La loi des séries

C'est vrai que je tourne un peu en rond dans les constats socio-écologiques et il ne faudrait pas que je perde ce vivier précieux de milliards de lecteurs, alors parlons un peu de choses légères, voire même rigolotes, si si.

Parlons de séries télé. J'étais jusqu'à présent assez peu attiré par les séries, car elles me posaient deux problèmes majeurs : d'une part, aucun des thèmes abordés ne m'attirait plus que ça, d'autre part, le fait d'être scotché devant son écran tous les jours ou toutes les semaines à la même heure est un luxe que je n'ai jamais vraiment pu me permettre.

Aujourd'hui, les choses ont changé. Il y a de vraies bonnes séries dont le thème me plait, et il n'est plus nécessaire même d'avoir une télé pour les regarder, si vous voyez ce que je veux dire.
Je vais donc faire le tour à peu près exhaustif des séries auxquelles j'ai accordé une attention certaine, en vous expliquant ce que j'ai aimé ou pas dedans.

La première série à laquelle j'ai vraiment adhéré est sans hésitation possible Loïs & Clark. Je me moquais gentiment de Marzi et Gaille (commentateurs irréguliers du blog) qui regardaient ça, alors qu'on étudiait ensemble, mais ils ont fini par me filer le virus, et j'ai dû voir chaque épisode des quatre saisons une ou deux fois. Ce n'est pas tant le héros superman qui était intéressant dans la série, mais ses faiblesses, et la relation compliquée qu'il entretenait avec la désagréable Loïs incarnée par la (encore) jeune et jolie Teri Hatcher.
À cet époque, je n'avais même pas de magnétoscope, donc, planté devant la télé à l'heure exacte, pas moyen de déroger sous peine de louper un épisode. Heureusement qu'on n'a que ça à foutre quand on est étudiant.

Et puis, j'ai laissé tombé les séries, tout au plus ai-je regardé plus ou moins attentivement Un gars, une fille, et découvert les talents encore peu connus de Jean Dujardin.

J'ai replongé quelques années plus tard, encore une fois à cause de Gaille, et encore une fois à cause de Superman, avec SmallVille. Il m'a d'abord fourni les épisodes un à un sur VHS en version originale sous-titrée en français, puis, j'ai trouvé des fournisseurs dématérialisés, j'ai dû tenir jusqu'à la saison 6. Je ne sais même pas si la série continue encore. C'était ma première série en VOSTF. Là aussi, ce n'était toujours pas le côté super-héros et freak of the week de la série qui m'intéressait, mais le côté sentimental et romantique de Clark avec Lana. Il y avait aussi de véritables réflexions sur la paternité, la responsabilité, l'éducation, l'amitié, qui n'étaient pas sans intérêt. L'arrivée dans la série de Loïs, toujours aussi détestable, a peu à peu émoussé mon intérêt pour la série.

J'ai dû faire à nouveau une pause, faute de temps disponible, ou d'organisation adaptée au visionnage de ce type de production.
Et puis j'ai entendu parlé partout de Desperate Housewives, par Le Monolecte, je crois, entre autres. Teri Hatcher a vieilli, mais je me suis farci toutes les saisons et je continue encore maintenant, saison 6. Une très très bonne série, qui commence un peu à s'essouffler maintenant que tout le monde a couché avec tout le monde et a connu des problèmes avec la justice. Mais les rapports entre Lynette et Tom Scavo, par exemple, sont riches d'enseignements pour les parents que nous sommes. Les autres couples sont tour à tour drôles ou intrigants, les sujets de société les plus divers sont abordés dans la série, de l'homosexualité à la maladie, en passant par l'alcoolisme ou le chômage...
En revanche, je pense qu'on ne peut pas comprendre la portée de la série si l'on n'a pas soi-même un enfant, voire plusieurs. Donc une série pour trentenaire, sans aucun doute.

L'ami Pierre m'a proposé 24h Chrono, mais le premier épisode m'a vacciné. J'ai trouvé ça lent et inintéressant. Pas moyen d'accrocher. Tant pis.

Mon frère m'a parlé ensuite de Kaamelott. J'ai très rapidement pris le wagon en marche, en visionnant le fameux sloubi. Je suis devenu un grand fan, et j'ai revu 3 ou 4 fois la plupart des épisodes de chaque livre. Je continue encore à me les repasser, ou on se les regarde entre collègue. D'une pastiche burlesque, la série a tourné vers le document presque historique autour des légendes Arthuriennes. Les livres V et VI, beaucoup plus sombres et qui ont déçu quelques fans de la première heure, ont terminé de me convaincre : Alexandre Astier est génial. Et la plupart des acteurs du livre VI aussi.

Steh m'a filé un lien, il y a trois mois, vers un site de streaming proposant les trois saisons de la série IT Crowd. Une série anglaise mettant en scène un service informatique composé de deux geeks absolument typiques. Que tous les informaticiens qui lisent cet article aillent regarder deux trois épisodes de ce machin complètement décalé sur la culture informatique et internet. C'est à se pisser dessus. Je me suis mangé les trois saisons en rien de temps avec les collègues le midi au boulot.

Et finalement, j'ai pris goût aux séries, et constatant la difficulté pour trouver des films potables, ceux où on n'a pas l'impression d'avoir perdu 1h30 ou 2h00 à la fin, on a commencé à chercher de nouvelles séries à se regarder le soir. L'avantage, c'est qu'un épisode dure 25 ou 50 minutes, en fonction du temps et du niveau de décrépitude dans lequel on se trouve, on peut adapter la durée.

Dr House est vraiment une bonne série, mais pas moyen de regarder ça le soir sans se coucher hypocondriaque. Je vois de temps un épisode ou deux le midi, mais ça me suffit.

On a attaqué How I met your mother, on en est dans la deuxième saison de cette série légère et pas prise de tête. Ce n'est pas une grosse claque à chaque épisode, mais ça se laisse bien regarder.

Dans le même temps, on a commencé Californication, une série un peu plus sulfureuse qui dépeint la vie d'un écrivain esseulé et qui a perdu l'inspiration. Encore tôt pour dire si j'aime ou pas, mais les premiers épisodes sont prometteurs, autant que le physique des actrices qui ne sont d'ailleurs pas farouches pour la plupart.

Enfin, pas plus tard que ce midi, on a attaqué The big bang theory, sur les conseils de ... Alexandre Astier lui-même qui est fan, apparemment. Après trois épisodes, il y a du potentiel, mais cela me semble un niveau en dessous de IT Crowd, pour ce qui est de la description fidèle de la geekerie dans laquelle je patauge.

Voilà de quoi meubler vos soirées si vous ne savez pas quoi faire.
Histoire de ne pas faire un article totalement inutile et déconnecté de mes préoccupations sociales et écologiques, je peine à trouver un modèle viable pour ce type de production.
Il est bien évident que ce n'est pas avec ma façon de regarder les séries que les producteurs vont amortir leur investissement. Dès lors, est-il possible d'envisager une offre culturelle de qualité (c'est valable aussi pour la musique), si plus personne ne paye rien, ni ne regarde les pubs qui permettent aux chaines traditionnelles d'acheter les séries ?
J'en doute, mais je ne vois pas non plus comment le modèle actuel peut perdurer tant il est inadapté aux techniques modernes. Si vous avez des idées là-dessus, je vous écoute avec attention.