rapport à Imperial : il n'y a plus que quatre usines maximum par nation, les joueurs sans pays peuvent forcer les autres à s'arrêter sur la case Investissement, les déplacements de plus de trois cases sur la roue sont pénalisés pour les pays qui sont en tête, c'est le trésor de la nation qui doit financer le bonus du joueur à la taxation, un bonus qui est maintenant fixe et non plus lié à la progression du pays.

Après deux parties d'Imperial 2030, remportées par l'Inde et le Brésil, et où j'ai terminé respectivement premier et bon dernier, le jeu me donne une furieuse envie d'y revenir. Je veux contrôler le Brésil pour profiter de sa position privilégiée. Je veux relever le défi de l'Europe déclinante pour écraser les USA. Je veux essayer d'axer mon jeu sur l'Australie qui est (souvent ?) la dernière à être colonisée. Et voir, encore et encore, de nouveaux styles de jeux, de nouvelles stratégies inventées par de nouveaux joueurs, faire des commentaires ironiques sur telle ou telle action improbable de telle nation. Me moquer de la flotte russe, ou de l'économie Européenne, imaginer des chinois vindicatifs, et des indiens affables.

Bon sang, ça y est, j'ai envie d'y rejouer...


Photo : douler.com

Commentaires

1. Le samedi, 7 août 2010, 15:14 par agase

moi aussi !

2. Le samedi, 7 août 2010, 19:10 par Molmo

Ce que j'aime aussi dans ce jeu, ce qu'on voit aussi à quel point comment peut marcher les agences de notation pour les pays actuellement.... En fait plus un pays est en tête sur la fin de la partie, plus on veut investir dedans car synonyme de gros point à la fin, et un pays à la traine, s'il n'est soutenu que par un joueur ne pourra pas faire grand chose.

En tout cas beau résumé !

3. Le dimanche, 8 août 2010, 11:04 par Merome

Mouarf : un site de promotion du Brésil reprend mon article : http://www.au-bresil.info/investir/imperial-2030-on-refait-le-blog/

4. Le dimanche, 8 août 2010, 22:29 par Stef

MDR

Investir au Bresil
Profitez des opportunités avec l’expérience d’un spécialiste sur place

Et toi t'es un investisseur témoin satisfait de l'essor Bresilien, c'est ça ??? :)

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