Histoires de déformations professionnelles

Numéro 1 a maintenant dix ans et demi. À la rentrée prochaine, il sera en 6ème. Fort de ce recul, on peut dresser un premier bilan et surtout apercevoir les (nombreuses) lacunes du système éducatif qu'on a tenté de mettre en place, en l'observant lui et ses soeurs.

Je me suis rendu compte l'autre jour que si l'on pouvait trouver un point commun entre nos deux métiers, celui de ma secrétaire particulière et le mien, c'est le mot "programme". Il y a des programmes scolaires et des programmes informatiques. Et tout naturellement, on a tendance à vouloir appliquer cette méthodologie à tout ce qu'on fait, de la gestion de notre emploi du temps à la culture des patates, en passant par l'éducation de nos gosses.

Et il faut bien reconnaître que la méthode a ses limites. Puisque (malheureusement ?) nos enfants ne sont pas des robots, ils sont bien difficiles à programmer, et il y a bien souvent des bugs, voire des plantages complets.

En lisant le blog des dahus, je me rassure en me disant que nous ne sommes pas les seuls à traverser des périodes de gros doutes en matière d'éducation. Et c'est en formulant le commentaire que j'ai laissé là-bas que j'ai pris conscience de ce désir permanent, et vain, de contrôle total que nous avions. En matière d'éducation, beaucoup de choses nous échappent, et c'est très bien comme ça. Et pour gérer ce chaos, il faut sans cesse s'adapter, se remettre en cause, observer. C'est riche, c'est intéressant, c'est indubitablement humain, même si c'est usant, fatigant, déprimant parfois.

L'inconvénient du mode "essai / erreur" que l'on est forcé d'adopter quand on devient parents, c'est qu'il semble être totalement inefficace quand les effets d'une action éducative ne se font ressentir que des semaines, parfois des mois, après sa mise en œuvre. On se rend compte aujourd'hui d'erreurs qu'on a commises et perpétrées pendant de longues périodes. C'étaient pourtant ce qui semblait le plus adapté sur le moment, et peut-être l'était-ce, mais le contexte a changé, l'enfant a grandi et sa capacité à comprendre ou analyser ses propres erreurs aussi.

Et bien sûr tout cela ne serait rien si les enfants se ressemblaient et qu'on pouvait leur appliquer la même recette, d'un numéro à l'autre. Je ne pensais pas que mes trois numéros pourraient avoir des caractères et des façons d'appréhender les choses si différents.

Si j'avais donc un conseil à donner aux parents tous neufs. pleins de bonne volonté et soucieux de réussir l'éducation de leurs enfants, ce serait de sans cesse remettre en question les méthodes d'apprentissage, sans pour autant renier les fondements éducatifs et les principes qui sont les leurs.
Qu'ils se démerdent avec ça !

Commentaires

1. Le mardi, 27 avril 2010, 08:54 par Bob

C'est pour moi que tu dis ça ? :)

2. Le mardi, 27 avril 2010, 21:06 par Nath

"L'inconvénient du mode "essai / erreur" que l'on est forcé d'adopter quand on devient parents, c'est qu'il semble être totalement inefficace quand les effets d'une action éducative ne se font ressentir que des semaines, parfois des mois, après sa mise en œuvre." => je plussoie. Avec les enfants, c'est un peu le même phénomène que la grenouille dans la casserole : la situation se dégrade tout doucement jusqu'à ce qu'on se demande comment on a pu en arriver là et comment s'en sortir. C'est très déstabilisant je trouve.

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